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Presse – “J’ai payé pour conserver la paix sociale”

Les ombres politiques du marché de l’éclairage

Même s’il a été beaucoup question d’éclairage public, hier, au tribunal correctionnel de Versailles, la lumière y semble bien difficile à faire sur l’existence d’un supposé financement occulte du Parti communiste français. Les premières interventions de quelques prévenus, parmi les quatorze qui doivent comparaître jusqu’à jeudi, se sont accompagnées de notables rétractations.

Cheveux blancs, tempes dégarnies, Guy Richard, ancien PDG de la GTIE, spécialisée dans les travaux d’électricité et filiale de l’ex-CGE (Compagnie générale des eaux) devenue Vivendi, est le premier à prendre la parole. Soupçonné d’abus de biens sociaux de 1990 à 1994, il raconte comment un ancien dirigeant de la Sicopar, un bureau d’études proche du PCF, lui avait fait entendre qu’il devait s’acquitter de versements réguliers, par le biais de fausses factures. Sans quoi, la hache de guerre serait déterrée : la Sicopar, également proche de la CGT, s’arrangerait pour que de graves remous sociaux apparaissent.

C’était une menace et je l’ai prise comme telle. Or nous étions très vulnérables car on gérait les installations électriques sur les salons des parcs d’exposition. Le moindre retard lié à une grève dans nos prestations et on risquait de perdre nos contrats, explique Guy Richard. J’ai donc accepté de payer 300 000 à 400 000 francs l’an, pour conserver la paix sociale”. “C’est le seul intérêt que je recherchais”, maintient-il face aux questions pressantes de la présidente, Françoise Martres.

Celle-ci lui rappelle ses anciennes déclarations. Au cours de l’enquête, débutée en 1995, l’ancien PDG n’avait pas caché qu’il escomptait également un petit coup de pouce de la part de Sicopar et Gifco, une société voisine, pour conquérir des marchés auprès des villes communistes. Mais visiblement, Guy Richard, préfère aujourd’hui offrir au tribunal son meilleur profil : celui de victime. C’est à Guy Béraud, son directeur adjoint, qu’il avait confié la mission de gérer les relations avec Sicopar. “Je suis formel : ce bureau d’études a été rétribué pour des marchés où il n’est pas intervenu”, assène-t-il.

Jusqu’à présent, contestant toute forme de racket, les représentants des officines proches du PCF ont eu à cœur d’assurer qu’ils avaient été payés pour des prestations réelles. Mais hier, Pierre Guyot a été pour le moins confus. Cet ancien commercial de Sicopar l’avoue : son domaine de prédilection, c’est l’eau. En matière d’électricité, il n’y connaît rien. Son patron lui avait pourtant confié ce secteur pour réaliser des études. Mais Pierre Guyot se reprend aussitôt, certifiant que “gérer des unités lumineuses ou des mètres cubes d’eau, finalement, c’est pareil”. Puis – et c’est nouveau – il affirme n’avoir apporté aucune contribution à la GTIE. Mais de manière à peine voilée, il se défausse sur son ancien patron, décédé depuis. Les absents ont toujours tort…

Le Figaro, 2000

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