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Laïcité Acquis Sociaux Syndicats Jaunes 1848
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Citations – 1848 : “l’année-tournant”

• Louis de Villefosse – 1945 :

“Je crois que ne rien comprendre à 1848, c’est ignorer beaucoup de la France”.

Louis de Villefosse, Lamennais ou l’occasion manquée, 1945

• Félicité de Lamennais – 11 juillet 1848 :

Quelques jours après le carnage de Juin 1848, Félicité de Lamennais annonçait ainsi la disparition de son journal, jugé trop “rouge” :

“Le Peuple Constituant a commencé avec la République, il finit avec la République, car ce que nous voyons, ce n’est pas la République, ce n’est même rien qui ait un nom”.

Félicité de Lamennais, Le Peuple Constituant, 11 juillet 1848

• Adolphe Thiers – novembre 1848 :

“Le Droit au Travail ? Sous ce cri d’humanité, il n’y a pas autre chose que le cri des factions imitant la voix du malheur, afin de s’introduire dans le sein de la société désarmée et de la bouleverser.”

Adolphe Thiers, La Propriété, novembre 1848

Auguste Romieu – 1851 :

“On sent enfin le péril, à mesure que l’heure approche, et je veux dire du péril tout ce que j’en crois. Il est immense, et l’on aurait pu l’éviter. Il suffisait, pour cela, qu’un homme eût compris la hauteur du rôle que lui avaient fait sa bravoure et les circonstances. M. le général Cavaignac, après la sanglante victoire de Juin [1848], était, s’il l’eût voulu, le sauveur de la civilisation attaquée ; Paris et la France étaient à ses genoux, bénissant sa rare énergie ; il était maître de ce tigre qu’on nomme la Révolution, et il l’a de nouveau lâché sur le monde.

Entre le règne de la torche et le règne du sabre, vous n’avez plus que le choix. Grâce à Dieu, le sabre du dix-neuvième siècle n’est plus celui de Tamerlan. Il ne sort pas du fourreau pour détruire, mais pour protéger ; il est devenu l’élément civilisateur, car il combat la barbarie.”

Auguste Romieu, Le Spectre Rouge de 1852, 1851

• Karl Marx – 1871 :

Après la Révolution de 1848-1849, le pouvoir d’État devient “l’engin de guerre national du Capital contre le Travail”.

Karl Marx, La Guerre Civile en France, 1871

• Jules Ferry – 1867 :

Il me souvient de l’effet immense produit, dans cette crise morale, par la lecture du Discours sur l’ensemble du positivisme [d’A. Comte]. Ces pages qui avaient posé, dans la Fièvre de 1848, les conditions rationnelles du problème social, restaient, au milieu du désarroi général qui avait suivi, avec leur haute et rassurante sérénité.

Jules Ferry, 1867

• Docteur Le Borgne – 1868 :

“C’est l’ignorance des notions élémentaires des principes sur lesquels repose la société qui a fait prévaloir [chez les ouvriers], en 1848 surtout, les doctrines antisociales.”

Docteur Le Borgne, 1868

Compère-Morel – 1913 :

“Les groupements ouvriers prirent en 1848 une ampleur inattendue. La diffusion des doctrines socialistes dans les dernières années de la Monarchie de Juillet, la chute des salaires ouvriers, l’accroissement de l’armée du travail par suite de la désertion des campagnes, l’intérêt d’un conflit politique où la démocratie essayait de se débarrasser de ses dernières entraves, devaient déterminer cette première grande intervention du prolétariat moderne dans l’histoire. Pour la première fois, le capital et le travail se dressent en face l’un de l’autre.”

Compère-Morel, Encyclopédie socialiste, 1913

Joseph Thévenet – 9 novembre 1936 :

“Si donc, au cours de cette lecture, je prononce les mots de socialistes et de communistes, j’avertis que je n’établis pas d’analogie entre les sectaires d’alors [1848], animés d'une fureur d’ostracisme farouche, et des hommes d’État que nous avons vus dans une Europe d’ailleurs transformée s’adapter aux inéluctables réalités politiques qui sont de tous les temps, et subir dans leurs idées même, les tempéraments qu’apporte chez quiconque le passage de l’opposition au pouvoir. Non, il n’y a pas plus de commune mesure entre, par exemple, Raspail ou le vieux Blanqui et MM. Léon Blum et Thorez, qu’entre les forces aveugles rendues démentes par les suggestions de la haine et de la faim, et les actuels organismes syndicaux et corporatifs de travailleurs, puissamment intégrés dans nos sociétés contemporaines.”

Joseph Thévenet, L’Agonie d'une Gloire, 9 novembre 1936

• Pierre Haubtmann – 1969 :

“Quant à Vigny, un autre sceptique, et qui le demeurera, n’écrivait-il pas au Pasteur Bungener, en l’année-tournant 1848 et en faisant explicitement allusion au mot-brûlot de Proudhon, qui était alors représentant du peuple :

“Dans un temps où nous avons vu le pouvoir à demi saisi par ceux qui déclarent : la propriété, c’est le vol… ce n’est pas trop de toute l’armée du Christ pour faire face à la barbarie intérieure qui, de tous les côtés, est sortie des ténèbres”.”

Pierre Haubtmann, P.-J. Proudhon, genèse d’un antithéiste, 1969

• Jacqueline Lalouette – 1997 :

La première société française de libres penseurs naquit au début de la seconde République. Le 21 mars 1848, La voix des Clubs, “journal quotidien des assemblées populaires”, annonçait la création de la Société démocratique des libres penseurs (…).”

La libre pensée en France, 1848-1940,
Jacqueline Lalouette, 1997

• Laurence Loeffel :

La question sociale née avec la Révolution de 1848 renaît et trouvera une réponse dans le solidarisme de Léon Bourgeois.”

Laurence Loeffel

• L’Humanité – 2002 :

“Les conseils de prud’hommes font partie du paysage social. Le paritarisme, qui offre une représentation à part égale de juges employeurs et salariés, y est en vigueur depuis 1848.”

L’Humanité, 17 octobre 2002

• Bernard Thibault – 2002 :

“Les syndicats du 21ème siècle sont les héritiers de plus de 150 ans de luttes sociales [ça nous ramène à… 1852 ! Vive Napoléon III !] qui ont fait la preuve de la validité de cette conception : s’unir pour résister et, au-delà, s’unir pour promouvoir le progrès social”.

Bernard Thibault (CGT), 2002

• Dominique Strauss-Kahn – 2002 :

Depuis un siècle et demi [1850 !], la durée du travail baisse en Occident. C’est là une conséquence heureuse des progrès de la technologie.

Dominique Strauss-Kahn, La flamme et la cendre, 2002

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