Révélation
Réaliste
Acte I
Le Massacre des Innocents
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Église Réaliste - Mars 2003
Scène du massacre des Innocents - 1824, par Léon Cogniet (Paris, 1794 - Paris,1880).
Le massacre des Innocents, tiré d'une "Petite Bible illustrée".
Présentation.
Révélation Réaliste - Acte I
Programme.
Préface : Notre Époque dans l'Histoire.
Introduction : Quand ?
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Article 1 : Grand tabou.
a)
• La "Modernité".
• Terrorisme Intellectuel.
b)
• Vrai commencement de la Sagesse.
• TOURNANT DE L'HISTOIRE.
c)
• La "Question Sociale".
• Noirs contre Rouges.
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Article 2 : Les Rouges.
a)
• Vrais Fidèles à l'héritage Moderne.
• "Une Dernière Réforme".
b)
• Panthéisme.
• Utopisme - SOCIALISME DÉMOCRATIQUE.
c)
• Audace Théorique.
• Insouciance Pratique.
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Article 3 : Les Noirs.
a)
• Apostats de l'héritage Moderne.
• "Une Dernière Correction".
b)
• Paganisme.
• Opportunisme - BARBARIE DOMINANTE.
c)
• Cruauté Impitoyable.
• Duplicité Démoniaque.
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Article 4 : Leçons à tirer.
a)
• Réactions spontanées.
• Communisme civilisé et Sauvagerie civilisée.
b)
• Hétérodoxes.
• Avantage aux Noirs.
c)
• DÉGÉNÉRATION CIVILISÉE.
• Bombe à Retardement.
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Halte n°1 :
- Tragédie Civilisée.
- "Massacre des Innocents".
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1- Bonjour, je parle aujourd'hui au nom d'une association qui s'appelle l'Église Réaliste.
Aïe ! une "secte" ! ça veut dire quoi ?!
Si c'est être en Dissidence Complète avec le Système, comme Socrate, St Paul, Luther, Rousseau ou Marx… je dis alors : Bravo ! Vive la Secte !
Sachez que notre secte a un principe : elle ne "recrute pas", et elle sait qu'elle aura une influence significative dans 15 ans seulement.
2- Ce que nous allons vous raconter Casse avec Tout ce qu'on a dans la tête. Il s'agit d'abord d'un Lavage de Cerveau. Il faut le savoir - et s'y faire !
On ne peut forcer personne à nous écouter ; mais personne ne peut nous faire taire.
3- Nous émettons une condition pour le bon déroulement de l'exposé : que nous nous comportions de manière Civilisée, correctement.
Si cela est garanti, peu importe que vous soyez favorables ou défavorables. Nous pourrons en débattre à l'issue de l'exposé.
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Acte I
Le Massacre des Innocents
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Voici le programme abordé : Révélation Réaliste !
Le programme complet est celui-ci : 3 actes et 14 articles (Cf. Tableau ci-dessus : notre Époque dans l'Histoire).
Ceci est "oral" ; pas un discours de meeting, mais s'adresse aux Ouvriers de l'Esprit dont nous devons lever une armée qui doit défier la bande des faux "intellectuels" qui insultent impudemment et sans frein la masse populaire dans l'état présent de notre société.
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Quelle drôle d'idée !, au 3ème millénaire, de produire une Révélation… Et, par-dessus le marché, une bizarre révélation Réaliste !
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Je n'y suis pour rien. C'est l'Histoire qui le veut.
C'est la faute à notre Époque.
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Notre Époque dans l'Histoire ? Parlons-en.
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• Ils sont des millions, des millions et des millions, tous innocents, qui se demandent ce qu'ils font dans la galère du monde présent. Ils s'y voient en effet, comme condamnés à y ramer absurdement, sans relâche ni destination ; alors que la peine des galères n'était autrefois infligée qu'à quelques criminels, et en vertu d'un jugement en bonne et due forme !
• Il fallait bien que certains en viennent à se saisir sérieusement de la cause ! Notre Église s'est mise sur les rangs, et la voici qui survient pour déclarer : le "Sésame, ouvre-toi", la clef qui déverrouille toutes les situations, existe ; et son nom est l'Histoire.
• Attention ! Nous ne comprenons plus l'Histoire dans le sens traditionnel de la "science des fins dernières" (l'Eschatologie), et surtout pas dans le sens de la Chronologie vulgaire, rasoire ou bien folklorique, qui a cours de nos jours. Il s'agit de tout autre chose : entendue à notre façon l'Histoire devient très exactement ce qui doit désormais prendre le relais de l'ancienne Providence.
• Par suite, j'annonce effectivement un exposé animé d'une intention très prétentieuse : le propos doit prononcer rien moins qu'une Révélation de type nouveau, paradoxalement Transparente et Intelligible ; Réaliste. De fait, notre curieuse Révélation devra définir véridiquement ce qu'est notre Époque dans l'Histoire ; elle aura bel et bien l'obligation de dévoiler le drame que nous vivons ; elle sera donc contrainte de dire à quoi tient le Salut de notre humanité, et en conséquence de notre monde.
• Révélation se dit en grec : Apocalypse. C'est volontairement que mon discours emprunte son titre au dernier chapitre du Nouveau Testament chrétien ; le but bien arrêté étant de transfigurer l'Apocalypse de St Jean pour lui donner la physionomie que réclame notre temps.
• La grande ambition qui motive et pénètre la Révélation Réaliste, évidemment, ne saurait plaire à tout le monde ! Nous ne nourrissons aucune illusion à cet égard. Il n'y a pas de quoi, cependant, se mettre martel en tête, quant aux folles réactions prévisibles, de la séquelle des diplômés et des galonnés, qui se font sous nos yeux les larbins grotesques de Lucifer.
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Par où commencer, pour "définir véridiquement ce qu'est notre Époque dans l'Histoire" ?
Il n'y a qu'un moyen : se convaincre qu'une époque historique - plus même qu'une personne - a une Identité.
Il faut donc demander à notre Époque de décliner son État Civil et, évidemment, lui faire produire en premier lieu son Acte de Naissance.
Il peut sembler que ce soit simple ; en fait c'est beaucoup moins évident.
C'est pourquoi je m'empresse de briser le 1er des trois Sceaux qui ferment le Livre de la Révélation Réaliste.
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Il commence par une question :
Sait-on que la date de naissance de notre Époque est justement le grand tabou de cette même époque ?
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Trois remarques se proposent d'éclairer le problème :
• D'abord, on pourrait penser que les Officiels de notre Époque jouent la transparence, concernant le pedigree de cette dernière. Ne nous ressassent-ils pas - et même à nous en donner la nausée - , que notre temps est celui de la "Modernité" ? "Notre temps est celui de la Modernité"... Ah ! la Modernité…
Là-dessus, on nous chante, tant et plus, les charmes décatis de ladite Modernité : Sécularisme (c'est le vocable anglo-saxon pour traduire notre Laïcité) ; Sécularisme, État de Droit, Acquis Sociaux, Tolérance.
• Merci pour la carte postale, dirons-nous ; mais…l'Acte de Naissance ? Sur ce point : "Bernique, Sansonnet !" ; allez vous faire voir. C'est la question qui fâche. Les obstinés, s'il en est, sont priés d'aller s'éreinter, à courir après une ombre, dans les archives de l'Institut et des 5 Académies.
Il faut se faire une raison : notre Époque s'est insinuée en immigrée clandestine dans l'histoire du monde. Ses représentants sont les champions de l'esquive, et ils ont le fâcheux défaut de vouloir nous inculquer la Tolérance par le Terrorisme Intellectuel.
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• Ensuite, ne pensons pas que notre désenchantement total vis-à-vis des intellectuels de l'époque soit négatif. Tout au contraire ! C'est le vrai commencement de la Sagesse.
Nous voilà contraints de déterrer la hache de guerre culturelle, et de nous faire éclaireurs Apaches, à la recherche de l'origine de l'énigmatique Modernité. Car cette notion même de modernité devient alors un précieux indice ; en dépit du savant brouillage de pistes auquel nous nous attendons.
• Effectivement, au prix d'une traque laborieuse dont je vous passe le détail, tous les fils démêlés du brouillement officiel amènent à lever le lièvre : un grand Tournant de l'Histoire s'opéra, manifestement, deux générations à peine après la Révolution Française, aux approches du milieu du 19ème siècle.
Là ! se trouve le berceau de notre Époque ; ce qui la détermina donc entièrement. Par suite, examiner soigneusement cette conjoncture nous donnera à coup sûr l'explication de tous les problèmes, petits ou grands, qui assaillent le monde actuel ; puisqu'il s'agit de NOTRE époque.
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• Enfin, que s'est-il donc passé ? de si inavouable, et pourtant de si décisif, il y a 150 ans ? Voyons cela.
Sachons qu'en 1837-1841, se déchaîna un krach économique mondial ; le 1er, par surcroît, qui ait débuté en Amérique. Or, d'un coup, et à la stupéfaction générale, avec ce krach surgit un défi inouï : ce qu'on appela la "Question Sociale".
De quoi s'agissait-il ? C'était tout bonnement la mise en cause du statut des "Prolétaires Modernes", c'est-à-dire de la condition du Salarié, le salariat étant devenu la forme d'emploi normale et fondamentale. Et il se trouva que la mise sur le tapis de cette affaire suffit à gripper toute la société MODERNE, vieille de 350 ans, remontant à Louis XI et Martin Luther !
• Il faut encore savoir que cette crise de la société Moderne nous amena au bord de la Guerre Mondiale. L'"équilibre européen", comme on dit, ne fut préservé, cahin-caha, jusqu'en 1914, que GRÂCE (!) à l'agitation intérieure, à propos de la Question Sociale, qui s'était emparée des deux métropoles du monde Moderne, l'Angleterre et la France.
L'année charnière fut 1840 : à ce moment, de part et d'autre de la Manche, et de manière analogue, les réactionnaires apatrides de tous poils serrèrent les rangs dans une union sacrée qu'il faut appeler le Parti Noir. Le but du tout nouveau parti était clair : faire son affaire au mouvement populaire, bientôt baptisé Parti Rouge.
Mesurons bien la gravité de la situation. Étant donné que l'orage social menaçait les fleurons du monde Moderne, l'Angleterre et la France, la veille encore avant-garde du Monde - et qu'on voyait buter dans un cul-de-sac -, l'issue de l'assaut programmé des Noirs contre les Rouges, qu'elle se décide dans un sens ou dans l'autre, devait fatalement provoquer une bifurcation radicale de l'histoire planétaire…
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Tel est le 1er Point de la Révélation Réaliste. Il détecte le Grand Tournant de 1840, fondement de notre Époque.
Poursuivons.
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Nouvelle question.
Sait-on ce qu'étaient réellement les Rouges, connus sous le nom d'Utopistes ?
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Trois remarques se proposent d'éclairer le problème :
D'abord, quelle était la position des Rouges, vis-à-vis de l'héritage Moderne, en balance en 1840 ?
• En premier lieu, les Rouges revendiquaient fièrement le statut de vrais Fidèles de cette tradition Moderne, en particulier des Lumières du 18ème siècle et de la Révolution Française. Les Lumières, pour simplifier, c'est Jean-Jacques Rousseau et Helvétius, mal connu, malheureusement ; la Révolution qui leur fit suite, c'est Robespierre et Napoléon. "N'est-ce pas alors qu'on a proclamé les "Droits Naturels" de tous, et décrété le "Peuple Souverain" ", disaient les Rouges ? "Ceci nous est on ne peut plus cher !"
Retraçons l'œuvre accomplie par nos pères. Sous l'Ancien Régime, du temps des rois dégénérés, le Tiers-État, nous le savons tous, était tenu pour un Ordre inférieur, par le Haut-Clergé et la Haute-Noblesse. Les hauts-Bourgeois eux-mêmes étaient marqués d'une incapacité juridique particulière ; maintenus dans une subordination personnelle ; leur vertu et leur mérite, pourtant manifestes, étaient déniés, sous prétexte que les intéressés étaient dépourvus de Titres.
L'Ordre du Tiers-État s'éleva donc, et à bon droit, contre le Préjugé, le Privilège et le Despotisme dont il était victime. Et il reçut dans ce combat l'appui sans réserve de la masse populaire : les Laboureurs, les Artisans et les Boutiquiers. En vérité, c'est ce soutien puissant des masses qui assura la victoire de la Grande Révolution ; dont la lumière se répandit aussitôt sur le monde.
• En second lieu, les Rouges vont plus loin : ils se déclarent, ouvertement Ultra-modernes (souvenons-nous de ce mot : "Ultra"). Ils réclament en effet que la société bourgeoise, maintenant aux prises avec la Question Sociale, se surpasse, et procède à une "dernière Réforme", émancipatrice des Salariés ; tâche d'autant plus légitime et grande, qu'elle concerne "la classe la plus nombreuse et la plus utile" de la société, comme disait la géniale Flora Tristan.
À ce propos, les Rouges s'expliquent encore et disent : 1789 a eu un effet imprévu, en rendant plus vif, et même en propulsant au 1er plan, le problème de l'incapacité, innommée (cf. Document[1] : Contrats Innommés) et générale, dont souffrent les Salariés des villes et des campagnes ; maintenus dans une subordination impersonnelle ; dont la vertu et le mérite, certes largement virtuels, sont précisément bafoués, pour la seule raison que les intéressés sont privés des Moyens de les faire valoir : le Savoir et la Fortune !
À l'exemple donc de l'Ordre inférieur d'Ancien Régime, la Classe inférieure du Nouveau Régime s'élève à son tour, contre le Préjugé, le Privilège et le Despotisme dont elle est victime ; et elle compte bien recevoir l'appui spontané de la Bourgeoisie dans sa grande majorité, dont elle a permis l'émancipation.
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Ensuite, voyons de plus près ce que les Rouges prêchaient, en Philosophie et en Morale. Morale sera pris au sens général de science Humaine, science Sociale (cf. Document : Travail Civilisé).
• En Philosophie, les Rouges professaient le Panthéisme, autrement dit la Foi tenue pour absolument Rationnelle ; et ils ajoutaient : le Panthéisme doit devenir la mentalité définitive de l'humanité.
Pourquoi cela ? Les Rouges disaient ceci : en 1789, on en était venu à déclarer les Droits Naturels (des Propriétaires privés et des Citoyens publics) de tous "en présence et sous les auspices de l'Être Suprême", comme il est dit dans le préambule de la Déclaration du 26 Août 1789. Or, tout nous prouve qu'il nous faut faire à présent, socialement, un nouveau pas en avant, cette fois carrément Philanthropique, ce à quoi la Révolution Tricolore, qui fusionnait les Ordres, ne pouvait pas penser. Le temps a marché depuis, l'heure est à la fusion des Classes ; cette différence indique indubitablement que le Créateur a décidé maintenant d'épouser totalement sa Création, de se faire pleinement Immanent, comme on dit en langage théologique.
Disons-le : les temps Messianiques sont arrivés. Le Royaume divin est à l'ordre du jour. La parole de l'évangile de Marc est d'actualité (citation de Marc) : "La moisson est à terme, les épis sont mûrs, mettons-y la faucille !" (4/26-29). (fin de citation) "Alors ! disaient les Rouges, que l'humanité réponde en toute confiance à l'appel de Dieu ! Qu'elle coopère avec ardeur à son Décret !
Attelons-nous à la grande tâche de l'heure : expulser enfin Satan du monde, totalement et à jamais ; afin que nous y devenions, dans ce monde, semblables aux Bienheureux du Ciel, auxquels nous donnerons la main !"
Voilà pour la Philosophie Rouge.
• Par voie de conséquence, les Rouges préconisaient en Morale l'Utopisme ; c'est-à-dire qu'ils se fixaient pour but la construction du Paradis Universel, une véritable Restauration Cosmique - morale et physique - ; ce que Saint Luc avait annoncé sous le nom de "Apocastase" (Actes 3/21).
Mais quel était le moyen, proposé par les Rouges, pour exécuter ce programme - dont le grand mérite était, en tout état de cause, d'être avoué sans détours, et d'un optimisme sans faille - ? Le moyen, c'était l'édification d'une République Mondiale ; tout à fait envisageable parce qu'elle serait placée sous la règle du Socialisme Démocratique.
Attention ! Le système en vue n'avait rien à voir avec les platitudes réactionnaires que désigne aujourd'hui cette expression de Socialisme Démocratique ! On comprenait alors la chose très sérieusement. Comme la mise en vigueur, par étapes mais résolument, des deux principes suivants étroitement coordonnés :
- Primo, l'Égalité reconnue au peuple quant au droit de Gouverner. Et non pas voter les plébiscites électoraux d'aujourd'hui ! C'est ce que formulèrent les Radicaux anglais, dans leur inoubliable "Charte du Peuple" publiée en 1838.
- Secundo, la Liberté reconnue au peuple quant au droit d'Entreprendre. Et non pas cotiser à la Charité Sociale d'aujourd'hui ! C'est ce que formulèrent les Syndicalistes français dans le splendide manifeste intitulé "l'Organisation du Travail", paru l'année suivante, en 1839.
Voilà pour la Morale Rouge.
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Ne manquons surtout pas d'honorer au passage la mémoire des supers Apôtres de ce temps-là, complètement inconnus dans nos Écoles. Je sélectionne : les Anglais William LOVETT et John FROST ; et les Français Louis BLANC et Flora TRISTAN.
Enfin, regardons précisément la relation que les Rouges établissaient entre théorie et pratique.
• En premier lieu, on ne peut qu'admirer l'audace théorique sans égal, dont les Rouges firent preuve face au défi de la Question Sociale.
- N'est-ce pas un régal que d'écouter le discours des Rouges ? "Immenses sont nos acquis ! 25 siècles de civilisation spiritualiste étaient déjà parvenus à une sorte de sommet, quinze ans avant la prise de la Bastille !, quand le prince des philosophes, Emmanuel KANT, affirma audacieusement ceci - écoutez bien - : "Ce n'est pas l'existence de Dieu, préalablement admise, qui entraîne l'obligation Morale, Sociale ; c'est au contraire l'Impératif Moral, enfin dégagé tout nu en nos âmes, qui mène à reconnaître la nécessaire existence de Dieu, si l'on est conséquent".
Ceci n'a l'air de rien peut-être ; mais, en parlant ainsi, Kant éliminait les toutes dernières traces de la perspective du Moyen-Age ; ce qui ouvrait sans condition l'étape Suprême de la Religion : le Déisme pur ; et la Morale Parfaite qui en découle. On n'imagine pas combien de situations acquises s'opposaient au projet de Kant ! les chefs des anciens Protestants, des anciens Puritains, et des anciens Francs-Maçons…
- Ceci dit, les Rouges poursuivent et disent : l'inquiétude mentale qui secoue aujourd'hui en 1840 l'Occident, malgré Kant, et malgré l'ouragan Jacobin et Bonapartiste, prouve qu'on ne peut pas même en rester là ! Alors ? Eh bien c'est simple : si Kant et nos pères de 1789 ont rendu l'homme Adulte, nous découvrons, nous, que tout n'était pas dit ; qu'il nous appartient de rendre l'homme Vénérable !
Concrètement ? Concrètement, ceci veut dire : qu'en philosophie, il n'est plus du tout permis d'invoquer de la Sévérité en Dieu ; de nos jours cela reviendrait à nourrir l'Obscurantisme. Et qu'en morale, laisser sévir la Concurrence économique reviendrait à verser indignement dans le Fatalisme, de même que laisser vanter le Monopole politique reviendrait à céder honteusement devant l'Arbitraire !
Voilà pour la théorie Rouge.
• En second lieu, nous avons à bien comprendre la chose suivante : les Rouges furent totalement cohérents, en associant à leur audace théorique une parfaite insouciance pratique. Je m'explique :
Le parti Rouge est convaincu d'inaugurer "la plénitude des temps", une nouvelle époque, où Dieu a décidé d'exercer, à l'égard des fils d'Adam que nous sommes, une Miséricorde absolue, qui efface sa Justice.
Parallèlement, la phalange Rouge se voit donc nécessairement elle-même comme le tout dernier anneau des Prophètes, des Sages et des Saints, dont c'est la chaîne entière - maintenant complète - qui représente la véritable Incarnation du Créateur.
Une image peut aider à préciser l'idée. Comparons le TEMPS indéfini de la Création au fil qui supporte la série entière des grains d'un chapelet catholique ; grains qui seraient défilés par la Providence.
Dans ce Temps du monde, le "Siècle" des Croyants, l'époque ouverte par les super-Apôtres Rouges, démarre au dernier grain, à partir duquel on n'avance plus que vers la Croix, ce pôle magnétique de notre objet de dévotion.
Ainsi, l'Incarnation TEMPORELLE du Créateur figurée par les grains du Chapelet, est à présent "consommée", et va maintenant directement à la rencontre de l'autre face de dieu-le-Fils : le Verbe d'ÉTERNITÉ[2].
Dans une telle perspective, le parti Humanitaire des Rouges ne peut que se vouloir essentiellement Non-Révolutionnaire. Il se propose bien, et sans ambiguïté aucune, de Nationaliser les entreprises, et de Privatiser le gouvernement simultanément ; mais ceci doit s'effectuer, par définition même - le moyen employé doit être conforme au but poursuivi -, dans une Fraternité de type angélique, "graduellement et sans secousses violentes", disait Flora Tristan.
Voilà pour la pratique Rouge.
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Tel est le 2ème Point de la Révélation Réaliste. Il caractérise le Socialisme Démocratique des Rouges, et la mentalité qui lui correspond.
Poursuivons.
- Encycl. On récite sur les gros grains le Pater et le Gloria patri ; sur les petits, on dit l'Ave Maria. Un chapelet ordinaire se compose de cinq dizaines d'Ave Maria, séparées par le Pater et le Gloria Patri ; un rosaire comprend trois chapelets. L'origine du chapelet remonte au XIème siècle. L'usage de porter le chapelet à la ceinture est obligatoire dans certains ordres religieux, tels que les dominicains et les sœurs de Saint-Vincent de Paul. Les chapelets sont faits ordinairement en bois tourné et creusé, en os ou en ivoire ; la monture est une petite chaînette de métal. Les musulmans ont un chapelet formé de quatre-vingt-dix-neuf grains, dont chacun représente un des attributs de l'Être divin. (Larousse - 1922)
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Nouvelle question.
Sait-on ce qu'étaient réellement les Noirs, qui s'affichaient parti des Honnêtes Gens, et zélateurs de l'Ordre et du Progrès ? les pieds bien sur terre, quoi !
…Une MISE EN GARDE est nécessaire ! Analyser la position des Noirs donne incomparablement plus de fil à retordre que pour les Rouges ! La difficulté tient au fait que les Noirs, comme vous l'allez voir, sont une espèce archi-visqueuse intellectuellement. Veuillez donc souffrir la longueur du présent Article.
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Trois remarques se proposent d'éclairer le problème :
D'abord, quelle était la position des Noirs vis-à-vis de l'héritage Moderne, en balance en 1840 ?
• En premier lieu, ma mise en garde s'applique tout de suite ; car il ne faut pas s'égarer : les Noirs ne sont que des "Antis". Cet aspect est décisif.
Pour eux, la Question Sociale est - devinez quoi ? - ; c'est essentiellement… le "péril Rouge". Ben voyons ! Évidement, cela simplifie le problème ; et évite de fatiguer les neurones. Bref, le drapeau des Noirs peut être consacré au seul Alarmisme.
"Mais alors, d'où vient le péril Rouge en question ?", objecteront les esprits chagrins. La réponse se veut subtile : "Le péril Rouge, voyez-vous, vient des EXCÈS, bien connus, et très regrettables, qui ternirent l'image de notre Glorieuse Révolution : la Terreur et la Guillotine du fanatique Robespierre ; puis les Sergents-recruteurs et le Chauvinisme conquérant du despote Napoléon". Vous connaissez tout cela !
"Heu ! Ffe ! … Si vous le dites ! Mais, ces tristes bavures, d'où venaient-elles ?". "Ah ! messieurs-dames, nous allions y venir… Elles furent le fruit de l'ABUS DES ABSTRACTIONS, notoire, et très regrettable, auquel s'étaient livrées auparavant les vedettes des Lumières du 18ème siècle : Rousseau, Helvétius et Cie… Alors ! comprenez-vous, à présent, le malheureux enchaînement : la griserie intellectuelle pour commencer, entraînant à sa suite le déchaînement des appétits grossiers et des instincts violents des foules ; tout cela a fini par enfler les gens du commun d'un Orgueil malsain !"…
… "Et ce ne serait rien, si on ne voyait pas, actuellement, les Meneurs Rouges se démener, jour et nuit, avec l'idée fixe d'attiser cette néfaste disposition populaire ! Et ils se permettent, à cet effet, de faire un usage criminel de nos conquêtes inaliénables et sacrées : la liberté de la Presse et la liberté d'Association ! Voilà ce qu'est le Péril Rouge !"…
Oui ! dirons-nous ; voilà ce que le parti Noir vomit, en guise d'analyse de la Question Sociale ; astucieusement retournée en accusation des plaignants ! Faut-il s'en désoler ? Non point ! Les bouffonneries de la clique nous instruisent chaque fois énormément. Dans le cas présent, l'enseignement est de taille, puisque le secret du fameux slogan de la…"Modernité" se trouve enfin éventé. Nous y voyons clair : le mot Modernité n'est rien d'autre que le cache-sexe du programme des Noirs. Nos soi-disant Honnêtes Gens sont, en vérité, des Apostats-nés (complets, forcenés, invétérés) ; les Apostats de l'héritage Moderne, sous le masque de la Modernité ! CQFD ; ce qu'il fallait décrypter…
Notons bien que ces canailles se gardent d'INJURIER les Lumières et 1789 ; ces messieurs font "simplement" profession de DIFFAMER adroitement notre inestimable dépôt. Nuance…
• En second lieu, les Noirs tirent les conséquences de leur abjuration native : ils se constituent en LIGUE des Honnêtes Gens ; et ils scellent leur union par le jurement d'un pacte de sang, que j'appellerai pacte Citra-Moderne (Citra est l'inverse d'Ultra. Ultra : plus loin, Progrès ; Citra : recul, Régrès.)
Alors ? On sait que les Noirs ramènent inévitablement la Question Sociale au Péril Rouge. Du coup, la Ligue des Honnêtes Gens ne voit de solution à la crise que dans l'administration d'un remède de cheval. D'abord, il faut susciter la grande invention, l'Acquis de tous les acquis de notre Époque : "l'État de Siège" ; la chose est discrètement décidée à Paris dès le 15 Mai 1848, appliquée le 20 Juin, … et votée bien après la bataille, le 9 Août… de l'année suivante ! Ensuite, il faut profiter de cet état de grâce de la Modernité (l'État de Siège !) pour opérer un lifting général des Institutions - politiques et civiles - : la Garde Nationale, la SOCIÉTÉ par actions, le droit d'Association. Ce ragrément des Us et Coutumes Modernes consiste, ni plus ni moins, qu'à mettre sur les rails le perfectionnement suprême… de l'art de la COMPRESSION SOCIALE ! Ceci est décrit dans d'autres brochures de l'Église.
La chose fut évidemment présentée comme un "dernier correctif" bourgeois ; non seulement très innocent, mais au plus haut point "progressif" ! Les Droits de l'Homme seulement "décrassés"… au moyen magique du Code Pénal ; 1789 délivré de sa facture "ampoulée", "absolutiste", qui "date" manifestement, en 1840…
Parenthèse :
La Révélation Réaliste a promis de définir ce qu'est notre Époque dans l'Histoire. La chose prend tournure.
Tout se passe, avec la formation de la Ligue des Honnêtes Gens, comme s'il s'agissait de prendre une grande Revanche. Très grande : l'Alsace-Lorraine, à côté, c'est de la broutille ! Je m'explique.
Au TERME des Temps Modernes, en 1840, le Parti Noir cherche en quelque sorte à racquitter par un grand coup une très ancienne Ligue, qui s'était dénommée Ligue "du Bien Public", au DÉPART des Temps Modernes - précisément en 1465 - ; et que notre grand Roi Louis XI avait mis honteusement et radicalement en déroute. (Temps Modernes : 1465 - 1840)
L'ancienne Ligue (du B.P.) vieille donc de 375 ans, et ancêtre du parti Noir de 1840, était un ramas de Mamelouks féodaux, rendus hystériques par le spectacle de la constitution, visiblement accélérée et irrépressible, d'une Monarchie MODERNE. Pas bon ça, pour les féodaux dégénérés ! Je dis donc que la Ligue des Honnêtes Gens de 1840, en voulant venger la Ligue du Bien Public de 1465 - cette tourbe féodale reléguée dans les poubelles de l'histoire - que notre parti Noir visait rien moins qu'à maudire et ruiner l'œuvre de 15 générations de bourgeois révolutionnaires ! Ceci éclaire fort la nature de notre Époque…
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Reprenons.
Pour justifier son complot, la horde Noire de 1840 se fondait d'une rallonge "explicative", à son habitude dans le style divertionniste. Le thème est le suivant : n'oublions pas que, depuis 1789, "l'État de Droit" existe chez nous ! Nous ne laisserons à personne le droit de toucher à cet état…intangible ! Il y a, nous en sommes d'accord, et il y aura probablement toujours - hélas - des Inégalités à résorber, et peut-être même de l'Exclusion à pourchasser ; à cela, n'en doutez pas, notre Progrès pourvoira. Mais ! mais parler au nom d'une prétendue Classe Inférieure ! Ce ne peut être que scandaleusement réactionnaire, …car subversif de la nation "une et indivisible" ! Les Grands Principes de la vraie Révolution interdisent de fomenter ainsi la guerre sociale. Disons-le : invoquer une Classe Inférieure, c'est prétendre - qu'on le veuille ou non ! - établir des privilèges à l'envers, encourageant cette fois la paresse et l'incompétence de la multitude ; ce n'est donc pas autre chose que de la démagogie d'inspiration foncièrement Aristocratique ! Et ceci ne pourrait qu'entraîner - si nous n'y mettons pas le holà - la destruction galopante de la société en tant que telle…
Les Noirs ont donc pris leur parti : LA société est en danger ! Les Rouges sont des Nihilistes sur le plan mental, et des Démolisseurs dans le domaine de l'action : Anarchistes en politique et Partageux en économie (dévoreurs de biens en herbe !). "Une mobilisation virile de la majorité silencieuse s'impose, montrant que nos concitoyens sont attachés à la chose commune, à la Res-publica ; que le pays est en communion totale avec l'Autorité Légitime, décidée à faire son devoir : vaincre les Rouges anti-sociaux ! Ceci fait, nous saurons - nous nous y engageons - tirer pleinement parti de la pacification nationale, pour mettre - définitivement cette fois - la Société à l'abri des Révolutions ; qui n'ont plus lieu d'être, admettez-le enfin ! dans un État de Droit."
Notons bien que les Noirs, sous prétexte de "sauver" la société Moderne, s'engagent inexorablement à en organiser la dépravation…
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Ensuite, prêtons-nous à une tâche ingrate : appréhender les divagations qui tiennent lieu de philosophie et de morale dans le maudit cénacle des Noirs.
• En guise de philosophie, nous trouvons le Paganisme, autrement dit la Foi tenue pour absolument Irrationnelle ; et l'on nous ajoute : le Paganisme est la seule doctrine désormais admissible, ceci à titre définitif.
- Nous connaissons maintenant ces gaillards, et ne sommes pas surpris de voir le message enrobé des meilleurs intentions, précisément le genre d'intentions dont l'enfer est pavé ! En l'occurrence, nous avons droit ici au couplet suivant : de nos jours, une sage HUMILITÉ est nécessaire en métaphysique ; désormais le BON SENS doit régner sans partage dans la science, et avant tout en Morale ; pour couronner le tout, on nous donne la Maison de TOLÉRANCE comme tout nouveau modèle de style de vie dans la Cité.
- Creusons rapidement l'arrière-plan réel de ces trivialités ; Humilité, Bon Sens et Tolérance.
Nos joueurs de gobelet de la philosophie ("joueur de gobelet" signifie fourbe) sont des AGNOSTIQUES : ceci veut dire qu'ils suspendent leur jugement quant à la réalité de l'existence de Dieu. Dans ce registre, qui simule la prudence intellectuelle, un doute plus que cartésien, ce sont des dogmatiques et fanatiques, auxquels Ignace de Loyola n'arrivait pas à la cheville !
Ces Païens, en effet, véritables Casuistes "de robe courte" - ce qui veut dire laïcs de l'armée Jésuite - déclarent en fait la guerre contre la religion ; et ils la mènent sur deux fronts : d'une part, ils bannissent Dieu du monde, l'émasculent de son attribut de Créateur ; et d'autre part, ils réhabilitent Satan, le chef des anges rebelles déchus, auquel il transfère l'attribut de Providence.
Un mot sur chacun de ses deux points : Dieu et Satan chez les Noirs.
- L'Agnostique admet, bruyamment, l'Idée et le nom de Dieu ; cette Abstraction par excellence, dont le caractère immémorial impose le respect. Mais ils glissent un bémol dans la partition : l'existence de la CHOSE qui porte ce NOM de Dieu, est retenue seulement à titre d'Hypothèse (on singe ici Laplace) ; ceci est exigé par la communauté scientifique adepte du Bon Sens, et par tous les esprits "pondérés" de 1840. Il reste - et ce n'est pas rien, chers frères ! - que le repos public ne se trouve nullement troublé, si l'on concède à Dieu une dimension strictement Transcendante, le statut d'une Entité exilée du Monde ; d'ailleurs, ce Mystère inhérent à la divinité n'est-il pas instamment proclamé par tous les Clergés ? À ce dieu-Caché, nous ne pouvons - malheureusement - que rendre un culte Ignorantiste (on singe ici le Pari de Pascal) ; du type : "Seigneur ! si vous êtes aux cieux, veillez à y rester !"
- "Ce n'est pas tout - ajoute l'Agnostique, ce docteur Pantalon - (celui des "pantalonnades" de la comédie italienne) : faisons plaisir aux entichés des Abstractions, et prenons la chose à l'envers. Alors, hypothèse pour hypothèse ! L'existence réelle des Ténèbres avec un grand T, se défend tout autant que celle de la Lumière avec un grand L ! (ici, parodie de dialectique). Finissons-en, avec la partialité hypocrite ! Ici-bas, en tout cas, et jusqu'à nouvel ordre, il est trop flagrant que le bien est toujours - et pour le moins - mêlé de Mal. Allons ! qui veut faire l'ange fait la bête… N'est-il donc pas grand temps de nous montrer équitables, et d'absoudre Satan, jusqu'ici tant calomnié ? Et que la pensée émancipée actuelle redécouvre, qu'il lui plaît même - il faut le dire ! - d'adopter comme le symbole du "persécuté", durant la "longue nuit du moyen-âge", du Rebelle refusant de traiter avec la crédulité soumise, et le sectarisme ennemi de la chair, qui étaient de rigueur autrefois. Notre époque, elle veut, elle exige, un monde peuplé "d'hommes et de femmes libérés", qui ne craignent plus de "faire sa part au Diable" dans la vie réelle, offerte à nous pour être "croquée à pleines dents" !
Voilà pour la philosophie Noire.
• Par voie de conséquence, en guise de science, avec les Noirs, le Relativisme devient la règle ; et il prend la forme précise de l'Opportunisme en Morale.
- En clair ? En clair dans la pratique, tout doit se prosterner devant la grande Idole de la Modernité : "l'État de Droit" ; cet État très particulier, bien entendu, qui oppose catégoriquement une fin de non-recevoir à la Question Sociale ! Ce régime doit durer. Coûte que coûte. Ah ! il a tant de choses à traiter, ce machin de Droit… Elles sont toutes d'ordre strictement technique ; elles relèvent de la Gestion : d'une part de l'Administration publique, d'autre part du Management privé. Et harmoniser les initiatives des deux secteurs n'est pas une mince affaire !
Heureusement, les experts de la Modernité peuvent s'appuyer sur des paradigmes solides (des grands repères). D'abord, il faut préserver à tout prix - cela va sans dire - les FORME usitées de la Propriété et de la Citoyenneté. Ensuite, il faut apprendre à leur infuser un CONTENU neuf : les doses convenables et à-propos d'Irresponsabilité Tolérante qu'appelleront les circonstances.
Ne vous amusez pas à laisser entendre que vous trouvez cet idéal social de la Modernité quelque peu : rabat-joie, père Fouettard et pisse d'âne ; vous tomberiez sous le coup de soupçon de complicité avec l'intégrisme moral ! de la graine de Taliban… (Guantanamo !)
- Mais quel est le moyen, envisagé par les Noirs, pour exécuter ce plan de "contre-Modernité permanente" ? Le moyen est d'engager deux actions complémentaires, qu'on ajustera au coup par coup. Primo, toute expression Rouge étant criminalisée par principe - parce qu'anti-sociale -, nous devons disposer en permanence des moyens de l'étouffer dans l'œuf. Ceci est conforme, n'est-ce pas au principe de l'Ordre, condition évidente de tout Progrès. Secundo, il convient d'encadrer au plus près possible les "classes dangereuses", le Salariat en tête ; de manière à aménager la patiente rééducation-intégration de ces gens là. Ceci enfourche, n'est-ce pas, l'Idéal du Progrès, lequel, c'est reconnu, est le "vrai rempart de l'Ordre".
Voilà pour la morale Noire.
Au total, le grand dessein des Noirs nous est livré : administrer, inflexiblement, mais comme on pourra, un régime durable de Barbarie Dominante.
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Ne manquons surtout pas d'exécrer au passage la mémoire des deux Anti-apôtres, dont les factums avaient mis complètement au point le programme des Noirs, dès 1845. Je désigne : Auguste COMTE, le corrupteur d'Helvétius et Napoléon, et Joseph PROUDHON, le corrupteur de Rousseau et Robespierre.
Enfin, voyons quelle allure prend, chez les Noirs, la relation entre pratique et théorie (dans cet ordre, je le souligne : pratique d'abord, théorie ensuite) : c'est "l'empirisme organisateur" de Mussolini.
• En premier lieu, oui, les Noirs ne sont pas des gens à se bercer de chimères, comme les Rouges. Ce sont des battants ; quelque chose comme des Hannibals de la Question Sociale. Il y a péril en la demeure-Modernité ? La meilleure défense, c'est l'attaque ! C'est pourquoi ils répondirent aux châteaux en Espagne du parti humanitaire par la guerre-éclair ; et cette blitzkrieg, rondement menée, le fut avec une Cruauté Impitoyable ; chose très importante à nous enfoncer dans le crâne.
Sachons, en effet, que c'est délibérément que la meute Noire provoqua le peuple à la saignée, à l'aube de notre Époque : en Novembre 1839 en Angleterre, puis en Juin 1848 en France. On vit alors ! ce que voulait dire l'attachement des Noirs pour "la nation une et indivisible", dont tous les enfants se doivent mutuellement la plus grande courtoisie…
Dans les deux cas - anglais et français - on ne lésina pas sur les moyens : ce fut le carnage au canon, les conseils de guerre, les transportations à la colonie sans jugement, l'embauche de la pègre et, pour finir, la chasse aux Rouges réchappés.
J'insiste.
- N'oublions jamais le forfait de Juin 48 à Paris, avec ses 12 000 meurtres au bas mot - c'est le sieur Pierre Larousse, pourtant anti-rouge à 1000 %, qui avoue le chiffre (en 1873). (Je signale que Paris n'avait que 12 arrondissements en 1848 - jusqu'en 1860 - et comptait alors seulement 1 million d'habitants). L'hécatombe de Juin 48 fut le modèle de tous les "crimes imprescriptibles contre l'humanité" ultérieurs (Je parle des authentiques crimes de ce type, qui n'ont rein à voir avec l'immonde notion du même nom, à la sauce onusienne de 1945).
- N'oublions jamais non plus les auteurs du méfait : la brute Louis-Eugène Cavaignac, déjà massacreur d'Algériens ; mais - s'il vous plait ! - fils de Conventionnel, et lui-même "Montagnard" en 48, c'est-à-dire Démon-crate à fond ! Et son successeur, le nazi Louis-Napoléon - neveu de Bonaparte, s'il vous plait ! -, qui eut à cœur de régulariser le crime, et le consolider, en devenant - il faut le savoir - notre premier Président… de la République (si bien que nous sommes aujourd'hui dans la IVème et non pas dans la Vème République !)
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• En second lieu, nous ne serons jamais assez lucides sur le point suivant : les Noirs firent preuve d'une parfaite rigueur idéologique, en se déchaînant contre les Rouges - militants, sympathisants, ou présumés tels… au faciès bas-peuple, absolument sans aucun état d'âme. Ceci parut être, aux yeux des vrais Hommes de la société Moderne, partageant la morale ordinaire, une rouerie renversante. Mais c'était, en vérité, tout autre chose : une réelle Duplicité Démoniaque !
Pénétrons-nous pour de bon d'une idée toute simple : les personnages Noirs n'ont pas une tête faite comme la nôtre ! Ce serait leur faire trop d'honneur que de les traiter de menteurs. Ce que nous appelons vérité n'a pas l'ombre d'une signification chez les Noirs. Ils ne sont pas des menteurs ; ils sont LE MENSONGE. Ça fait une grande différence.
Quelques précisions ne seront peut-être pas de refus à ce propos. Les Noirs, c'est la base de Tout, sont des possédés ; des possédés de l'idée qu'une expérience quelconque de Socialisme Démocratique, sonnerait le glas de leur monde, et équivaudrait par suite à la "fin du monde" tout court ! Ce qui explique bien des choses, et enlève bien des illusions…
Ceci dit, une distinction importante doit être faite : il y a deux manières différentes, et même opposées, de raisonner en terme de "fin du monde".
- La 1ère façon est celle qu'adopta un certain William Miller, qui annonça - comme par hasard en 1844 - le second avènement terrestre imminent, du Christ dans toute sa gloire (c'est ce qu'on appelle la Parousie). Ce faisant, W. Miller lançait la dernière grande vague du mouvement Adventiste. On dit aussi mouvement Millénariste (ou Chiliaste), en référence à la période qui doit voir Satan enchaîné pour 1000 ans, sous le règne terrestre de Christ et de ses Saints. Information : c'est de cette annonce de 1844 que sont issus nos amis Témoins de Jéhova (voir leurs concurrents, les Adventistes du 7ème jour ; et le couple Adventistes/Pentecôtistes).
- L'autre manière d'être hanté par la fin du monde est celle qu'adopta la bande Noire, qui se donna la mission directement adverse : celle de l'Anti-Christ, celui que St Paul avait appelé "l'Inique" (II - Thess. 2-3). À partir de là (l'opposition Christ-Antichrist), tout s'enchaîne : s'il est quelqu'un qui ne connaît rien d'autre intellectuellement que la duplicité Démoniaque, c'est bien l'Antichrist ! Et la fonction va comme un gant à notre parti Noir…
La question de fond étant réglée, il ne reste qu'à épingler la duplicité démoniaque dans ses deux expressions solidaires : quand ils se disent ennemis jurés des Révolutions, … parce que "destructives" ; et quand ils se disent amoureux transis des Réformes, … parce que "constructives" (cf. l'opposition "critique"/"positif" d'A. Comte). Allons-y : quelques mots sur chacun des deux points : Révolution et Réforme selon les Noirs.
- 1er Blabla : celui sur les méchantes Révolutions. Les Noirs agitent l'épouvantail de la Révolution contre l'Avant-garde rouge ; c'est complètement mal-à-propos. Nous voyons ici à l'œuvre la tactique de l'Alarmisme. Quel est le vrai but de l'opération ? Le but, c'est, UN : de jeter l'anathème sur la Réforme authentique, progressive, évolutive, que représente le Socialisme Démocratique. Le but, c'est, DEUX : de justifier l'établissement d'un cordon sanitaire rigoureux autour de la masse populaire, que l'on sait dangereusement influençable par le programme Utopiste. Souvenons-nous qu'en 1840 la population reste très imprégnée des valeurs des Lumières et de 1789, valeurs qui sont regardées par les Noirs comme de détestables "préjugés", dogmatiques et moralistes. Le but c'est enfin, TROIS : de forger l'ALIBI nécessaire au nettoyage social sanglant, qui est programmé. Voilà pour la Révolution.
- 2ème Blabla : celui sur les "excellentes" Réformes. Que signifie cette adoration étalée, par nos monstrueux Modernitaires, pour les "réformes" qui doivent assurer la paix sociale en profondeur ; pour ces fameux Acquis Sociaux Progressifs, dont ils se font les promoteurs - mais pas avant que soit exécutée l'ennuyeuse corvée de la boucherie anti-Rouge ? Ce sont des réformes - si on veut ! - à condition de préciser : des réformes absolument frauduleuses, réactionnaires, involutives ! Car, quel en est le catalogue ? Pratiquement tout le bric à brac "réformiste" des Noirs se résume à ceci : Fonctionnariser la gestion des entreprises et, dans la foulée, mettre le gouvernement à l'Encan (ce qui veut dire "aux enchères"). Ce contenu, cette orientation de l'opération ne fait aucun doute pour les Noirs ; leur grand souci, c'est autre chose : adapter la manœuvre, son intensité, au palier précis que réclame la conjoncture : ni trop, ni trop peu ! Bilan : à cela, oui ! aux Réformes à l'Envers, la bande Noire s'attèle avec application. Elle s'y adonne même en vrai "Fils de Destruction" ! (Fils de Destruction est un synonyme d'Antichrist).
Illustration de ce qui précède ?
La duplicité démoniaque des Noirs s'exhibe en très grand format chez l'éminente enflure personnifiée : je veux nommer Messire Victor De Hugo.
Ce scélérat-né était, il y a 150 ans, et pour longtemps, le patron de la 1ère Agence de Réclame du parti Noir. Et il ne s'en tient pas là ! Reportons-nous au grand jour de l'abattage des Rouges : le 24 Juin 1848 ; exactement 4 mois après la joyeuse plantation des Arbres de la Liberté, par les candides Quarantuitards.
Ce jour-là, le grand Totor fit une belle démonstration ! de ce qu'il entendait par son souci de "l'abolition de la peine de mort", et sa "tendresse" pour Gavroche, Cosette et tous les Misérables. On nous rapporte - de la manière la plus officielle -, que le Poète poët-poët (je cite) : "paya de sa personne, comme Commissaire Gouvernemental, en entraînant la Garde Mobile au feu contre les Rouges" (fin de citation).
Et le lendemain, 25 Juin, notre grand "Témoin", Gogo - en pleine forme ! - prend des notes… probablement pour son prochain best-seller. (Je cite les précieux Carnets du baron) : "C'est une chose hideuse, de voir la Civilisation attaquée par l'héroïsme de l'Abjection (il s'agit des Rouges !), et cette Civilisation contrainte de se défendre par la barbarie (il s'agit des Noirs !)". Fermez le ban ! (cette expression de musique militaire veut dire ici : Arrête de battre ta grosse caisse, salopard ! parce que je sens ma Sainte Colère pas loin de tourner en Rage désordonnée...).
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Tel est le 3ème Point de la Révélation Réaliste. Il caractérise la Barbarie Dominante établie par les Noirs, et les pulsions cervicales qui habitent ces fils de l'enfer.
Poursuivons.
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Nouvelle question.
Sait-on quels sont les enseignements, les riches Leçons à tirer de la victoire matérielle, paradoxalement durable, remportée par les Noirs sur les Rouges, dans l'Europe Moderne d'il y a 150 ans ?
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Trois remarques se proposent d'éclairer le problème :
• D'abord, notons bien que ni les Noirs, ni les Rouges, ne comprirent la véritable nature du tournant historique de 1840. En effet, chacun des deux camps, à sa manière, se borna à une simple réaction spontanée, en réponse au défi de la Question Sociale.
Cette profonde identité d'attitude des deux bords, face à l'impasse dans laquelle se coinçait la société Moderne, s'exprima de la façon qu'on a vue : tous deux ne prétendirent qu'à procéder à un "dernier" remaniement du monde Bourgeois ; à une retouche ultime, donc, du droit Divin en théorie, et du droit Naturel en pratique. On sait que le droit Naturel se trouve concentré dans les célèbres formules : Propriété - Citoyenneté - Sûreté, Liberté - Égalité - Justice.
• Dans cette limite - mais seulement dans cette limite - les deux partis se comportèrent, il est vrai, de manière diamétralement opposée :
- Les Rouges proposèrent une sorte d'exubérance civilisée : le Communisme Ultra-Moderne. Ils proclamaient que la Nation Humaine toute entière pouvait et devait se faire bourgeoise au sens fort du terme ; c'est-à-dire en abolissant désormais, d'une part toute Hégémonie propriétaire de l'employeur sur l'employé, d'autre part toute Hiérarchie citoyenne du fonctionnaire sur l'administré.
- Les Noirs opposèrent à cela - et établirent ! - une sorte de putréfaction civilisée : la Sauvagerie Citra-Moderne. Ils se justifiaient en déclarant ceci :
"La terrible expérience vécue de la menace Rouge qui subsiste doit nous servir de leçon ; et, si on s'y résout, elle se présente comme une divine surprise (Maurras en 1940) : les écailles nous tombent des yeux, et une sociologie tout à fait "scientifique" s'impose enfin à nous."
Oui ! aucune société n'est possible, sans l'existence d'une équipe dominante d'"élus" ; désignée par la Vie elle-même, s'entend - mais dont la confirmation par le suffrage n'est point du tout exclue !
Cette équipe - il le faut bien - se trouve investie de la lourde charge qui consiste à contenir et conduire - pour leur propre bien - les foules, qui ne sont jamais composées que de "réprouvés" ; de simples perdants de fait, s'entend ; des "loosers", des malchanceux ("défavorisés").
Eh, oui ! Ainsi va le monde… Quel mal y aurait-il à "ne pas présupposer les hommes meilleurs qu'ils ne sont ?" (cf. Dieu et Marianne - 1999).
J'imagine le commentaire qu'aurait fait Cicéron, le dernier grand maître de la philosophie stoïque, à l'époque de Vercingétorix (106-43 ; vers 50 A.C.) : "Une poignée d'Optimates se proclame chargée de dominer le peuple, composé de Métèques". Pour Optimates, nous dirions, par exemple, "les Décideurs", V.I.P. Et les Métèques étaient, à Athènes, des étrangers qui contribuaient à enrichir le pays ; que leur qualité d'étrangers privait de droits proprement dits, mais à qui on accordait un statut spécial : celui de Ressortissants (cf. Document : Mein Kampf - Hitler). Nos Salariés peuvent peut-être se reconnaître dans ces métèques : meta-oïkos = pas vraiment de la maison ; un "corps étranger" supporté avec indulgence par les dirigeants (Métèques = Pérégrins à Rome).
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• Ensuite, il convient de prendre du recul. C'est le moment de faire entrer en ligne de compte un fait essentiel : le monde Moderne, bloqué en 1840, n'avait été, si on réfléchit bien, que l'épanouissement ACHEVÉ des 25 siècles de Civilisation. De ce point de vue, la société en place en 1840 était absolument irréformable sur sa propre base, celle du Droit Divin et du Droit Naturel. Quelle valeur pouvait donc avoir la "modification finale", que Rouges et Noirs entendaient ou disaient apporter au régime bourgeois déjà parfait ?
Cette prétention, commune aux deux parties était, selon les critères civilisés eux-mêmes, totalement Hétérodoxe, "hérétique" ! La conduite des deux camps (en outre inconciliables entre eux) ne pouvait qu'"énerver" à l'extrême les formes sociales traditionnelles en vigueur ; sans fournir de vraie et solide réponse à l'inédite Question Sociale posée par l'histoire.
• Nous pouvons comprendre maintenant clairement certaines choses déconcertantes jusqu'ici :
- Première chose : la situation ambiguë consécutive à l'écrasement des Rouges. D'un côté, l'idée Rouge du Socialisme Démocratique, en révélant rapidement ses limites, traduites par l'impuissance et bientôt la division, répandit le trouble parmi les vaincus : cette idée n'était-elle pas, au bout du compte, plus ou moins, Naïve ; et Fantastique ? Bref, une "utopie" au mauvais sens du mot ?
De l'autre côté, les MÊME "désillusionnés" pouvaient être EN MÊME TEMPS convaincus que l'action Noire, menée au nom de l'Ordre et du Progrès, avait eu un caractère Subreptice et Pervers incontestable.
D'où le désarroi des masses après Juin 48. Désarroi des masses ? Quelle situation en or, pour la race des charognards à la Jean Jaurès et Maurice Thorez !
- Il est un autre point, capital en vérité, sur lequel nous mettons à présent le doigt du même coup : dans le cadre théorique borné par l'horizon Moderne, où l'affrontement entre les deux partis allait se dérouler, les Rouges donnaient OBLIGATOIREMENT - et tragiquement - l'avantage aux Noirs. Il importe de le reconnaître. Et de méditer la chose.
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• Enfin, la domination sociale des Noirs, conquise ponctuellement, est une chose ; la possibilité du maintien DURABLE de cette domination, est évidemment une autre paire de manches ! Au 1er abord, la Sauvagerie Civilisée, vraiment installée comme système, a un côté extravagant, "pas possible"…
Et pourtant, il y avait, en pratique, une très réelle possibilité de carrière pour la Barbarie dominante ; la seule en vérité ; et possible seulement - on s'en doute - au prix de tourments sociaux chroniques. Mais sans pour autant plonger le monde dans le chaos pur et simple, complet et définitif, absolu.
- L'explication est la suivante : la Barbarie dominante durable était possible dans la fuite en avant ! Dans une dérive qui organiserait - si l'on peut dire - la DÉGÉNÉRATION CIVILISÉE. De cette manière, l'avenir (!) que la Barbarie dominante avait devant elle était de faire "tendre", de manière "asymptotique" comme on dit en mathématique, le monde moderne seulement blessé grièvement et détraqué, vers un idéal - un idéal à l'envers (sorte d'entropion sénile !) : celui de la Sauvagerie Civilisée EFFECTIVEMENT absolue !
Concrètement ? Concrètement, la Dégénération Civilisée consistait à entreprendre - je dirais à la manière des Termites -, de ronger intérieurement l'arbre antique et majestueux de la Civilisation - du "monde libre" ! - ; depuis sa cime parisienne de 1789, en passant par les branches, puis le tronc, pour arriver, à la "limite", à entamer ses racines athéniennes, plantées en Occident 25 siècles en arrière, aux temps héroïques de Thésée, Dracon et Solon (Dracon ± comme Hésiode : 625 A.C.).
Sombre perspective, il est vrai ! Mais pouvons-nous faire l'autruche, dans l'état où nous nous trouvons, et avec le recul de 150 ans depuis Juin 48 ?
- S'il fallait ajouter foi aux assertions péremptoires des naturalistes païens - ces dévots de la "science selon le Bon Sens" -, qui définissent les termites comme des "insectes sociaux" (c'est Pierrot Larousse qui le dit !), je dirais pour ma part, qu'à côté des "fourmis blanches", comme sont aussi appelées les termites, il existe une variété cousine de ces "insectes sociaux" : nos fourmis Noires dominantes. Et il ne faut pas compter détruire nos termites à nous au moyen de l'huile de camphre, comme on le fait pour les pauvres petites bêtes blanches…
- Ceci dit, une question grave se pose à nous : qu'allait devenir le Parti Rouge, physiquement défait et accablé, mais moralement point du tout anéanti, évidemment ; dans l'atmosphère nouvelle, peu recommandable, de la Barbarie durablement dominante ?
Je rappelle le contexte : la société Moderne est devenu un bateau ivre, démâté, le gouvernail arraché, et avec des pilotes enragés ; un régime embarqué dans l'épouvantable processus de Dégénération Civilisée ; comme si Dieu, se servant des Noirs, avait voulu les rendre fous pour mieux les perdre…
Dans cette circonstance, les Rouges - tout convertis qu'ils fussent alors à la Violence "accoucheuse de l'histoire" - devaient se trouver toujours plus acculés à la Défensive. Ils devaient, de ce fait, poursuivre une Résistance toujours plus exacerbée. Ce qui devait leur valoir, en retour, d'être toujours plus diabolisés par la camarilla Noire dominante. De nos jours, le sort officiel, imposé, qui est fait par exemple au combat de Pol Pot ou de Ben Laden, est une illustration parlante du phénomène que je décris.
• Que conclure de tout cela ? C'est que le double attentat anti-Moderne, de 1839 en Angleterre et de 1848 en France, en même temps qu'il donnait le départ de notre Époque, ne faisait que donner le signal de l'amoncellement ininterrompu, de la fonte, de la poudre, et de la mèche, d'une formidable Bombe à Retardement déposée sur toute la planète.
Il semble bien, qu'à l'heure présente, l'arme soit amorcée, et que le chien ne demande qu'à s'abattre dans le bassinet, comme disent les experts en balistique. Quant à nous, nous ne voulons retenir qu'une issue heureuse à la déflagration, bien décidés que nous sommes à intervenir activement et à peser dans le chambardement.
Les choses tournant donc bien, il ne fait aucun doute que les 150 ans de sacrifices consentis par les Rouges se verront glorifiés sur toute la ligne ; Pol Pot et Ben Laden y compris !
Mais nous sommes également certains que cette issue salvatrice prendra une toute autre forme que la simple réalisation du vieux Socialisme Démocratique ; et qu'elle sera l'ouvrage de Rouges d'un type entièrement nouveau.
À ce dernier fait, un autre se trouve lié : c'est qu'au degré suraigu actuel de la Sauvagerie Civilisée dominante, l'heure de la Révélation Réaliste devait nécessairement sonner, accompagnée de la formation de l'Église qui lui convient.
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Tel est le Point n°4 de la Révélation Réaliste. Il formule la Loi de Dégénération Civilisée qui devait nécessairement gouverner l'Époque sous domination Barbare ; cette époque "invraisemblable", et néanmoins très attestée, dans laquelle l'humanité se débat depuis 150 ans.
Ici s'achève le 1er Acte de la Révélation Réaliste. Profitons-en pour nous accorder une brève halte.
1- Ne sommes-nous pas déjà tentés d'admettre que nous tenons une authentique Révélation ? et que son caractère Réaliste original commence à s'expliciter ?
Ce n'est pas rien de mettre la main sur l'Acte de Naissance de notre Époque ! Ne serait-ce que parce que, aujourd'hui plus que jamais, tout se passe comme si elle avait été "déclarée sous X". Et surtout si on pressent à quel éveil populaire tout nouveau, Offensif puis Victorieux, notre Révélation développée promet de contribuer…
2- En tout cas :
• Primo, nous savons précisément Quand notre Époque vit le jour : autour de 1840 ;
• Secundo, nous savons précisément qui en fut l'auteur : le parti Noir des Apostats de la Civilisation Moderne ;
• Tertio, nous savons précisément que notre Époque devait porter, de bout en bout, tout au long des 150 ans écoulés jusqu'à présent, le stigmate de la TragÉdie CivilisÉe que fut l'écrasement des Rouges.
3- Ce dernier événement, fondateur infâme de l'Époque - et qu'on vit réédité maintes et maintes fois - évoque invinciblement, dans notre Occident à la tradition directe Catholique puis Protestante, le "Massacre des Innocents" narré dans l'Évangile (Matt. II - 13-18).
Je rappelle que ce fut l'égorgement de tous les garçons juifs de moins de 2 ans, à Bethléem, ordonné par le propre roi de la maison de Jacob, Hérode. Ce dernier était paniqué par la rumeur selon laquelle le Messie de la Nouvelle Alliance, le Nouvel Adam, serait né dans la localité.
Ce crime énorme ouvrit, nous dit la tradition, la période de 35 ans qu'on appelle "la vie cachée de Christ".
Je vous invite à méditer cette parabole.
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• Souvenez-vous qu'il y a une suite : deux fois encore comme aujourd'hui, pour toute la Révélation Réaliste.
On pourra avertir ceux qui le veulent dès que ce sera prêt.
• Le texte d'aujourd'hui est disponible, plus un volume de Documents (5 euros de contribution minimum pour chacun).
• Pensez à notre Collection de brochures qui appuie le sujet d'aujourd'hui ; spécialement : L'Organisation du Travail, de Louis Blanc ; L'Union Ouvrière, de Flora Tristan ; et Les Utopismes de l'Église Réaliste.
• Examinez notre Propagande actuelle : Pyramide et tracts (dont "À bas l'agression électorale" que nous proposions en 2000, dans la période d'orgie électorale).
• Discussion ! Jusqu'à quelle heure ? Nous vous proposons 2 heures maximum.
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Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :
"Les murs ont des oreilles...".