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Presse – PCOF : La lutte pour les conquêtes sociales

Quand la lutte pour une grande conquête sociale
s’inscrivait dans un projet révolutionnaire

Ce n’est pas l’idée de réforme, en soi, qui est en cause, mais bien le contenu et l’usage qu’en font la réaction et le réformisme. La revendication “d’assurances sociales contre les risques afférents à la vie, au travail des ouvriers, paysans, employés, fonctionnaires, militaires et retraités du travail et de la guerre”, qui figurait au programme du Parti Communiste dans les années vingt, relève elle aussi d’une réforme réalisable sans révolution. Elle a d’ailleurs été en partie satisfaite à la Libération, avec une autre revendication qui lui était liée, celle de “la gestion des caisses d’assurances par les ouvriers et les syndicats ouvriers” (avec cette nuance, notable, d’un système de gestion paritaire partagé avec le patronat !). Défendues par le PC et le syndicalisme de classe, ces conquêtes, qui ont bouleversé la vie quotidienne de millions de familles ouvrières et populaires, ne remettaient pas en cause l’existence même du système capitalisme, mais elles montraient qu’il était “possible, en attendant et comme préparation à la libération définitive, de remédier aux souffrances extraordinaires nées d’une crise qui s’aggrave et se généralise” (Jules Guesde, cité par le député communiste M. Thorez lors d’une intervention au Parlement en décembre 1934).

La lutte pour les arracher à la bourgeoisie se rattachait à une politique révolutionnaire dans la mesure où elle a renforcé l’initiative politique et syndicale de la classe ouvrière ainsi que l’unité populaire autour d’elle, conditions indispensables à la préparation des combats pour le renversement du système capitaliste. Mais par la suite, l’orientation réformiste du PCF a brouillé les cartes. La glorification de “l’exception française”, le sentiment d’avoir “le meilleur système de protection sociale au monde” ont gommé tout critère de classe. Les avancées sociales, conquises de haute lutte à la Libération, ont été sorties de leur contexte historique. Une conjonction de faits les avaient rendues possibles à un moment donné : affaiblissement du patronat compromis dans la collaboration, autorité renforcée de la classe ouvrière, épine dorsale de la résistance au nazisme, prestige du PCF d’une part, nécessité pour le capital de relancer la production d’autre part. L’oublier, c’était nourrir l’illusion, que dans le cadre du système lui-même, on pourrait progressivement généraliser et améliorer ces premiers acquis. Cette idée est la concrétisation de la thèse du “passage pacifique au socialisme”, poutre maîtresse du révisionnisme de type khrouchtchévien qui s’est imposé dans la plupart des PC au début des années soixante. Elle était déjà trop fortement ancrée dans les têtes des dirigeants du PCF et de la CGT, pour que la crise des années soixante-dix puissent leur ouvrir les yeux. Alors que le chômage massif et la précarité enrayaient tous les mécanismes sociaux mis en place après la guerre, ils ont pendant des années laissé croire que l’union de la gauche, si elle était élue, aurait tout pouvoir de “changer la vie”. Déstabilisés par les échecs de la gauche plurielle, ils se sont, dans les années quatre-vingt-dix, rabattus sur les “propositions constructives” pour sauver les meubles, tout en s’accrochant à la bouée de l’Europe “sociale” !

La Forge (organe du Parti Communiste des Ouvriers de France), octobre 2003

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