www.eglise-realiste.org
Kikon-Nê Plan du site Contact Avertissement
Laïcité Acquis Sociaux Syndicats Jaunes 1848
<< Précédent - Suivant >>

Discours – Le Pape et la Laïcité

La religion dans la société :
 présence et dialogue

________

“La laïcité n’est pas le laïcisme !”

La liberté de religion mise en péril dans “certain pays d’Europe”

Troisième partie du discours du Pape Jean Paul II pour les vœux au Corps Diplomatique (prononcé en français le 12 janvier 2004) :

Les communautés de croyants sont présentes dans toutes les sociétés, expression de la dimension religieuse de la personne humaine. Les croyants attendent donc légitimement de pouvoir participer au dialogue public. Malheureusement, on doit observer qu’il n’en est pas toujours ainsi. Nous sommes témoins, ces derniers temps, dans certains pays d’Europe, d’une attitude qui pourrait mettre en péril le respect effectif de la liberté de religion. Si tout le monde s’accorde à respecter le sentiment religieux des individus, on ne peut pas en dire autant du “fait religieux”, c’est-à-dire de la dimension sociale des religions, oubliant en cela les engagements pris dans le cadre de ce qui s’appelait alors la “Conférence sur la Coopération et la Sécurité en Europe”. On invoque souvent le principe de la laïcité, en soi légitime, s’il est compris comme la distinction entre la communauté politique et les religions (cf. Gaudium et spes, n. 76). Mais distinction ne veut pas dire ignorance ! La laïcité n’est pas le laïcisme ! Elle n’est autre que le respect de toutes les croyances de la part de l’État, qui assure le libre exercice des activités cultuelles, spirituelles, culturelles et caritatives des communautés de croyants. Dans une société pluraliste, la laïcité est un lieu de communication entre les diverses traditions spirituelles et la nation. Les relations Église-État peuvent et doivent donner lieu, au contraire, à un dialogue respectueux, porteur d’expériences et de valeurs fécondes pour l’avenir d’une nation. Un sain dialogue entre l’État et les Églises – qui ne sont pas des concurrents mais des partenaires – peut sans aucun doute favoriser le développement intégral de la personne humaine et l’harmonie de la société.

La difficulté à accepter le fait religieux dans l’espace public s’est vérifiée de manière emblématique à l’occasion du récent débat sur les racines chrétiennes de l’Europe. Certains ont relu l’histoire à travers le prisme d’idéologies réductrices, oubliant ce que le christianisme a apporté à la culture et aux institutions du continent : la dignité de la personne humaine, la liberté, le sens de l’universel, l’école et l’Université, les œuvres de solidarité. Sans sous-estimer les autres traditions religieuses, il reste que l’Europe s’est affirmée en même temps qu’elle était évangélisée. Et l’on doit en toute justice se souvenir qu’il y a peu de temps encore, les chrétiens, en promouvant la liberté et les droits de l’homme, ont contribué à la transformation pacifique de régimes autoritaires, ainsi qu’à la restauration de la démocratie en Europe centrale et orientale.

Jean-Paul II, 12 janvier 2004

________

<< Précédent - Suivant >>

Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".