Appel aux Croyants d'Europe occidentale
Vos âmes,
Citoyens !
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Église Réaliste - Octobre 1999
Vos âmes, Citoyen !
Illustrations
- Saint Boniface
- Savonarole.
- Le Pape Alexandre VI.
- Le Réformateur Martin Luther.
- Luther faisant brûler les Décrétales.
- Jean Calvin.
- Calvin refusant la Cène aux libertins.
- Emmanuel Kant.
- Félicité de Lamennais.
- Triomphe de la Laïcité tolérante.
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Ceci est un appel aux Croyants d'Europe occidentale.
D'abord une bonne nouvelle : nous autres marxistes européens reconnaissons que dans le passé, nous fûmes malheureusement rendus insensiblement étrangers aux racines religieuses de notre Civilisation.
Le Jeune Marxisme, le Marxisme-Ami de Dieu, corrige cela complètement et définitivement.
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Mais nous ne voulons pas tricher. Si la religion est une affaire sérieuse, cela veut dire que Dieu appartient à tous.
Il est hors de question pour les Marxistes-Amis de Dieu de retomber dans les débiles "Dialogues chrétiens-marxistes", où se retrouvaient les Cléricaux de Rome et les Libre-penseurs de Moscou. Nous lançons au contraire l'anathème sur ces sortes de conciliabules entre païens endurcis.
Nous n'avons non plus aucun goût pour le vieil enfantillage qui consistait à opposer "l'église primitive" souffrante au christianisme "constantinien" triomphant.
Qui peut vouloir nous désespérer, en insinuant qu'il n'est de combat juste que celui des vaincus ? ... Nous répliquons :
vive St Paul ! et vive Constantin !
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Croyants de l'Europe occidentale, dont les vrais Athées ne constituent eux-mêmes qu'un courant !
Le Paganisme Intégral dominant est notre ennemi commun.
C'est le camp du Spiritualisme dégénéré. Nous le connaissons principalement sous le nom trompeur de Laïcité.
L'obscurantisme laïc et païen, le parti Anti-Dieu, ne se soutient que par une poignée de "loups ravisseurs", les deux cliques complices de Libre-penseurs et Cléricaux haut-placés.
Le parti Anti-Dieu est totalement étranger et hostile à la Masse populaire ; elle, reste attachée par toutes ses fibres à la mentalité religieuse de la Civilisation.
Croyants d'Europe occidentale, à votre tour de faire votre examen de conscience !
Vos âmes, Citoyens !
Croyants d'Europe occidentale !
Nous appelons votre attention sur deux points :
I- La religion est parue pour civiliser le monde. Oui, ce fut sa tâche ici-bas, "dans le siècle", en vue de l'au-delà.
Où veut donc en venir la Laïcité païenne, en nous ordonnant d'emprisonner la Foi dans le "sanctuaire de la conscience", sous prétexte d'assurer la "tolérance" ?
Est-ce l'exemple que nous donnèrent les prophètes, les apôtres, les docteurs et les martyrs ? Certes non ! Pourquoi ce masque "Démocratique" dont se couvrent les mauvais bergers du Cléricalisme ?
Souvenez-vous que le régime Nazi, en Allemagne et ailleurs, ne parlait guère autrement. Le grand-prêtre de Hitler, Alfred Rosenberg déclarait :
"Le parti Nazi respecte toute conviction religieuse ; il abandonne le choix de la religion à la conscience de chacun".
Et les apostats de l'Église Évangélique allemande répondirent en écho, au nom d'un "christianisme positif" :
"Parachevons la distinction entre la politique et la religion ; combattons l'abus de la religion à des fins politiques !"
Il importe et il urge que nous tirions ensemble, et à fond, les leçons de l'expérience.
II- Depuis 150 ans, la Civilisation est en crise et avec elle, évidemment, la religion est en crise. Il faut regarder cela en face. La Barbarie nous domine et avec elle, le Paganisme nous domine.
Est-ce le moment, pour les Croyants, de s'endormir dans des simagrées ritualistes de pharisiens ?
C'est évidemment tout le contraire qui est vrai.
Vos âmes, Citoyens !
Croyants d'Europe occidentale !
L'Europe Occidentale fut civilisée par la religion ; et en devenant religieuse, spiritualiste, elle donna à son tour une nouvelle et puissante impulsion à la civilisation du monde.
Comment résumer l'œuvre propre de l'Europe occidentale dans la civilisation du monde par la religion ?
On le peut en citant deux noms : Saint Boniface et Luther.
• Avec St Boniface, vers l'an 730, l'Europe occidentale rompit définitivement tout à la fois avec la Tradition primitive matérialiste des Celtes et des Goths, et avec le christianisme Impérial "grec" de Constantinople.
Alors s'épanouit en Europe la religion profondément enracinée dans la masse populaire. Alors se dressa le christianisme "latin" illustré par l'association Pape-Empereur. Le foyer de ce Catholicisme fut l'Europe occidentale du Nord, et si on parle de christianisme "latin", ce n'est que pour désigner la langue liturgique et théologique qui fut adoptée chez nous.
Avant Boniface, le christianisme "grec", qui rayonna à partir de l'Europe orientale avait rallumé la flamme éteinte de la religion des Anciens : l'Hellénisme épuisé de la Grèce et de Rome.
• Avec Martin Luther, vers 1520 (800 ans plus tard), l'Europe occidentale connut un tout nouveau et grandiose développement religieux, qui porta la civilisation à sa perfection Moderne.
L'Evangélisme de Luther et de Calvin, face à la déchéance du Catholicisme Latin, à l'effondrement du système Pape-Empereur, réhabilitait jusqu'à un certain point le vieil Hellénisme. Mais, d'un autre côté - et c'est toute la différence entre la Réforme et la Renaissance - la Foi Moderne qu'initiait l'Évangélisme n'oubliait pas toute la richesse spirituelle apportée par le christianisme, tant grec que latin.
C'est pour cela que la religion Moderne, de Luther à Kant, tout à l'opposé de la religion du citoyen-propriétaire d'Athènes, fut celle du propriétaire-citoyen de Londres.
Croyants d'Europe occidentale !
Balayons tout le particularisme Clérical.
La religion de Dieu est plus vaste que toutes les officines. Nombreux et divers furent ceux qui apportèrent leur pierre à l'édifice de la religion civilisatrice.
Il est une Tolérance militante et fraternelle, un "œcuménisme" tout autre que celui de l'obscurantisme païen des "églises" actuelles.
Vos âmes citoyens !
Croyants d'Europe occidentale !
Le dépôt sacré qui nous est confié à tous est celui de Dieu civilisateur ; sans que chacun ait à se renier dans sa riche tradition, dont personne ne peut le déposséder, veillons bien à ne pas rapetisser l'héritage commun. Aussi :
• En Europe même, n'oublions pas l'effort immense que firent les Anciens, en invoquant Zeus, effort que reconnurent très vite les Pères de l'Église d'Orient. De même, ne laissons pas les misérables Cléricaux païens celer et salir le grand élan Déiste de Rousseau et Robespierre, au nom de l'Être Suprême, que nous laissons amalgamer avec l'ignoble "culte de la Raison".
• Dans l'Orient de l'Europe, ensuite, souvenons-nous de l'époque glorieuse du christianisme impérial, de Constantin-Théodose-Justinien. Alors, au Maître de l'Olympe se substitua le Père Suprême.
Si le déclin survint ensuite, ses fruits ne furent point du tout perdus, bien au contraire :
- L'Islam le premier se présenta pour prendre le relais, en délivrant Antioche et Alexandrie, mais il en était inconsciemment débiteur.
- Notre Catholicisme Latin, à l'autre extrémité de l'empire vint peu après, à la tête des "barbares" d'Occident, accomplir l'autre moitié du travail.
- Enfin, le vieux christianisme "grec", que nous avons accusé injustement de "schisme" (Photius), et que le Pape ne put jamais réunir à lui, pas plus qu'il ne se soumit au Calife, ne mourut pas vraiment. Une vie nouvelle, au contraire, l'attendait, absolument civilisatrice, en tant qu'Église Orthodoxe, auprès des Slaves, par la Bulgarie, l'Ukraine et la Russie.
• Mon Dieu ! N'oublions pas encore qu'il n'y a pas que l'Europe au monde. Est-ce que, à partir d'un foyer extrêmement opposé de celui des Grecs, celui de la Chine, Confucius et Bouddha n'ont pas parlé, eux aussi de Dieu ?
Nos Jésuites du 17ème siècle en furent tout à fait conscients, et c'est pour cela qu'ils se firent taper sur les doigts par le Vatican dans la "querelle des Rites".
• Une dernière chose, d'importance non négligeable, est le problème des Athées. Que cela plaise ou non, notre temps oblige à reconnaître que les vrais Athées de la civilisation furent réellement des croyants sans le savoir. Ils apportèrent à leur insu leur contribution à la purification de l'idée religieuse dans chaque période de crise de la Foi.
Admettre cela n'a rien de scandaleux, à la condition de ne pas confondre ces Athées avec nos roués Libre-Penseurs, ou avec les provocateurs Cyniques.
Et puis : n'a-t-on pas eu, beaucoup plus dangereux, des kyrielles de "prêtres de cour", des faux-dévots consacrés et parfois mitrés ? Et l'Église ne fut-elle pas plus sérieusement ébranlée par les Mystiques exaltés de "droite" que par les Athées de "gauche".
Croyants d'Europe occidentale !
Embrassons tout cela, et méditons-le longuement, si nous voulons relever le défi du Paganisme Intégral dominant, défi qui est de notre âge et qui est tout autre que celui de nos ancêtres.
• Oui, c'est un défi sans précédent que nous avons à relever. Il est tel même que beaucoup de Croyants peuvent s'en trouver déroutés et chanceler.
En effet, pour aller jusqu'aux racines de la crise de la Religion et de la Civilisation que nous vivons, il nous faut repenser à l'homme que nous fûmes avant de découvrir Dieu. On rapporte que St Martin, dans le Morvan gaulois, abattit un arbre sacré, 345 ans avant que St Boniface (Winfrid) n'abattit le chêne consacré à Thor, en Hesse.
Notre temps de crise générale de la religion nous offre la grande occasion de rendre enfin justice aux Gaulois et Saxons que nous fûmes. Il était juste, et c'était pour notre bien, qu'on nous fit connaître Dieu avec la sévérité requise. Mais maintenant, nous devons apprendre que les "idoles" qui avaient été les nôtres, n'avaient pas été, durant des siècles et des siècles, un faible appui spirituel, même si cet appui était "matérialiste".
Le monde religieux malade d'aujourd'hui doit redécouvrir la part de vérité que possédait le vieux monde primitif, dont nous venons aussi.
Pour commencer - et ce n'est pas négligeable -, nous y verrons clair enfin, pour ne plus avoir à y revenir, dans la "Question Juive" empoisonnée et lancinante.
Vos âmes, Citoyens !
Croyants !
En Europe occidentale, toute la tradition religieuse, qu'il s'agit de libérer de l'oppression païenne, repose sur le socle du Christianisme, entendu au sens large.
Afin d'évoquer cette sainte tradition dans toute son étendue, je veux pour finir rappeler à notre souvenir deux combattants de la foi de notre continent, qui souffrirent pour nous, à 1400 ans de distance l'un de l'autre :
Salvien de Marseille (445) et Félicité de Lamennais (1840).
Salvien de Marseille (390-470) était un simple prêtre. On le nomma pourtant "le maître des évêques".
Salvien était contemporain de St Augustin. La date de sa mort est incertaine et on s'est demandé s'il ne fut pas assassiné...
Salvien écrivit, entre autres, "Le Gouvernement de Dieu" (vers 445). De la manière la plus audacieuse, il y applaudit aux "invasions barbares".
Je cite :
"Honte à nous, peuples romains !
Nous nous étonnons d'être surpassés en force par les Barbares, lorsqu'ils nous surpassent en vertu !
Ce n'est pas leur force physique qui leur a valu la victoire, et notre faiblesse physique qui nous a valu la défaite !
Il n'y a pas de ville Romaine sans mauvais lieux. Il n'y a de villes sans vices que celles conquises par les Barbares.
Que personne ne se persuade d'autre chose que de ceci : nous n'avons été vaincus que par notre morale déréglée".
Félicité de Lamennais (1782-1854) fut ordonné prêtre en 1816.
Il se sacrifia tout entier pour essayer d'enrayer la domination du Paganisme Intégral qui s'annonçait.
Pour remerciement, Lamennais fut dénoncé et sali par toutes les puissances de l'époque : par Metternich, par Louis-Philippe, et par le Pape romain résolu à imposer le Cléricalisme Intégral païen. Il mourut persécuté et abandonné de tous, à commencer par ses "frères" Ozanam et Lacordaire.
- 1832 : Encyclique "Mirari Vos", contre le journal "l'Avenir" de Lamennais ;
- 1834 : Le pape récidive, avec "Singulari Nos" contre le livre "Paroles d'un Croyant" de Lamennais.
- 1840 : Louis-Philippe, roi "très-chrétien" des français, fait traduire Lamennais devant la Cour d'Assise ; on le condamne à un an de prison. En 1839, Lamennais fait paraître "L'esclavage moderne".
Je cite :
"La liberté veut être conquise, jamais elle n'est concédée volontairement. Les prolétaires (les salariés) sont ceux qui, ne possédant rien, vivent uniquement de leur travail. Le plus grand nombre des prolétaires subsiste d'un travail corporel. Le prolétariat a pour terme correspondant le salaire, la rétribution accordée par le capitaliste.
Le prolétaire a sur l'esclave antique un avantage immense, quand on le considère abstractivement : il s'appartient. Mais la volonté du prolétaire, exempte de contrainte directe, est soumise à une contrainte morale absolue. La liberté du prolétaire est fictive : son corps n'est pas esclave mais sa volonté l'est. Les chaînes et les verges de l'esclavage moderne, c'est la faim.
L'esclave antique était assuré de la nourriture, du vêtement, d'un abri, de soins dans la maladie, de ne pas être accablé sous le poids d'un travail excessif ; à cause de l'intérêt que son maître avait de le conserver.
Au contraire, on peut impunément accumuler sur le prolétaire les fatigues les moins tolérables, et il n'est jamais sûr du lendemain. S'il souffre, qui s'en inquiète ? S'il meurt, qui le sait ? Un autre lui succède : tant la faim est prompte à remplir les places !
La maxime d'égalité devant la loi n'est qu'une vaine fiction, imaginée pour tromper la conscience publique. Des multitudes de lois, au contraire, émanent d'un principe évident d'inégalité.
Le prolétaire est-ce un homme !
Peuple, Peuple, réveille-toi enfin ! Esclaves, levez-vous, rompez vos fers ! Voulez-vous qu'un jour vos enfants disent : nos pères ont été plus lâches que les esclaves romains ; parmi eux il ne s'est pas rencontré un Spartacus ?
Il s'en rencontrera, et plus d'un, n'en doutons pas !"
Vos âmes, Citoyens !
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Église Réaliste - Octobre 1999.
Saint Boniface fait la démonstration
de l'impuissance des "Dieux" païens.
Savonarole prêchant à des religieuses
et au peuple de Florence.
Félicité de Lamennais, le dernier vrai Pape.
Il est débusqué, le Léviathan laïc
travesti en colombe tolérante !
Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :
"Les murs ont des oreilles...".