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Document – La Laïcité selon Rosenberg

Le Mythe du 20ème siècle

Alfred Rosenberg – 1930

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Aujourd’hui, des millions d’individus attendent ardemment une église populaire allemande. Constater ce fait, c’est requérir la plus grande responsabilité de ceux qui expriment ce vœu. On a parlé suffisamment haut (souvent même fort haut), de l’insuffisance actuelle structurelle et substantielle de nos églises. Ce livre a fait allusion aux racines profondes de ce sentiment d’insatisfaction, avec tout le respect dû à une pensée religieuse (ennoblie néanmoins par la foi, l’existence et le sacrifice de nombreuses générations). Mais la vérité exige de reconnaître que ce désir nouveau ne s’est encore concrétisé nulle part sous la forme d’un acte vivant, d’un symbole vécu. Aucune terre allemande n’a vu naître un génie religieux qui, à côté des types spirituels existants, serait le modèle d’un type nouveau. Ce fait est décisif car il empêche un allemand responsable de demander à quelqu’un d’abandonner une église à laquelle il adhère encore parce qu’il est croyant. On le rendrait peut-être perplexe, moralement déchiré sans pouvoir véritablement remplacer ce qu’il perdrait. Même dans le domaine religieux, le libéralisme a causé d’incroyables ravages, en pensant avoir dépassé la religion, grâce aux théories évolutionnistes et à la science. Ces pygmées intellectuels n’ont pas vu qu’intelligence et raison ne sont qu’un moyen d’ébaucher une image du monde. La religion représente une approche différente, par essence, et l’art une troisième. La science est schématique, la religion volontaire, l’art symbolique. Chaque domaine a ses lois propres, la science ne peut qu’entraîner les églises vers la destruction lorsque celles-ci ont le tort de se risquer dans son domaine, ce qui, assurément, a souvent été le cas et l’est encore fréquemment. Mais jamais une science ne put détrôner une religion authentique, car celle-ci est la manifestation de valeurs organiques volontaires. Si une religion doit être restructurée, ressuscitée ou remplacée, les valeurs les plus profondes doivent être renversées ou s’intégrer dans une nouvelle hiérarchie. La tragédie de l’histoire spirituelle des cent dernières années est l’adoption par les églises de la conception libéralo-matérialiste et la défense de leurs positions en les confrontant à la science, au lieu de rester dans la sphère des valeurs. Et ce qui est plus tragique encore, c’est qu’elles étaient obligées de le faire car, construites de manière purement historique, elles avaient présenté comme élément essentiel de l’ensemble, la réalité historique des récits de l’ancien testament juif et des légendes matérialistes ultérieures. Ainsi le darwinisme eut alors beau jeu et put causer une grande confusion, mais en même temps (cf. le rapport, évoqué au début, entre l’intellectualisme et la magie) ouvrir la voie à toutes les sectes occultes, théosophes, anthroposophes et à une infinité d’autres doctrines ésotériques et de charlatans. L’époque est marquée par un effroyable trouble des esprits dont le dogmatisme et le libéralisme sont également responsables. Même sous le gouvernement des démocrates chrétiens en Autriche, plus de 200 000 personnes ont déserté l’église catholique dans la seule ville de Vienne en moins de dix ans. La découverte de nouvelles valeurs religieuses n’en était pas la cause, mais un travail marxiste, égoïste, nihiliste, dirigé contre des dogmes coercitifs pareillement figés et liés à la matière.

Désormais, des millions d’hommes errent entre les masses du chaos marxiste et les fidèles des églises : ils sont intérieurement totalement brisés, livrés à des doctrines effarantes et à des prophètes avides de gain, mais, aussi, poussés par un violent désir de trouver de nouvelles valeurs et formes. Tous attendent le véritable génie qui nous révélera le mythe et nous éduquera en fonction d’un type. En attendant, cela ne dispense pas un penseur ayant un profond sens du devoir, de faire ce qu’il sait être juste pour préparer un nouveau sentiment de vie luttant déjà et provoquant des tensions spirituelles. Et un jour viendra un grand homme. Il enseignera et vivra ce qu’auparavant des millions pouvaient à peine balbutier. L’introduction de cet ouvrage est très nette. Il ne s’agit pas de dresser des obstacles dans la vie intérieure de ceux qui restent fidèles à Rome. Nous ne nous adressons donc pas à eux. Par contre, ce livre concerne tous ceux qui ont déjà rompu intimement avec Rome, sans avoir trouvé d’autre mythe. Il faut au moins arracher ceux-là au nihilisme décourageant par l’expérience d’un nouveau sentiment d’appartenance (religare signifie lier), par une renaissance de valeurs immémoriales, et pourtant éternellement jeunes, volontaires, dont l’élévation au rang de véritables formes religieuses sera la mission d’un génie à venir. Dès aujourd’hui, chacun doit chercher en tâtonnant l’évolution probable de ces valeurs et de ces formes. Je dis bien chacun, individuellement, car les sociétés religieuses sans personnalité géniale se figent et dégénèrent en associations ordinaires, en petites sectes mesquines, plus insupportables que tout le reste. S’occuper de questions religieuses n’est pas le rôle de quelconques groupements sociaux, politiques ou éthiques existants, et à l’inverse, ceux-ci ne peuvent pas non plus être rendus responsables de la croyance personnelle de leurs adhérents. (…)

C’est pourquoi un homme d’État ou un penseur, véritablement allemand, abordera les questions religieuses ou ecclésiastiques, d’un autre point de vue. Il laissera toute conviction religieuse s’exprimer librement et les doctrines morales de formes diverses prêcher sans contraintes à condition qu’aucune ne fasse obstacle à la défense de l’honneur national, c’est-à-dire, au contraire, qu’elles renforcent les centres spirituels. Dans ce sens, il soutiendra certaines sociétés en fonction de leur attitude vis-à-vis de l’État. Ainsi, la question des rapports entre l’État, la religion et l’église catholique ne pose plus de problème. Un État réellement allemand, en dépit d’une tolérance absolue, pourra accorder aux communautés religieuses existantes, un soutien national politique et pécuniaire dans la mesure où leurs doctrines et leurs activités favorisent et fortifient la vie de l’âme. C’est pourquoi, il devra protéger aussi bien les nouvelles réformes que les anciennes croyances. Et ces revendications se sont déjà annoncées d’une manière extraordinairement tangible. (…)

Tous les États interdisent à un militaire de faire de la politique. C’est indispensable si on veut empêcher les luttes politiques de ronger l’instrument du pouvoir en le divisant. Pourquoi ne pas dire la même chose des prêtres. Leur domaine est le soin des âmes, aussi il est extrêmement fâcheux que le libéralisme ait donné la possibilité à un chanoine, ou à un pasteur, de devenir parlementaire. L’État fasciste a déjà compris cela. Le concordat de 1929 a interdit toute activité politique au clergé et les mouvements scouts catholiques ont été dissous afin de ne pas laisser se développer un État dans l’État. Puisque le Vatican a accepté cela en Italie, il ne pourra pas s’opposer, en principe, à l’exécution des mêmes mesures ailleurs.

Cette séparation [de l’Église et de l’État] est conforme au discours de Jésus “Rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César”. Si elle est accomplie, les interventions de l’État, dans le domaine religieux, autrement nécessaires, pourront totalement cesser. Jamais un homme d’État ne s’ingérera dans une quelconque croyance métaphysique ou n’organisera de poursuites religieuses. (…)

Dans toutes ces études sur la réforme religieuse, il faut distinguer le guide spirituel du chef politique de l’État. Le premier donne la direction intérieure d’une nouvelle recherche et combat les anciennes conceptions et organisations qui s’opposent à sa création d’un nouveau corps, d’une nouvelle âme et un nouvel esprit. Il n’a aucun droit de revendiquer la protection politique, juridique ou militaire de l’État. Il était incompatible avec une authentique ferveur religieuse que l’église romaine aspire à s’approprier partout “le bras séculier”, avec l’aide d’organisations politiques. Cela lui permit simplement d’acquérir une position de force incroyablement solide. Pourtant les générosités des États l’ont souvent rendue dépendante du pouvoir, à tel point qu’un arrêt des subventions pourrait facilement ébranler sérieusement l’énorme appareil de l’organisation catholique. La puissance temporelle a nui considérablement à la vie spirituelle (au regret constant des meilleurs ecclésiastiques) et la même remarque s’applique au protestantisme voulant égaler Rome. La tendance actuelle visant à séparer l’Église de l’État aura la vie dure. C’est pourquoi une église allemande doit d’emblée refuser de se rendre dépendante de l’État. Elle peut seulement demander à être libre pour son recrutement et que les anciennes églises ne portent pas préjudice à ses adeptes. Par ailleurs, en cas d’augmentation visible de ses fidèles, les édifices religieux nécessaires devraient pouvoir lui être attribués. Il faudrait prendre la même mesure pour les autres confessions. Les catholiques et les protestants doivent entretenir eux-mêmes leur église par des cotisations volontaires, sans faire rentrer l’argent de force par menace de saisie ; ce n’est qu’ainsi qu’un juste rapport pourra être établi entre la foi et l’organisation politique. Seule une telle mesure permettra à un homme d’État d’être équitable en tous points et de séparer les luttes religieuses individuelles ou collectives du combat politique. (…)

Alfred Rosenberg, Le Mythe du 20ème siècle, 1930

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