Les préoccupations métaphysiques
et spirituelles du président
Bouquet incarne l’ancien président de la République dans “Le Promeneur du Champ-de-Mars” de Robert Guédiguian.
Selon le point de vue matérialiste du réalisateur, Robert Guédiguian, à la fin de sa vie, “Mitterrand, pour conjurer ou apprivoiser ce compte à rebours avec la mort, s’est surmobilisé sur ces questions-là : il est devenu un anthropologue spécialisé dans la mort”. Le Promeneur du Champ-de-Mars suggère les préoccupations métaphysiques et spirituelles du président : sa visite à la cathédrale de Chartres et la méditation que lui inspirent les gisants royaux, sa prosternation solitaire dans l’église de Latché.
Le film ne relate pas un geste peu connu, mais parfaitement attesté de François Mitterrand, qui a vénéré les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Ces reliques avaient été exposées dans plusieurs églises de Paris et monseigneur Gaucher, évêque de Lisieux, se préparait à les accompagner dans leur voyage de retour. Averti du passage de la voiture, François Mitterrand, qui avait alors quitté la présidence et habitait rue Frédéric-Le-Play, est venu se recueillir dans l’automobile même. Il a posé sa main droite sur la chasse contenant les reliques de la sainte, et conversé avec l’évêque, qui a pu constater que l’ancien président savait tout de la petite carmélite. Au temps où il était encore l’hôte de l’Élysée, il s’était d’ailleurs procuré les œuvres complètes de Thérèse de Lisieux par l’intermédiaire d’Yvette Roudy. Ses relations avec Thérèse ne s’arrêtent pas là, mais se prolongent dans une ultime démarche : avant de partir pour l’Égypte, l’ancien président a fait un voyage à Lisieux, dans le plus discret anonymat.
Le Figaro, 16 février 2005
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Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :
"Les murs ont des oreilles...".