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Presse – Les syndicats indispensables

Prud’hommes : Une élection pour rien

Est-ce de la paresse ? Est-ce du désintérêt ? Appelés à désigner les juges des prud’hommes, les salariés ont boudé les urnes. Le taux d’abstention a touché un nouveau plus bas, pour tomber à 67,3 %. Moins d’un employé sur trois s’est déplacé !

Cette élection permet surtout aux syndicats de se compter et de mesurer leur poids dans la vie du pays. Force est de reconnaître qu’ils ne mobilisent pas.

La CGT arrive toujours en tête même si elle cède un peu de terrain. Mais elle ne recueille qu’un tiers des suffrages, c’est-à-dire un tiers du tiers des salariés ayant voté ! C’est dire si le syndicalisme français, qui entend incarner les masses laborieuses, a du chemin à accomplir pour convaincre.

Malgré cette désaffection, il ne faudrait pas en déduire que les centrales doivent être considérées comme quantités négligeables. D’abord parce que le pays, pour fonctionner, a besoin de partenaires. Les grandes institutions sociales sont cogérées par le patronat et les syndicats. Marginaliser ces derniers reviendrait à se priver d’interlocuteurs et conduirait à l’impasse.

Ensuite parce qu’il faut différencier l’action sur le terrain de l’action nationale. Peu mobilisateurs à l’échelle du pays si l’on en croit ce scrutin, les syndicats sont actifs dans les entreprises et constituent des relais indispensables. Il est d’ailleurs toujours surprenant de constater que la CGT refuse de signer tout accord national alors qu’elle est présente dans les accords de branches ou d’entreprises. Enfin, si les syndicats ont pris l’habitude de considérer ce scrutin comme une élection, c’est avant tout pour mesurer leur poids respectif. Il ne s’agit pas d’un référendum “pour ou contre les syndicats”, dont le résultat serait sans doute fort différent.

Il n’empêche, le recul sans cesse accentué de la participation pose le problème de la représentativité. Les leaders des organisations s’interrogent d’ailleurs eux-mêmes.

Soucieux de verrouiller, ils ont laissé le champ libre aux associations multiples qui entendent représenter les chômeurs, les retraités, les jeunes et le tutti frutti des catégories sociales. La fragmentation s’accentue de jour en jour, allant à l’encontre de la politique menée par les confédérations, qui estiment représenter tout le monde, de l’ouvrier au consommateur en passant par le chômeur, qui n’est qu’un salarié sans emploi. Mais, au fil des ans, la forte poussée du nombre de demandeurs d’emploi et de retraités a réduit la population captive. Et les conflits d’intérêt surgissent sans cesse entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas.

Le deuxième enseignement que l’on peut tirer de ce scrutin est que le refus systématique ne paie pas. Force ouvrière en fait les frais. La centrale n’a obtenu que 18,3 % des suffrages. Elle est en net recul depuis l’arrivée de Marc Blondel. En 1987, elle dépassait les 20 %. Le patron de FO a abandonné le camp des réformistes pour entrer dans celui du rejet systématique, rivalisant ainsi avec la CGT. Sa stratégie est lourdement sanctionnée.

Si la CFDT reste stable, les autres organisations réformistes font une percée. À elles seules la CFTC et l’Unsa gagnent plus de six points. Le signal politique envoyé par les électeurs est donc clair [Incroyable ! Quels “électeurs” ? il a dit il y a une minute : “les salariés ont boudé les urnes” !…]. Les Français sont conscients qu’il faut engager des réformes. Ils y sont prêts.

Le Journal des Finances, semaine du 21 décembre 2002

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Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".