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Presse – PCOF

Parti Communiste des Ouvriers de France

À propos des religions

Notre position vis-à-vis de la religion musulmane est fondamentalement la même que celle vis-à-vis des autres religions ; en tant que communistes, nous sommes athées et nous dénonçons les religions comme étant des idéologies réactionnaires. Nous faisons la différence entre la personne qui adhère à telle ou telle religion et l’institution elle-même, son cadre organisé, sa hiérarchie. Sur ce plan, nous pensons que toutes les religions ont une organisation interne, une hiérarchie, même si elles prétendent le contraire : il y a toujours ceux qui “savent” et qui “disent” ce qu’il faut croire, et les autres. Les premiers ont un pouvoir sur les seconds. Nous refusons d’entrer dans des considérations sur le caractère plus ou moins réactionnaire d’une religion plutôt qu’une autre. Dans chacune des grandes religions, il y a des individus et même des courants qui défendent des conceptions de tolérance, de démocratie, de refus de certaines formes d’oppression. Pour nous, la religion doit rester une question privée. De la même façon qu’une croyance religieuse ne doit pas être un motif de ségrégation, tant qu’elle reste une affaire privée, de la même façon, une croyance ne peut obliger la société à s’adapter à ses propres préceptes et/ou règles de vie.

La société bourgeoise se dit laïque, mais cette affirmation ne correspond pas à la réalité. Elle ne traite pas toutes les religions de la même façon et il est évident qu’en France, la religion musulmane n’a pas le même statut que les trois autres grandes religions (catholique, protestante et juive).

Ces derniers temps, les religions ont élargi leur champ d’intervention dans la société, avec l’appui de l’État. La constitution européenne en discussion marque de nouveaux pas dans l’institutionnalisation du fait religieux. Elle envisage de se référer explicitement à l’héritage religieux chrétien, en tant qu’élément constitutif de la culture et de l’histoire de l’Union européenne, et entérine les concordats et autres statuts des églises et des communautés religieuses qui existent dans certains États de l’Union. Il ne s’agit pas d’une simple “reconnaissance” de cet état de fait, mais la Constitution, en les incluant, leur donne une légalité qui ne peut être remise en cause. Elle précise aussi que l’Union entretient un dialogue régulier avec les églises, ce qui revient à les institutionnaliser. À l’inverse, les courants et organisations qui développent des conceptions a-religieuses, athées, n’ont aucune reconnaissance.

PCOF, La Forge, décembre 2003

Déclaration pour la laïcité en Europe

Nous reproduisons la déclaration commune de la National Secular Society (United Kingdom) et de la Fédération Nationale de la Libre Pensée (France), qui dénonce un aspect important de la nouvelle constitution européenne.

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La Fédération française de la Libre Pensée et la National Secular Society d’Angleterre ont décidé de s’adresser en commun à l’ensemble des citoyens et des associations qui luttent en Europe pour la laïcité, quelles soient rationalistes, sceptiques, libres penseuses, humanistes et laïques. Actuellement s’élabore la future constitution de l’Union européenne. Les plus grandes menaces pèsent sur le principe de respect de la liberté absolue de conscience qui inclut la liberté de croire comme de ne pas croire.

La Charte européenne des droits fondamentaux garantit la liberté de religion et de changer de religion mais en aucun cas la liberté de ceux qui n’en ont aucune et qui veulent rester libres de toute influence religieuse. Ceci malgré le fait que près de 40 % des Européens n’ont aucune appartenance et pratique religieuse.

La Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme en son article 9 est censée garantir “la liberté de conscience, de pensée et de religion” mais la jurisprudence constante de la Cour européenne de justice considère que ces notions n’impliquent nullement la laïcité des institutions nationales et la séparation des Églises et des États. Pour la Cour européenne, ni les religions d’État, ni les délits moyenâgeux de blasphème et les impôts d’Église ne sont contraires à cet article 9.

C’est dans ce contexte juridique et institutionnel que se poursuit la discussion de la future constitution de l’Union européenne. Certaines forces exigent une référence explicite à la notion d’un “dieu révélé” dans le préambule de cette constitution et la mention du “christianisme comme héritage culturel commun des peuples en Europe”.

Les lobbies cléricaux de toute nature, relayés par divers gouvernements, exigent que la déclaration n° 11 d’Amsterdam soit intégrée sous la forme de l’article L-51 de la future constitution européenne. Rappelons que celle-ci ne vise qu’à garantir et à réactiver les privilèges antidémocratiques des Églises et des religions dans les différents pays de l’Union européenne, la plupart des pays garantissant déjà des privilèges immenses aux institutions religieuses, soit par un concordat ou par une religion d’État.

Si une telle disposition était adoptée, aucun peuple, aucune nation, aucun État en Europe ne pourraient jamais remettre en cause les religions d’État, les concordats, les délits de blasphème et les impôts d’Église tels qu’ils existent dans un grand nombre de pays sur le continent européen.

En effet, cet article L-51 prévoit des dispositions entièrement cléricales telles que :

“- L’Union européenne respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les Églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres…

- En reconnaissance de leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier, avec ces Églises et organisations.”

C’est, non seulement, le maintien des privilèges antilaïques et antidémocratiques des Églises, mais c’est aussi l’institutionnalisation des religions dans les institutions. C’est la négation de la liberté absolue de conscience des citoyens des différents pays, également une nouvelle violation du principe de l’égalité en droits des citoyens.

La National Secular Society et la Libre Pensée française appellent à une vaste action des partisans de la laïcité en Europe pour faire échec à cette offensive cléricale. La Libre Pensée française et la National Secular Society appellent toutes les organisations rationalistes, sceptiques, libres penseuses, humanistes et laïques et les citoyens des différents pays en Europe à participer au rassemblement laïque européen, à Paris le dimanche 7 décembre 2003 :

- Contre l’Europe vaticane, cléricale et religieuse !

- Contre la préservation des privilèges des religions !

- Contre l’officialisation de leur existence dans les institutions !

- Pour l’absolue liberté de conscience !

- Pour la laïcité en Europe !

- Pour la séparation des Églises et des États !

La Forge, juillet-août 2003

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Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".