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Presse – Suicides d’adolescents

Suicides d’adolescents : de plus en plus tôt !

En 2003, 6 à 7 % des 13-14 ans avaient fait une tentative

Deuxième cause de mortalité chez les jeunes, juste après les accidents de la circulation, le suicide des adolescents frappe gravement la France. Il atteint même des records par rapport à nos voisins européens. Car le nombre de “passages à l’acte” réussis, selon le terme des spécialistes, a beau diminuer depuis une dizaine d’années, il baisse deux fois moins vite que toutes les autres causes de décès. Quand aux tentatives de suicide, leur nombre progresse encore.

Ce sont les filles qui cherchent le plus souvent à mettre fin à leur vie – les tentatives de suicides féminines ont bondi de 40 % au cours des dix dernières années. “Tous les indicateurs le montrent, la situation des jeunes filles s’est considérablement dégradée, explique Marie Choquet, chercheuse à l’Inserm. La dépression, la consommation d’alcool et de cannabis, l’absentéisme, etc. augmentent chez les jeunes femmes. Elles ne vont pas bien.”

Les hommes, qui utilisent des méthodes plus violentes que les femmes, sont les plus touchés, souligne l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) qui organise vendredi et samedi à Paris des journées nationales pour la prévention du suicide.

“La prévention du suicide n’a pas beaucoup avancé en cinquante ans”, estime Nadia Cherkasky, membre de l’UNPS. Et pour une grande partie des spécialistes, la prévention commence très jeune. “Quand on interroge les adultes qui ont tenté de mettre fin à leur vie, on découvre que la quasi-totalité d’entre eux avaient déjà fait des tentatives de suicide plus jeunes, souligne Marie Choquet. La première cause, ce sont les pensées suicidaires qui surviennent dès l’adolescence…” Autrement dit “un geste suicidaire à 40 ans est la traduction d’un malaise bien antérieur”, explique Xavier Pommereau, psychiatre et fondateur du centre Abadie à Bordeaux, qui accueille les adolescents qui souffrent de ces affections.

Les statistiques montrent * que le nombre de morts par suicide augmente avec l’âge. Autrement dit, plus on est vieux, plus on “réussit” sa tentative. Le suicide est particulièrement mortel chez les adultes dans la force de l’âge. Il devient la première cause de mortalité des 35-44 ans.

Des adolescents ou même des préadolescents de plus en plus jeunes veulent aujourd’hui en finir avec la vie. 7 % des filles âgées de 12-13 ans et 6 % des garçons du même âge ont déjà fait une tentative de suicide en 2003. Et la plupart d’entre eux ont parlé de leur projet à leur entourage avant de passer à l’acte.

Les actes suicidaires sont souvent mis en scène. “Auparavant, un adolescent suicidaire exprimait indirectement son malaise dans une rédaction – par exemple, à la question qu’est-ce que la liberté ? il écrivait, “La liberté, c’est la liberté de mourir, parce que le monde est pourri”. Aujourd’hui, les moyens de communication ont changé, analyse Xavier Pommereau, on s’exprime sur Internet grâce à un blog, ou par SMS… Mais il s’agit de la même démarche paradoxale qui consiste à vouloir exister en se donnant la mort.”

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À Vaux-le-Pénil, on essaie de comprendre pourquoi cette collégienne joyeuse a voulu en finir

Sophie avait l’impression de déranger

Les tout derniers mots d’amour de Sophie, 14 ans, se sont affichés lundi sur le téléphone portable de sa meilleure amie. Quelques minutes plus tard, l’adolescente aux yeux clairs se pendait dans le garage du pavillon familial, à Vaux-le-Pénil en Seine-et-Marne. “J’ai reçu son SMS vers 13 h 20, murmure Magali. Elle me disait qu’elle m’aimait plus que tout au monde, mais qu’elle devait partir loin parce qu’elle était le problème. J’ai pensé à une fugue.”

Deux jours après le suicide d’une collégienne que tous, ou presque, pensaient “sans problème”, il faut accepter “ce geste horrible, absurde”. Et il est impossible de ne pas se torturer, de ne pas essayer de comprendre. C’est une enfant “agréable, facile à vivre, joyeuse” qu’ont connue les animateurs des centres aérés de la commune.

“(Dans son) dernier message, elle me dit qu’elle avait l’impression de déranger. Elle ne m’en avait jamais parlé.” “(…) il n’y a pas de réponse”, résume Gérard Dupont, proviseur à l’inspection académique de Seine-et-Marne.

Le Figaro, 3 février 2005

* [les statistiques ne montrent pas QUI LES TUE !!!]

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Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".