QUESTION SYNDICALE
Le Mystère
de la
Maison Jaune
24 Thèses pro-Rouges
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Église Réaliste - Décembre 2000
Benoît Frachon, dirigeant Jaune de la C.G.T. (célèbre organisation syndicale de la même couleur), haranguant les salariés de Renault, durant la grève de mai-juin 1968.
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Joseph Chamberlain (Maire de Gauche de Birmingham) - La "Théorie de la Rançon" :
"Si vous voulez avoir un salariat docile,
subventionner une Bureaucratie Syndicale
est la RANÇON à accepter".
Introduction : Une question à part
I- La Classe dangereuse (Le Salariat) : Origine du problème
• W. Godwin
• G. Babeuf
II- Maudits Rouges ! ("La Sociale") : Le problème dans l'Impasse
7- Le Socialisme-Radical rouge
• A. Thiers
• A. Romieu
III- La Caste Noire (Le "Parti de l'Ordre") : Nature générale du problème
12- Barbarie Intégrale dominante
• A. Comte
• P.J. Proudhon
IV- la Triade du diable (Attributs de la Caste) : Nature précise du problème
• De Gaulle
• G. Lefranc
V- La "fin du monde" (Le Défi Final) : Conjoncture Barbare
• Amos
• Lamennais
VI- Rouges, Église et Peuple (Que Faire ?) : Solution au problème
21- La clef : le Syndicat Libre
24- Dissidence/Défaitisme en Europe
• L'Internationale Syndicale Rouge (I.S.R.)
• Le Livret
Conclusion : "écrasons l'Infâme !"
Débat : Test de dépistage du Virus Jaune
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Travail et Parasitisme
(Introduction)
La question d'aujourd'hui est la Question Syndicale. C'est une question à part. C'est une question-clef, vitale, d'une actualité on ne peut plus brûlante.
C'est aussi la question la plus difficile à résoudre pratiquement.
1- Je ne m'étendrai pas sur le problème de l'étymologie du mot "syndicat" : sun-dikê en grec = la justice ensemble.
Vous trouverez cela traité à fond dans un café mondain, le "Café du Croissant" du P.C.F., où l'on n'oublie pas d'explorer à fond les répercussions de la sun-dikê sur la Libido freudienne du Salarié.
Attention, il faut réserver, au "Café du Croissant" ! Je vous renvois au site Internet de Robert Hue pour tous les détails.
2- Je laisserai de côté aussi le problème délicat du paiement du timbre syndical ; des avantages du prélèvement automatique pour échapper aux pénalités de retard ; ni du débat qui se poursuit, à savoir si la cotisation ne devrait pas être prélevée à la source, sur le bulletin de salaire, à partir du moment où le syndicat est unanimement reconnu d'"utilité publique".
Je vous prie, sur ce point et d'autres aspects connexes, de vous adresser à la Bourse du Travail, où les équipes de Bernard Thibaut en tête (CGT) planchent sans relâche sur cette sorte de questions juridiques complexes, trop pointues d'ailleurs pour moi.
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J'aborde la Question Syndicale d'une autre façon et, en vérité sous un jour que je crois tout nouveau. Voici :
1- Le monde actuel est malade. Il souffre d'une maladie secrète, la plus terrible qui ait jamais existé. Son nom : Barbarie Intégrale dominante.
La maladie ne remonte pas à la semaine dernière, ou aux dernières Municipales. La maladie date de vieux, de 150 ans. C'est pourquoi elle est si grave aujourd'hui ; au point que certains la jugent incurable.
Oui, c'est bien quand on a écrasé le Salariat en 1848 - ceux qu'on a appelés les Quarante-huitards, ou les Rouges - que la Civilisation s'est transformée en son contraire, en Barbarie.
Donc pour éviter tout malentendu, on devra se souvenir que quand je parle de l'"époque Moderne", de la civilisation Moderne, cela s'arrête autour de 1850. L'époque "Contemporaine", c'est l'époque de Barbarie Intégrale dominante.
Voilà pour le diagnostic de la maladie.
2- Maintenant, la cause principale de la maladie. Le Salariat écrasé - et on voulut que ce soit sans retour -, il ne faut pas s'étonner de découvrir que la cause de la maladie est l'absence et l'interdiction du Syndicat Libre en Occident depuis 1848.
On en est là !
3- Une fois la perspective que je viens de donner adoptée, tout ce qui se rapporte à la Question Syndicale s'éclaire merveilleusement.
Ensuite, en y voyant enfin clair dans la question, nous savons aussitôt exactement ce qu'il nous revient de faire…
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Voyons cela de plus près, en prenant notre temps.
Mon exposé général a pour titre : "Le Mystère de la Maison Jaune"… Il y a du suspense !
Le déroulement de l'exposé se présente en six parties inégales (on comprendra pourquoi une fois dans le sujet).
Les six parties comprennent au total vingt quatre points (4 points par partie ; 6 x 4 =24).
Allons-y.
(Le Salariat)
L'origine du problème
Dans l'Occident Moderne, le Marché, l'Économie, et l'Entreprise décidèrent de tout. Après 1789, c'est clair et net.
Par suite, on vit l'importance primordiale du marché du Travail, c'est-à-dire du salarié, et de son nécessaire Syndicat Libre.
Le Syndicat Libre décida à son tour, il fut la clef, de l'Association Libre en général.
D'où la solidarité de destin de ce qui forme l'ossature associative moderne, les organisations du Salarié, de la Femme et de l'Étudiant.
La reconnaissance, tout comme la mise en cause, du Syndicat Libre et de l'Association Libre en général, soulèvent nécessairement la question de l'État, de la Politique et du Gouvernement.
Il faut pourtant retenir qu'en Occident, le Parti politique ne peut être que le "reflet" (actif) du Syndicat économique.
La "Question Sociale" (qui englobe Syndicat-Parti) est née dans l'Occident Moderne. Mais elle fût immédiatement Mondiale.
En effet, la Bourgeoisie moderne occidentale touchait la planète de ses "Lumières" et l'enveloppait de son système économique Marchand et de son modèle politique, la société pleinement citoyenne, son État Constitutionnel.
• En face de l'Occident, il y a ce qu'on nomme aujourd'hui le Tiers-Monde, ou le Sud. Ici, le problème social prend exactement le visage inverse de celui qu'il montre au Nord. Au Sud, en effet, la question de l'État, de la Politique, du Gouvernement, décide de tout. Du coup, le Parti l'emporte au Sud sur le Syndicat.
• Au total, cependant, au Nord et au Sud, et à l'intérieur de chacune des deux zones, l'Économie et la Politique, le Syndicat et le Parti, le Socialisme et le Patriotisme, sont deux faces d'une même médaille ; ce sont "deux contraires identiques".
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Voilà pour l'origine du problème social en Occident : le Salariat. Comment concrètement fut-il mis sur le tapis ?
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W. GODWIN : 1793
"Le GOUVERNEMENT,
même sous ses formes les meilleures,
est un mal."
G. BABEUF : 1796
"Rien n'est plus contraire
à l'égalité et au bonheur,
que la PROPRIÉTÉ privée."
(La "Sociale")
Le problème dans l'Impasse
1789 avait décrété les Droits de l'Homme. Pratiquement, cela voulait dire "Liberté du Travail" complète.
Désormais donc, tout vestige de "dépendance personnelle" directe dans l'économie - tout lien de maître à serviteur - doit disparaître. C'est le marché impersonnel qui règle la relation employeur/employé.
Mais cela veut dire à son tour que, de manière désormais ouverte, de fait l'employeur réel est la CLASSE capitaliste, et l'employé réel est la CLASSE salariée (concernant la "grande économie", qui est déterminante).
Voilà comment se présente le triomphe de toute la civilisation.
Or, ceci aussitôt établi, survient une avalanche de vrais Krachs économiques, qui se signalent à une vraie Bourse des valeurs. Ainsi les Krachs, chaque fois plus graves, en 1815, 1825 et 1839.
Face à ces événements, la "libre-concurrence" du Marché, aussi bien que l'État nouveau "à bon marché", se montrent dépassés et désarmés.
• Très concrètement, les Capitalistes, officiellement "responsables" du Marché, apparaissent comme des Maîtres… eux-mêmes Esclaves du Marché aveugle, qui échappe à tout contrôle, alors même que c'est ce qui justifie leur position dominante dans la société. Beaucoup de capitalistes sont même victimes des Krachs, entraînés dans des faillites en chaîne.
• Les Salariés, de leur côté, officiellement irresponsables à l'égard du Marché, sont contraints d'intervenir vigoureusement et collectivement, au titre de vendeurs de Force de Travail, frappés le plus durement par les Krachs, jetés au chômage massivement.
C'est ainsi qu'on assiste au spectacle surprenant d'Esclaves qui se révèlent… Libres ! Je veux dire : les Salariés se montrent les marchands les plus motivés, désintéressés et audacieux, à vouloir dompter le Marché.
C'est comme cela que le Socialisme Utopique sur le terrain économique est né. Et il se montre naturellement conjoint au Radicalisme Républicain dans le domaine politique.
La vague Socialiste et Radicale se lève en effet et crie :
- Que les Patrons (les capitalistes) assument leur responsabilité de CLASSE ! Qu'ils agissent socialement, comme s'ils payaient une Patente Collective avec toutes les conséquences ! Qu'ils agissent pour que la Circulation marchande (le commerce), aveugle et folle, soit soumise, commandée par la Production marchande ! On ne peut plus s'incliner devant la situation inverse présente, laisser la Production à la merci de la Circulation.
- Et les Socialistes/Radicaux poussent un second cri : Nous, porte-paroles des Employés (les salariés), avec leur syndicat libre de classe, nous sommes conscients d'avoir un rôle décisif à jouer dans cette affaire ! Voici pourquoi.
Le Salarié est une espèce nouvelle d'exploité. Il a été fait par l'histoire, avec la bourgeoisie même, un exploité "marchand". Il est de ce fait complètement responsable pour trouver de quoi gagner sa vie. Le Salarié est un exploité Majeur, au sens de la Civilisation. Et il le prouve, en mettant sur pied son Syndicat libre, cet organe indispensable, essentiel, du Marché général.
Il est par suite naturel que la Majorité du Salarié se prolonge dans l'État, par la consécration de la Loi du Nombre : "un homme, une voix !". La Démocratie politique avec toutes ses conséquences ! y compris avec nos bataillons de Gardes Nationaux.
Si on s'y prend de la façon que nous disons, les deux classes décisives du capitalisme révolutionnaire, prenant respectivement et ensemble leur responsabilité de classe sur le Marché, et appuyées par l'État démocratique nouveau, parviendront sans peine à éviter, à prévenir et éliminer les Crises dévastatrices.
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Tel est donc ce qu'affirme fortement le grand mouvement Social/Radical. Et il ne se masque nullement que la Réforme à engager doit diriger la société vers le port du Travail Associé. Cela n'a absolument rien d'effrayant, dit-il. C'est même exaltant. L'histoire n'a pas dit son dernier mot en 1789 ! Allons de l'avant, à l'exemple des Grands Ancêtres !
Tel est le sens de l'action de la pléiade des Utopistes et Radicaux en Angleterre et en France, par exemple Owen et Saint Simon d'un côté, Cobbett et Blanqui de l'autre.
Sachons que le mouvement dans son ensemble se reconnaît par le mot d'ordre de "La Sociale", abréviation de "République Démocratique et Sociale".
- "Démocratique" signifie : Constitution Populaire. Ceci fut mis en relief par les "Chartists" anglais en 1840.
- "Sociale" signifie : Organisation du Travail. Ceci fut mis en relief par les Quarantuitards français de février 1848.
• Notons bien, enfin, que l'Assemblée Populaire exigée à Londres, et la Coopérative Nationale exigée à Paris, forment deux courants qui convergent en un seul mouvement qui se retrouve derrière un nouvel étendard : le Drapeau Rouge de la classe Salariée. Ce nouveau drapeau dépasse les anciennes couleurs nationales, il traverse les vieilles frontières bourgeoises. L'horizon ancien d'une Fédération politique mondiale s'élargit dans la perspective d'une République fédérative unique, c'est-à-dire d'un véritable Gouvernement mondial.
C'est pourquoi le mouvement Socialiste/Radical n'était pas sans avoir pour l'avenir une grande conséquence en ce qui concerne la Diplomatie et les Colonies.
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Bilan.
On sortait donc d'une situation où une minorité sociale avait une position hégémonique sur la majorité sociale.
La bourgeoisie capitaliste était à la tête de cette minorité, avec d'un côté la classe des propriétaires fonciers (Landlords) qu'elle s'était subordonnée, et de l'autre la couche supérieure des petits bourgeois qu'elle manipulait. Et puis, il y avait tous les éléments gouvernementaux et administratifs de cette hégémonie minoritaire, pesant dans le sens conservateur, où se mêlaient toutes les catégories de "régicides" : Orléans, Dantonistes et noblesse d'Empire (avec la pression des ci-devants du "Milliard" des Émigrés).
Or, sous la poussée Socialiste/Radicale, c'est vers un vrai rapport de Classes qu'on s'orientait, et il était manifeste qu'un tel rapport n'allait pas sans que le plateau de la balance des classes penche du côté du Salariat, destiné à attirer derrière lui les gros bataillons des classes moyennes, les couches inférieures de celles-ci, comprenant en premier lieu la paysannerie.
La principale faiblesse du Salariat, pour faire aboutir la dernière Réforme possible de l'ordre Civilisé, c'était qu'il n'avait à sa disposition aucune position acquise dans les rouages administratifs et intellectuels.
On sait ce qui est advenu de l'Utopisme. La classe bourgeoise dominante était une minorité (moins de 10 %). Cette classe se scinda : d'un côté, une aile se repliant sur tout ce qui était purement périssable, Préhistorique, contenu dans la Civilisation ; au côté opposé, une aile fidèle à ce qui avait été vivant, révolutionnaire, dans la Civilisation, se ralliant au Socialisme Radical ; entre les deux ailes, au milieu, un bloc bourgeois curieux, indécis ou résigné.
L'aile réactionnaire de la bourgeoisie, l'Aristocratie Financière/Administrative de faux-amis de 1789, rameuta tous les féodaux et esclavagistes d'un autre âge autour d'elle. Tout était décidé dans ce sens : dans la décade 1834/1844, on fabrique un Parti de l'Ordre sans état d'âme, résolu à provoquer l'affrontement. Le camp Socialiste/Radical, lui, naïf, comptait sur son seul bon droit et son idéal.
• Ainsi eut-on, en Juin 1848 à Paris et sur tout le continent, comme à Londres en 1840 : l'état de Siège ; l'Armée et la récente Garde Mobile sont lancées à l'assaut sanglant.
• Voilà comment, il y a 150 ans, les brigands préhistoriques exultèrent, et vômirent à la face des "Rouges" : Ce jour et à jamais, nous mettons au tombeau, et le Socialisme, et le Syndicat Libre, et la factieuse civilisation de Rousseau qui les a enfantés !
Il ne restait qu'à réciter la prière des morts du Psaume 129 : "Du fond de l'abîme, je crie vers toi, Seigneur ! Seigneur, écoute ma voix !" (De Profundis Clamo)…
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Ad. THIERS, novembre 1848 (La Propriété) :
"Le Droit au Travail ? Sous ce cri d'humanité,
il n'y a pas autre chose que le cri des factions
imitant la voix du malheur,
afin de s'introduire dans le sein
de la société désarmée et de la bouleverser."
Aug. ROMIEU, 1850 (Le Spectre Rouge) :
"Entre la Torche des prolétaires et le Sabre de l'armée,
il n'est plus que ce choix.
Grâce à Dieu, le sabre du 19ème siècle
est devenu l'élément Civilisateur."
(Le Parti de l'Ordre)
Nature générale du Problème
Où va la société, après le carnage anti-Rouges ? Va-t-on s'installer dans la Catastrophe déclarée ?
On ne peut tuer la poule aux œufs d'or, procéder à l'extermination délibérée de la classe dangereuse des Salariés ; en admettant que cela soit praticable !
On ne peut non plus, "faire des affaires" et "jouir du pouvoir", sous l'état de siège permanent, faire du pays une maison de force, une colonie pénitentiaire, avec des salariés marqués au fer rouge sur l'épaule droite, et passibles de la bastonnade. Aucun régime n'y survivrait !
Catastrophe déclarée ? Vous n'y êtes pas ! Le Parti de l'Ordre proclame, tout au contraire, que Juin 48 ouvre une grande ère : l'ère du Progrès, à commencer par le progrès "social" !
Oui, clame-t-on à tous vents : il est un régime durable, une issue sociale : c'est celui de la Masse totalement enchaînée, au nom d'une Liberté entièrement fictive. Et nous jouerons hardiment ce Joker !
• Il suffit qu'à la Civilisation moderne, qui adorait bruyamment l'Être suprême, et prêchait sans retenue les Lumières, on substitue modestement et discrètement le culte de Satan, sous le masque de l'Indifférence métaphysique, et la propagation soutenue des Ténèbres, sous couvert de science Positive.
• Il suffit qu'au nom des Droits Naturels de l'Homme, gravés ostensiblement dans la pierre morte, on impose les Devoirs Animaux de l'Homme, dont nous meublerons, selon les circonstances, le vivant Code Pénal, qui prendra sous sa tutelle un tout nouveau Code "du Travail".
• Et l'on a sous la main A.Comte et J.Proudhon, deux ardents apôtres démoniaques, pour nous claironner le lancement de la Thora de Démagogie !
C'est ainsi que fut initié le "progrès" irrésistible du régime qui reste le nôtre, et dont le nom propre est : Barbarie Intégrale dominante.
Comme le Parti de l'Ordre serait bien en peine d'expliquer de quel "progrès" il veut parler, progrès à partir de quoi et vers quoi, nous avons droit depuis 150 ans, en guise de Programme officiel, à un marketing vaseux à souhait et lassant de monotonie, programme que résume l'expression "Troisième voie".
• La traduction claire de 3ème voie, c'est : "Durer" ! C'est-à-dire employer tous les moyens, au fil des nécessités, pour pousser la Barbarie Intégrale à ses extrémités.
• Mais 3ème voie entre quoi et quoi ? Tout simplement entre le Capitalisme révolutionnaire, qui fit la grandeur de l'Occident moderne, et que nous avons rayé de la carte autant qu'il est possible, et le Socialisme révolutionnaire, qu'on a écrasé dans l'œuf, sans lui permettre de faire ses preuves, et qu'on doit veiller par dessus tout à empêcher qu'il renaisse de ses cendres.
• En temps dit "normal", il y a deux versions bonnet-blanc, blanc-bonnet, de la 3ème voie (nommée vis-à-vis du Marché "économie mixte") :
1- Nous avons l'article "Tout le monde est Actionnaire", c'est-à-dire Propriétaire, à la seule condition, mais impérative, que personne ne soit Citoyen proprement dit, citoyen"actif".
Cette version est le Capitalisme "néanmoins" social (type "Privatisation").
2- Il y a du choix au magasin "Barbarie Intégrale" ; nous avons un autre modèle : "Tout le monde est Fonctionnaire", c'est-à-dire Citoyen ; à la seule condition, mais impérative, que personne ne soit Propriétaire proprement dit, propriétaire "actif".
Cette version est le Socialisme "néanmoins" Démocratique (type "Nationalisation").
En fait dans chacune des deux variantes de la 3ème voie normale, on ne peut empêcher que se glisse une dose de variante opposée. Il le faut ! pour préparer l'Alternance salvatrice dans les moments délicats.
• Nous pouvons constater aisément que les recettes sans cesse améliorées, et chaque fois plus prometteuses, de la 3ème voie normale sous ses deux visages, finissent sans exception dans la poubelle de l'histoire. Mais la Barbarie Intégrale paraît disposer de ressources inépuisables pour perfectionner sa pacotille de 3ème Voie !
• C'est que, périodiquement, le système se remet à grincer. Alors, on a inévitablement droit à quelque chose comme un Matignon (1936) ou un Grenelle (1968). Ici, on se retrouve devant le énième face-à-face Patronat/Syndicat, arbitré par l'État ; Députés et Sénateurs s'étant mis au vert. Et l'on "négocie" dur, entre partenaires sociaux. De quoi ? De l'Entreprise, du Salariat, en vue du Travail Associé ? Non pas ! Moins que jamais ! On prend rendez-vous pour le prochain matignonage, qui sera plus aigu et plus crispé…
Philosophie (!) de la Caste : La Barbarie Intégrale dominante s'est fait dire par A. Comte et J. Proudhon, que la société hautement évoluée qui est la nôtre, a trouvé sa forme authentiquement "naturelle" : c'est la "société Organique", le corps social biologique.
Comme tout organisme banal, l'organisme social est fragile, il doit être préservé de toute "agression" extérieure, et de tout "dysfonctionnement" interne.
• D'où les principes de la Constitution, établis selon les Devoirs de l'homme. Cela donne : d'une part, la Liberté est un "droit inaliénable et sacré" ; d'autre part, "les conditions d'exercice de la liberté sont définis par la loi" (1946-1958).
C'est de cette façon que toute liberté est donnée aux maîtres du Système, de perfectionner la société du Code Pénal en place, … sans se priver de lâcher la bride, pour faire jurisprudence, à la créativité des "bavures" ! Bref la société Organique jouit de la liberté surveillée, selon le schéma régulateur suivant, qui innove sur l'Habeas Corpus anglais de 1679, évidemment aujourd'hui dépassé ; au lieu d'avoir à justifier la validité de l'accusation, on déclare : "Tout ce qui n'est pas explicitement autorisé par le Préfet est interdit". Net… et sans bavure !
• Dans la société du Code Pénal, on n'a plus l'archaïque classe bourgeoise historique, mais une jeune et fraîche Caste Noire dominante.
Face à la Caste barbare, la vieille classe des salariés et les autres classes populaires n'ont plus droit de cité ; seul doit exister une Masse informe.
La Masse salariale et nationale se trouve solidement tenue dans l'étau de l'arbitraire absolu : soit elle se tait et feint d'avoir perdu l'usage de la pensée, et on la tient alors pour la Vile Multitude qu'elle paraît être, simple ennemi de l'intérieur en puissance ; soit il se trouve quelques éléments de la Masse qui font mine de penser en osant parler, et alors la Caste déclare découvrir l'ennemi de l'intérieur en acte. Le chef d'accusation est lancé : Exaltés ! "Société secrète !". Le système est aux aguets. L'affaire est vite réglée. Le "progrès" barbare ne tarde pas à rependre son cours…
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A. COMTE, 1844 :
"Dans la Vie Naturelle,
l'Organisme du corps
détermine son Existence.
Dans l'Organisme Social,
l'Ordre détermine le Progrès."
P.J. PROUDHON, 1843 :
"Il existe un système Naturel d'économie sociale,
que l'humanité réalise chaque jour,
et que je me borne à reconnaître.
Je ne veux rien renverser : la Justice sortira
du développement régulier des institutions existantes.
Le moment est venu de hâter
la constitution Normale de la société.
Le Progrès détermine l'ordre."
(Attributs de la Caste)
Nature Précise du Problème
Examinons à présent les entrailles de la Caste Noire qui trône sur le régime social de la Barbarie Intégrale, en sa métropole occidentale.
Le pilier principal de la Caste réside dans le système de Parasitisme Intégral. Sous ce nom, il faut entendre la putréfaction, le contraire direct sur le mode réactionnaire, du Capitalisme classique.
• Le premier trait caractéristique du Parasitisme, c'est la canonisation de la "Société Anonyme" comme forme juridique d'entreprise privée modèle.
Il faut savoir que sous le Capitalisme historique, la S.A. ne figurait que comme institution de Droit Public, soumise à l'agrément gouvernemental. Alors la véritable Société de Capitaux (Contractuelle - Concurrentielle/Libre-échangiste - Responsable) fleurissait dans les limites de la "Commandite par Actions".
Avec le Parasitisme sonne l'heure de la S.A. de Droit Commun, c'est-à-dire la gestion Administrative - Protectionniste/Monopoliste - Irresponsable.
Maintenant, l'entreprise conquérante est entre les mains des Lanceurs d'Affaires ; les commanditaires font la loi, de mèche avec les politiciens véreux et l'argent "sale".
Le comble est que la S.A. a un PDG juridiquement "salarié", et qu'on honore en même temps la S.A. de réhabiliter la "considération de personne" (INTUITU PERSONAE) dans le droit commercial !
Il est vrai qu'on a à présent une bande de Rapaces à la tête de l'économie "privée", rapaces anonymes mais ne formant pas moins une Noblesse d'Argent.
Sachons, enfin, que l'"émancipation" de la S.A. se fit en invoquant les nécessités techniques : la contrainte exercée par l'envergure des grands programmes d'infrastructures qu'on se proposait d'exécuter. Par ailleurs, si on mettait en sourdine la portée sécuritaire - militariste - coloniale de nombre de grands travaux, en revanche, on menait force tapage à propos du "principe de prudence" auquel répondait la S.A., permettant de "diviser les risques". De la part de Spéculateurs de haute volée, de grands écumeurs de l'épargne nationale, le discours ne manquait pas d'aplomb !
• Ce n'est pas tout ! La S.A. délivrée des chaînes du droit public donne les coudées franches aux Tigres du "privé" ; au même moment, l'essor impétueux des Hyènes du secteur "public", la gangrène de l'État-Patron, se déclare.
- Le Salarié à genoux, on se lance dans l'expropriation en grand du Paysan (Crédit Foncier).
- Avec cela : les saisies "pour cause d'utilité publique" des voies pour concessions de chemins de fer, en vue du transport de la Ligne, de ses chassepots et tout le barda ;
- saisies prévaricatrices des trouées urbaines Haussmann, au travers des zones "encanaillées" ;
- opérations impériales style Lesseps outre-mer. Etc.
Tout cela, sur fond d'émissions à jet continu, de rentes et d'Emprunts garantis par les établissements de Crédit, confortant le "Prospectus" des chevaliers d'Industrie de la Haute Banque.
Au total, S.A. et État-Patron, bâtards d'Owen et de Saint Simon, se découvrent des managers très congénères, et la Technocratie parasitaire en laquelle se confond ce beau monde surgit bien avant que le brain-trust de F. Roosevelt lui donne son nom !
Le second pilier de la Caste Noire consiste dans le Banditisme Intégral.
• Pas de Progrès débridé sans Ordre musclé ! Le Parti de l'Ordre veut un "Exécutif fort".
D'ailleurs, désormais, les problèmes de "dynastie" - Légitimiste, Orléaniste, Bonapartiste ou "Républicaine" - ne subsistent plus que pour amuser la galerie. Cavaignac en 1848, Thiers en 1871, et Pétain en 1940, se contentent aisément du titre de "Chef du pouvoir Exécutif" dispensé d'armoiries !
• Voilà donc le vieux "régime d'Assemblée" censitaire souveraine mis au placard sans ménagement, régime jugé à présent "avocassier", "bavard", paralysant toute décision. L'Exécutif fort est "au-dessus des Partis" ; il ne connaît, derrière Hauts-Fonctionnaires et Préfets, que les Gouverneurs Militaires, cooptés dans les conventicules de la Caste, tandis que bat le tam-tam du Référendum dans les faubourgs.
Le pouvoir, dans le régime d'Assemblée qui s'avouait censitaire, était Electif-Légal-Indivisible.
Le pouvoir, à Exécutif fort de Bandits, se prévaut du suffrage universel, et est Nommé-Arbitraire-Fieffé.
Quelle embrouille que tout cela, pour le Salarié et la Masse !
En tout cas, nous savons à présent que les Rapaces, les Parasites économiques anonymes, possèdent des sbires, qu'ils font la paire avec les Tyrans politiques occultes de la Barbarie Intégrale. Et nous savons que la question du Syndicat et de l'Association Libre, par elle-même purement civile, est à fond politique, liée au destin de l'État Policier.
Ce n'est pas encore tout, loin de là. J'en viens à la grande question. La Caste Noire, avec ses deux piliers que sont Parasites et Bandits, s'écroulerait en un éclair en l'absence du ciment barbare en lequel consiste le Syndicat Jaune, troisième larron de la machine.
• En abordant la question du Syndicat Jaune, nous entrons véritablement dans le Saint des Saints de la Troisième Voie. C'est en ce sens qu'on peut parler à bon droit de "Mystère de la Maison Jaune". De quoi s'agit-il ?
Au premier abord, le Syndicat Jaune est un vulgaire "syndicat maison" du "privé", ou bien un groupe de grossiers Collabos, stipendiés en exclusivité dans la variante de la Troisième Voie du "capitalisme néanmoins social".
Grossière erreur !
- C'est oublier le Parasitisme de "Gauche", la variante Troisième Voie du "socialisme néanmoins démocratique".
- C'est oublier que le Parasitisme Intégral comprend la caractéristique de porter sur les fonds baptismaux un nouvel "agent économique" déterminant : l'État-Patron !
- C'est oublier le Parasitisme de type "bourgeoisie rouge" khrouchtchévienne, la fameuse Nomenklatura, avec ses "KAPOS" d'entreprise et d'établissements publics !
Le salarié de base qui n'a pas quelque expérience de ce qui se passe dans le secteur "public et nationalisé" et l'immense nébuleuse autour de cet amas fonctionnariste : mutuellisme, associatif, etc, se laisse souvent prendre, en bon enfant, aux discours sur le "capitalisme sauvage", le "libéralisme sans frein", fabriqués ad hoc pour que ne soit jamais posée la question concrète du Parasitisme économique à double face, qui a évincé il y a belle lurette toutes les formes connues de Capitalisme historique.
Et, au sein du Parasitisme, les Jaunes "durs" d'Allende ne sont pas moins redoutables que les Jaunes "mous" de Pinochet !
La seule chose qu'on puisse dire, c'est que le Jaune "dur" joue sur du velours, en misant sur la dérive tendancielle du Parasitisme global vers le Capitalisme d'État pur et simple. Mais il ne faut pas oublier que S.A. et État-Patron travaillent ensemble à cette dérive.
Bref, le Syndicat Jaune est exigé, non pas du tout par la seule S.A., mais par la Technocratie globale, qui est constituée par le couple État-Patron/S.A. C'est simple.
• La clef du Syndicat Jaune, on la trouve en Grande-Bretagne. C'est là, qu'aussitôt l'écrasement des Chartists par les Tommies et les Constables, en 1840, on crée le "New Unionism" en fanfare, exemple donné au monde (cf. Délégation plus tard de Napoléon III).
Monsieur Joseph Chamberlain, Maire de Gauche de Birmingham, livre la formule sans détours : "Si vous voulez avoir un salariat docile, subventionner une Bureaucratie Syndicale est la RANçON à accepter". On a appelé cela la "Théorie de la Rançon".
Les épiciers Poujadistes, 100 ans plus tard, n'ont toujours pas compris que le grand Parasitisme ne "craint" nullement ces syndicats, mais qu'au contraire, il en a absolument besoin.
• Le Syndicat Jaune est une Administration syndicale nantie du label "Représentatif", un syndicat "Assermenté" au Préfet, auprès des Bandits Politiques, pour servir les Parasites Économiques. Telle est la Bureaucratie syndicale, élément "Médiateur" constitutif de la Caste Noire dominante. C'est ce qui fait le caractère "Saint Esprit" du Syndicat Jaune dans la Barbarie Intégrale.
On dit que dans les face-à-face Patronat-Syndicat, l'État intervient comme "arbitre". La situation réelle n'est pas du tout celle-là ! Le Syndicat Jaune, au sein de la Caste Noire, est une clique d'Esclaves Affranchis qui "s'interpose" entre Parasites et Bandits sur les "lieux de travail", comme les curés dégénérés de la féodalité "s'interposaient" sur les lieux de travail-habitation, dans les paroisses, pour le compte des seigneurs cumulant les fonctions d'exploiteur et d'oppresseur.
Le Syndicat Jaune associe les "responsabilités" de Mouchard auprès des Bandits et de Maître-Chanteur auprès des Parasites.
• Les chefs du Syndicat Jaune sont les Grands Eunuques du système qui, unis aux Rapaces et aux Tyrans, forment le trio infernal de la Caste Noire.
• Nécessairement, les Jaunes envahissent tous les rouages de la Barbarie Intégrale, se rendent "indispensables" dans un monde qui va à la ruine, et qui secrète tout aussi nécessairement le cancer des Déclassés, de la Voyoucratie galopante.
• Avec le Syndicat Jaune, la Barbarie Intégrale trouve enfin son fameux "Corps Intermédiaire", qu'elle accuse la Révolution Française d'avoir détruit en abolissant les Corporations moyenâgeuses dégénérées au dernier degré. ça n'a pas été rien que de trouver la formule de la Corporation "adaptée" à la classe salariée rebelle à la dépendance personnelle directe des Esclaves et Serfs d'antan. ça n'a pas été rien d'organiser de façon systématique le Syndicat Jaune, de faire du Salarié le Serf et l'Esclave du Capital !
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Paul Boncour (socialiste), 1933 :
"Il faut intégrer le Syndicalisme à l'État ;
non pas pour dissoudre l'État, mais pour le fortifier
par la Profession Organisée."
G. Lefranc (Blumiste également) :
"Il faut un Syndicalisme de Pacification Sociale."
Nous avons enfin mis le doigt sur la Triade constitutive de la Caste Noire dominant la Masse, dans notre régime de Barbarie Intégrale ! C'est, dans l'ordre : Parasites - Bandits - Jaunes.
• Qu'on ne se mette plus donc, périodiquement, à crier à la "Trahison" des chefs Jaunes. Jouhaux "traître" ! Séguy "traître" ! Cessons ces gamineries une fois pour toutes. L'ennemi n'est pas un traître, puisqu'il est du camp d'en face ! Les Jaunes sont de pures canailles, point !
• Qu'on ne raconte plus, en naïfs invétérés que nous sommes, que les Jaunes ont pour base sociale l'ouvrier qualifié, "l'aristocratie ouvrière". C'est leur faire trop d'honneur. Quelle est donc la "base sociale" de leurs compères, les Parasites et les Bandits ? Le trio a la même "base sociale" : ils sont des Étrangers du Peuple ; leur "base" n'est que la Barbarie, et les démons de l'enfer. Je ne leur vois aucune racine sur la terre populaire, comme j'en refuse aux hordes de demi-brutes des Déclassés. Tout ce qui peut faire la vraie clientèle de la Caste Noire prise en bloc, ce sont les Valets obséquieux, les Brutes sadiques, et les Malins scélérats.
Les Jaunes regroupent, au sein de l'économie Parasitaire, les Sous-Off' du secteur public, les Contremaîtres du "privé", et des Hommes de Main de la populace. L'ouvrier "qualifié", le "skilled labour", n'a rien à voir avec toute cette faune…
• Un fait important à observer. C'est qu'on a sacrément fait du chemin dans le dressage au servilisme du salariat, depuis 150 ans. Et que la Caste Barbare est diablement au point à présent, dans son "maillage" social.
La Bureaucratie Jaune touche, en ce qui la concerne, quasiment à la perfection dans son développement. Elle forme un "système" complet, achevé. Le système se présente sous la forme suivante :
Prud'hommes (Conseils de) 1844 - Syndicat Jaune (Chambres Syndicales) 1863 - Délégués du Personnel 1917 - Comités d'Entreprise 1941.
L'ensemble a déjà trouvé son couronnement en 1925, avec le Conseil Économique et Social. Observons que les guerres et les régimes "à poigne", avec le Colonialisme, marquent le "Progrès social" !
Ajoutons que, depuis 1968, on a la "section syndicale d'entreprise".
Qu'est-ce qu'on peut bien trouver encore à nous inventer, en matière de Jaunisme ? Je ne vois pas, pour ma part…
On est peut-être bien prêt à avoir à leur chanter "La Complainte des Canuts" : "Votre règne finira…"
• Le malheur, c'est que le règne Jaune absolu est impossible ! Il faudrait pour cela le Capitalisme d'État "absolu", le Bagne salarial. Impossible ! La chute de l'empire Romain en fait foi, quand le système arriva à être quasiment entre les mains des Affranchis : à ce moment le système n'est pas loin d'exploser et de tomber en poussière.
Quelle misère ! L'Affranchi est près de toucher au but, de régner tout à fait ; et c'est à ce moment même que tout s'écroule !
L'Affranchi, le "Bérégovoy" de tout pays n'aura toujours été qu'un Parvenu…
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De Gaulle : Le 10 avril 1969, 11 mois après le "constat de Grenelle", qui fit crier Ouf ! au CNPF et à la CGT, il déclare :
"Rien n'est résolu !"
G. Lefranc : C'est le grand docteur français en science syndicale Jaune. Lefranc achève son histoire des Jaunes de Mai 68 en Octobre de la même année. Il écrit :
"On a vu (en Mai 68) des adhérents des syndicats
- des Cadres de la CGC et des Instituteurs du SNI communiste -
occuper le siège de leur syndicat, COMME on occupe une usine,
et traiter leurs dirigeants élus
comme de vulgaires chefs d'entreprise."
(Le Défi final)
Conjoncture Barbare
Échappons-nous vite de la caverne nauséabonde où se retranche la Caste Noire dominante. Sortons au grand air, et mêlons-nous à la Masse humaine mondiale ; masse vigoureuse bien qu'Insultée - Brutalisée - Désespérée.
Comment les choses se présentent-elles de ce côté ?
D'abord, que se passe-t-il chez nous, au cœur du système mondial, au "Nord" ; et qu'advient-il au point décisif du Nord, parmi ceux qui ont conservé le nom de Salariés ?
Je dis "qui ont conservé le nom", précisément parce que sous le même nom conservé, on a une chose nouvelle désignée. J'explique ce point de la plus grande importance théorique. Cela demande un peu d'attention, mais il le faut ! Sans clarification de la chose en Économie Politique, nous resterions dans le brouillard.
• Du temps de la Bourgeoisie moderne, vivante, civilisatrice (1500-1850), on avait en Économie le rapport classique Capital-Salariat. Le Capital désignait la classe exploiteuse, et le Salariat la Classe exploitée.
Du temps du Capitalisme exploiteur, en théorie, c'est-à-dire en supposant une "concurrence parfaite",
- Le Salarié est un Commerçant, il est vendeur de cette marchandise particulière qu'est la Force de Travail ;
- Ce commerce, comme tout autre, a lieu sur un marché, ce que le langage courant appelle le Marché du Travail.
• Un marché du travail authentique, "fluide", signifie que c'est la Classe entière des salariés qui négocie, en dernière analyse, la force de travail de chacun de ses membres (la force de travail de chacun des chefs de ménage salariés.)
Les salariés n'ont ni entrepôt où stocker, ni magasin où exposer la marchandise qu'ils ont à vendre ; en revanche, le collectif des salariés d'une entreprise et la Classe salariée dans son ensemble ont le Syndicat Libre comme agent commercial face aux employeurs capitalistes et à la Classe capitaliste dans son ensemble, qui sont les clients, les acheteurs, de force de travail.
Qu'on retienne bien mon enchaînement théorique :
Pas de salarié au sens économique strict du terme sans Syndicat Libre ; réciproquement, sans syndicat libre, ce qui est le cas sous le Parasitisme Technocratique, pas de salariat au sens économique strict du terme !
• Autre chose. Dans le contexte civilisé du capitalisme exploiteur, le salarié de base, sans qualification spéciale (l'O.S., dirait-on), celui que Marx appelle le salarié "simple", est le fondement du marché du travail en général. Cela veut dire que le commerce de la force de travail "simple" détermine toute la hiérarchie des salaires, le système complet du salariat : la force de travail complexe, celle des salariés qualifiés à un degré quelconque, acquiert une valeur qui est un "multiple" de la valeur de la force de travail "simple".
C'est ainsi que dans le capitalisme exploiteur théorique, "pur", supposant le syndicat libre, on a les résultats essentiels suivants, paradoxaux au premier abord :
- Le salarié touche sous forme de Salaire l'expression monétaire de la valeur de sa force de travail, le prix de sa force de travail, qui oscille autour de sa valeur ; il fait donc un commerce fondamentalement équitable, vend comme tout autre commerçant sa marchandise en fonction de sa valeur.
- C'est dans ce commerce régi par la "loi de la valeur" que le salarié est néanmoins exploité, et même exploité désormais de façon "pure", "scientifique" ; c'est l'Esclave Intégral. Mais l'esclavage salarié est dû au seul fait que la marchandise force de travail se distingue de toute autre : en ce qu'elle peut créer par l'emploi qu'en fait celui qui l'achète, une valeur supérieure à celle qu'elle a coûté, une survaleur (plus-value), survaleur dont l'expression monétaire est le Profit brut de l'entreprise (et le Profit moyen net).
- Enfin, le régime d'"exploitation équitable" du salarié, si on l'envisage sur la durée, se révèle commandé par la loi de la "Paupérisation tendancielle du salariat" : baisse de la part des salaires dans le Revenu Social, et dépréciation propre de la valeur de la force de travail.
Ce que je viens de décrire fut valable jusqu'en 1850.
Nous appartenons à un autre temps. L'époque contemporaine est celle de la Caste Noire dominante, de la civilisation agonisante, l'époque de la Barbarie Intégrale. En économie, le Capital exploiteur a fait place à la Technocratie Parasitaire. Cela entraîne qu'en face du Parasite, on n'a plus à proprement parler la classe exploitée des salariés, mais une foule, un amas, de parasités, affublés du nom de salariés, mais dont le personnage de base est le Smicard. En quoi consiste le "système SMIC" ?
a) Le Smicard est à présent le parasité "simple", qui se substitue au salarié simple du capitalisme civilisateur ; et c'est à partir du SMIC que se déploie ce qu'on continue d'appeler l'"échelle des salaires".
Or, il faut bien noter que le SMIC n'a plus le caractère contractuel, civil, d'un salaire ; il a un caractère légal, public. Tout l'esprit barbare de la Technocratie Parasitaire se trouve ici mis à jour ; d'autant plus qu'en face du faux salariat à base de SMIC, il y a le faux capital, représenté par la Société Anonyme, qu'on a vu de la même façon banaliser le droit public !
b) Quel est le contenu du SMIC ?
L'ancien salaire simple était un minimum historique-biologique, que fixait le Marché, dont on craignait la hausse exagérée, pour des raisons politiques et économiques, dans les phases de Prospérité.
Le SMIC, l'allocation du parasité simple, est un minimum biologique-historique, que fixe l'État, dont on craint la baisse exagérée, pour des raisons sécuritaires et sanitaires, dans les phases de Dépression. Le modèle juridique précis du SMIC fut mis au point, sachons-le, à la faveur des guerres de blocs barbares, où la main d'œuvre fut "réquisitionnée", où elle souffrait de pénurie, et fut soumise au "rationnement".
c) Le SMIC est en effet fondamentalement une Ration d'esclave officielle. Mais il y a une différence ! Ce n'est plus à l'esclave antique qu'on sert une Ration ; c'est à l'ex-salarié, à l'ex-exploité libre.
Comment est-ce possible ? Peut-on retourner à l'esclavage antique. Cela paraît difficile.
Je prend l'exemple de l'esclave "simple" de l'antiquité.
- Le Maître avait à sa disposition le Corps de l'esclave ; il lui procurait même, autant que possible un Ménage, afin d'obtenir une descendance de ce ménage, qui renouvellerait son personnel servile ;
- Le ménage esclave se trouvait apparenté à la famille du Maître par son nom, et il était fixé sur le domaine du Maître ;
- Ce que le Maître entendait employer, c'était la force musculaire de l'esclave simple, ce qui suppose un corps formé ; et le travail musculaire s'exerçait normalement par l'union des efforts, en équipes.
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Il n'est évidemment pas possible de Rationner un exploité libre, et dans les conditions du machinisme moderne, de cette façon antique !
Il y a de telles impossibilités historiques, contre lesquelles personne ne peut rien ! Ainsi, quand les nobles rentrèrent en France triomphalement après 1815, ils réclamaient à grands cris de retrouver leur position d'avant 1789. On pouvait bien les laisser remettre leurs perruques, et aller à la messe chez les anciens prêtres réfractaires, mais il était absolument impossible de leur rendre ce qui était la condition même de la position noble : les terres dont on les avait dépossédés, qui avaient été vendues, et qui étaient à présent cultivées par la bourgeoisie rurale ! Le ministre des Finances fit tout ce qu'il put pour les contenter ; mais tout ce qu'il put faire, c'est de faire voter par la Chambre le fameux "Milliard des Émigrés". Et on distribua 30 millions de Rente 3% (ce qui fait un Milliard) aux ci-devants. Résultat : les Aristocrates furent dédommagés de la seule façon possible, Bourgeoisement ! C'était en 1825. Impossible d'effacer le passage de Robespierre et de Bonaparte ! Les ultras durent apprendre à jouir de la rente financière, avec la seule satisfaction sentimentale de la gaspiller à l'ombre du drapeau blanc au lieu du drapeau tricolore !
C'est dans ce style, mais avec beaucoup moins de ménagement, que la Technocratie Parasitaire d'après 1850 infligea une Ration d'esclaves aux ex-salariés : on leur laissa la "liberté" moderne, mais avec seulement les inconvénients de la liberté !
- Les nouveaux esclavagistes n'ont que faire de prendre en charge le Corps du Smicard, et ils tiennent à ignorer s'il a un Ménage et désire ou pas avoir des enfants !
- Les nouveaux esclavagistes entendent bien tenir les Smicards à l'écart de leur propre famille et leur rappeler qu'ils sont simplement de passage dans l'entreprise. Le Smicard doit être anonyme et vagabond.
- Les nouveaux esclavagistes n'ont besoin que de la force nerveuse des Smicards, que possède un corps d'enfant ; et le travail nerveux s'exerce le mieux solitairement !
Voilà comment on adapte, par la force des choses mais "merveilleusement", la Ration d'esclave antique à une classe d'exploités libres modernes. On ne revient pas en arrière ; on "barbarise" la civilisation qui était devenue parfaite, achevée ; autrement dit, on organise un système par lequel la civilisation se dévore elle-même de la façon la plus horrible.
Finalement, avec le "système SMIC", on a un Rationné "libre". L'ex-salarié, lié à sa classe par le marché du travail, est remplacé par un parasité à la "prestation". Ce n'est pas la ration en maison close, mais le trottoir pour homme, pratiqué à l'atelier, au bureau, au comptoir, au garage ou à la ferme. Et quand je dis cela, je ne parle pas pour le Précaire ou l'Intérimaire, mais bel et bien pour le Smicard et le parasité "embauchés" ! C'est le smicard qui explique au contraire que fut possible la vague Manpower et des C.D.D…
Maintenant une nouvelle question se pose. Autrefois, le salarié touchait un salaire, et c'est pourquoi le capitalisme jouissait du Profit. De nos jours, il n'y a plus de vrai salaire, y a-t-il encore un vrai Profit ? Évidemment, non. Mais comment définir et nommer, alors, ce dont jouit le Capitaliste (État-patron y compris, et même au premier chef) ? Il s'agit d'une Rente capitaliste, ce qui caractérise le profit parasitaire. Dans le Revenu de l'entreprise (entreprise particulière, entreprise nationale ou entreprise mondiale), l'excédent de la Ration du salarié parasité est la Rente parasitaire ; voilà ce qui remplace le couple Salaire/Profit du vieux capitalisme civilisateur.
Aujourd'hui, le Smicard et les autres parasités produisent toujours de la Valeur, et donnent droit aux Parasites de disposer de la Survaleur (de la plus-value), mais on ne peut plus, rigoureusement parlant, nommer Profit ce que collecte la Technocratie Parasitaire. Dans le "système SMIC", à base de ration légale offerte à une foule solitaire et nomade, en fait, le parasité employé ne "vend" rien, et le parasite employeur n'"achète" rien. La Technocratie Parasitaire ne fait que puiser à son gré dans la troupe des parasités, que s'emparer à volonté de la force de travail qui n'est plus marchandise, mais simple capacité biologique-historique (simple ou complexe) ; elle capte selon son bon plaisir une force de travail humaine désormais tenue pour une pure force naturelle, à la manière dont un fermier tire parti de son champ.
Ceci à deux conséquences :
- La Survaleur (plus-value) extraite du parasité productif s'obtient dans les conditions de l'Arbitraire le plus officiel, et le montant de cette survaleur est porté d'emblée à son Maximum absolu ;
- À la place de l'ancien Profit du Capital, on a désormais un prélèvement parasitaire qui s'apparente totalement à une RENTE tirée de la propriété privilégiée du sol.
On peut en effet parler de "Rente" tirée des salariés Rationnés.
J'insiste. Que se passe-t-il dans le cas de la Rente Foncière (je parle de la rente Absolue, pour ceux qui veulent creuser) ?
Le Sol n'a pas de Valeur, puisqu'il n'est pas produit par l'homme mais est un don de la nature ; mais le sol a un Prix. On achète et on vend des terrains sans se douter qu'ils n'ont pas de valeur. Mais la formation du Prix des terrains montre toute la différence avec les Marchandises :
- Le Prix du sol est justifié par la seule possibilité du Monopole naturel que constitue son appropriation ;
- Quand au montant de ce prix, il s'établit en prenant pour base la référence à un placement "liquide", disponible (type Livret A). Ex : si je dispose d'un capital de 100 F, il me rapportera un revenu "perpétuel" de 3% sur mon livret. Par suite, j'achèterai un terrain 100F s'il me rapporte au moins cela. Le prix du sol étant calculé de cette manière, on dit que c'est une "rente capitalisée" (C'est selon le même principe que se négocie un "viager").
On voit qu'avec le nouveau régime économique de la Rente capitaliste parasitaire, nous sommes transportés dans un tout autre monde que celui de l'exploitation civilisée. Voilà que l'Anti-Utopisme Républicain Intégral se trouve réalisé. Nous découvrons le "pays de Cocagne" de Satan fait patron !
Le système SMIC des parasités, le régime économique de la Rente capitaliste barbare, tout cela nous fait découvrir que l'ancien esclave salarié de la civilisation reçoit un nouveau statut dans notre Barbarie Intégrale : le statut de "salarié-indigène".
En Occident, dans la métropole de la Barbarie Intégrale, la Caste dominante a décrété, nous le savons, qu'existe une "société organique". Comme dirait M. A. Comte, avant l'époque organique, avant 1850 en gros, l'Occident se trouvait dans un état "critique", négatif, subversif, du fait de la non-intégration de la "classe dangereuse" des salariés. Un remède de cheval fut administré alors, le carnage anti-Rouge, qui nous fit sortir de l'"état critique".
C'est ainsi que dans le "riche Occident", depuis 150 ans, l'ancien salariat enfin "pacifié", fait place à une multitude Indigène. Le salariat/indigène est bien évidemment "protégé" par la "puissance tutélaire" qu'est la Caste Noire dominante.
Le ci-devant Salariat, mué en Indigénat Blanc, possède à présent son Colon débordant d'affection paternelle, en la personne du Capitaliste Parasitaire. Mais les "peuplades assujetties" du salariat-indigène, une fois pacifiées doivent être conduites avec sévérité ; il faut leur tenir la bride haute, si on veut les "apprivoiser", assurer leur intégration à la société organique. C'est à cela que veille l'Occupant, c'est-à-dire le Bandit gouvernemental, avec ses gendarmes mobiles et ses C.R.S. et, s'il le faut, les Paras et la Légion. C'est que le salarié/indigène reste marqué, par sa malheureuse origine civilisée, d'une prédisposition congénitale : une attirance, une "homergie" diraient les cliniciens sociaux, qu'on nomme vulgairement le tropisme Rouge. Il faut y prendre garde. La colonisation métropolitaine n'est pas une sinécure ! C'est au contraire un sacerdoce ! À ce propos, la société tutrice de métropole, pour assurer le succès de l'œuvre de colonisation intérieure, a reconnu dès la première heure la nécessité de recourir à l'Administration Indirecte. Que recouvre cette expression d'"administration indirecte" ? Simplement l'appui indispensable que doit recevoir la colonisation intérieure, de la part des "éléments fidèles" issus du salariat indigène. De tels "notables indigènes", qu'on nomme encore "hommes de substance", sont le grand rempart préventif contre la plaie du salarié fellagha. L'Administration Indirecte du salarié-indigène, avouons-le crûment, repose pour beaucoup sur la Bureaucratie Syndicale et, plus largement sur l'Association Jaune.
Pour caractériser ce qui a remplacé le vieux salariat civilisé, j'ai parlé du "Système SMIC" de parasités, de régime économique "Ration/Rente", de statut d'"Indigène salarié". J'enfonce le clou en vous rappelant le Droit d'Aubaine.
Jusqu'à la Révolution française, figurait dans notre législation tout un tas de débris juridiques archaïques, dont le droit d'Aubaine. Montesquieu, au milieu du 18ème siècle, s'insurgeait contre ce qu'il appelait "les droits insensés d'Aubaine et de Naufrage".
Le droit de Naufrage, ou sur les Épaves, était le droit de s'emparer de tout ce qui venait s'échouer sur nos côtes, venant de vaisseaux que la tempête avait fait sombrer, ou qui s'étaient brisés sur des rochers. D'où les "naufrageurs", qui attiraient les navires sur des récifs, au moyen de faux signaux.
C'est le droit d'Aubaine qui m'intéresse ; il était lié au droit dit "de Détraction".
Les gens qu'on appelait les "Aubains" étaient les résidants dans un pays qui n'étaient pas naturalisés. Les Aubains, parfois aisés et même riches, parce qu'installés pour leur métier ou leurs affaires, pouvaient posséder et acquérir des biens, mais ces biens, à leur décès, étaient dévolus au Fisc, c'est-à-dire au Roi. On ne se privait pas non plus parfois, de "rosser l'aubain" sans protection dans les moments de crise sociale.
Le droit de Détraction venait compléter le droit d'Aubaine. Cela voulait dire que quand un Aubain recevait un héritage, le Roi s'en attribuait une partie.
Tout cela pour vous dire que la masse des salariés d'aujourd'hui, bien qu'elle constitue une part décisive du corps électoral, se trouve bel et bien traitée comme une masse d'Aubains, de simples résidants non naturalisés, par la Caste Noire dominante, et tout spécialement par la Technocratie Parasitaire sur le plan économique. Il y a une différence : c'est que le Roi s'emparait des biens des Aubains minoritaires d'autrefois, et à leur décès, tandis que notre Technocratie d'employeurs, en accaparant la Rente Parasitaire, se rend maîtresse de l'activité de la masse des Aubains d'aujourd'hui, et de leur vivant.
Le droit d'aubaine exercé sur les salariés-indigènes d'Occident à notre époque est réellement l'horreur suprême, historiquement et économiquement.
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Le "pays de cocagne" de Satan-Patron, c'est effectivement le règne du Manichéisme Intégral en Économie :
- On veut que l'activité ne soit que Fécondité chez le salarié juridique, mais qu'elle ait tous les avantages du Travail pour le capitaliste juridique ;
- On veut que les produits ne soient qu'un Don de la part des salariés juridiques, mais qu'ils aient tous les avantages de la Valeur pour le capitaliste juridique ;
- On veut que la "croissance" (l'accumulation sociale) ne soit qu'une Aubaine tirée des salariés juridiques, mais qu'elle ait tous les avantages du Profit pour le capitaliste juridique !
Jusques à quand la masse "salariée" et la masse "populaire" supporteront-elles cet atroce régime économique ?
Je crois pouvoir maintenant tirer une conclusion générale de ce que signifie le régime économique du Parasitisme Intégral.
Une fois de plus, je dois rappeler ce qu'il en était du temps du Capitalisme civilisateur.
Il y avait une "loi fondamentale du capitalisme" qui définissait sa mission historique. Cette loi comportait deux expressions complémentaires :
1- "La loi de la baisse tendancielle du taux de profit" ;
2- "La loi de paupérisation tendancielle du salariat".
C'étaient deux manières fondamentalement identiques de caractériser le rôle et le destin de l'économie capitaliste : dans un cas, à partir de la position de la classe des capitalistes, dans l'autre cas à partir de la position de la classe des salariés. Comme ces deux classes étaient historiquement solidaires, pour le meilleur comme pour le pire, cela revenait strictement au même.
a) La première loi, celle de l'Anémie progressive du Profit, signifiait deux choses :
• Vu l'envergure donnée aux moyens de production (Mp), conserver à ces Mp la forme de Capital deviendrait vite absurde, puisque cela voudrait dire persister à donner à leur usage l'Accumulation comme but en soi, alors même que dans ce cadre étroit, on allait à une "rentabilité" devenant nécessairement quantité négligeable ;
• Côté humain, la "profitabilité" des Mp existants étant mise en question, c'était le problème de la légitimité historique de la classe capitaliste à détenir la direction hégémonique de l'économie qui était soulevé. Si le Profit en tant que tel ne pouvait plus être le but de la gestion des Mp accumulés sous forme de Capital, c'est que la classe capitaliste a achevé l'œuvre de Maîtres et Exploiteurs de toute la civilisation, qui était de "contraindre la majeure partie de l'humanité" (Marx, Chapitre Inédit) à produire de la richesse sous forme de Valeur, c'est-à-dire à dominer la Nature, et donc que les conditions préalables à l'édification d'une économie d'Abondance et de Gratuité sont réunies, tâche qui nécessite l'effacement de la classe capitaliste comme minorité propriétaire privilégiée quant à sa position "active".
b) La seconde loi, celle du Dépérissement progressif du Salaire, signifiait deux choses :
• Le capitalisme, en faisant directement et complètement de la Force de Travail (Ft) une marchandise, organise la Dépréciation continue de cette Ft des salariés, de sorte que sa valeur tend à devenir tout à fait négligeable. Ceci rend de plus en plus absurde le maintien du régime traditionnel consistant à aiguillonner la classe des producteurs directs par le souci de la survie, par le biais de la Dépendance du salarié vis-à-vis du capitaliste.
• Côté humain, la valeur significative de la Ft des salariés étant mise en question, du fait même que le capitalisme en fait fondamentalement et massivement un produit fongible (interchangeable), dont le caractère est celui d'une Intelligence toute nue, c'était la question même de la position passive de la classe salariée dans l'économie qui était soulevée. Acteurs responsables collectivement sur le marché du travail, les salariés s'avèrent mûrs pour initier la Coopération dans l'humanité et organiser l'extinction du caractère de marchandise de la Ft. Ceci coïncide avec l'objectif d'édification d'une économie de Liberté et de Volontariat, en laquelle les aptitudes de chacun se déploieront dans toutes les directions.
Telle était la tendance de l'économie capitaliste, sa "loi fondamentale". C'était rien moins que de rendre finalement "absurde", et par son succès même, la base de toute la civilisation, fondée sur la Propriété et la Citoyenneté, indissociables de l'Exploitation et de l'Oppression, et de mettre à l'ordre du jour une nouvelle perspective, totalement insoupçonnée par ceux-là mêmes qui avaient amené l'humanité devant cette obligation : celle du Communisme, de la société apprenant à se délivrer du Marché et de l'État.
En 1835/1845, la "loi fondamentale" du capitalisme, rendant simultanément quantités négligeables le Profit et le Salaire, manifestait énergiquement ses exigences en Angleterre et en France, aussi bien objectivement dans le Krach de 1839/1841, que subjectivement dans l'effervescence Utopiste-Radicale.
Cela ne fut point du tout du goût de l'aristocratie bourgeoise Financière/Administrative, qui réunit sous sa bannière tout ce que l'Occident pouvait comporter de forces Préhistoriques dans son Parti de l'Ordre.
On connaît la suite : le Parti de l'Ordre décida de briser toute "tendance" quelconque civilisée appelant le Communisme. Le capitalisme civilisateur fut proscrit et la Technocratie Parasitaire prit sa place.
En lieu et place de la "Loi" fondamentale du capitalisme, on décréta un "état fondamental" du parasitisme. Selon messieurs les parasites, en effet, il ne pouvait plus être question de "processus" historique quelconque ; l'histoire devait s'arrêter.
Que produit ce délire barbare ? L'Absurdité manifeste de l'ordre civilisé révolu se transforma, par la domination de la Caste Noire, en Perversion organisée de l'héritage civilisé. Tandis que la civilisation avait jusque là développé à l'extrême les forces productives humaines et matérielles dans l'esprit du Travail, la Barbarie Intégrale dominante commença son œuvre anti-sociale de développement des forces destructives, matérielles et humaines, dans l'esprit du Parasitisme.
L'"état" parasitaire manifeste donc lui aussi une "tendance", inévitablement ; mais ce n'est que la tendance à entraîner à sa suite l'humanité dans la tombe. Gageons que la Masse humaine mondiale, de l'Occident et du Tiers-Monde, éclairée sur ce point, jugulera cette entreprise criminelle !
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Notes :
- (a) Dette longue (dans "capitaux permanents")
- (b) Profit "moyen" (selon Biens : Industrie, Fermage, Transport ; et Services : Commerce, Banque, Assurance.)
- (1) Bâtiments, Machines ; stock Cc.
- (2) Mat. Premières, Énergie, etc. ; "Usure" du Constant ;
- (3) Constant : prix des moyens de production. Prix acheté connu ; le prix de remplacement c'est autre chose. En tout cas, le capital constant ne peut que transmettre la valeur qu'il a, au cours de la production, par fractions successives dans une série d'exercices sociaux (un an chaque juridiquement). D'où la part Circulante (Cc) qui est l'"usure", et la part Fixe (Cf) qui est la part encore utilisable. Le capital constant, c'est les moyens de production (Mp).
- (4) V = capital Variable. C'est la force de travail (Ft), les agents de la production rémunérés, les Salaires. Cette Avance est variable, parce qu'elle peut et doit créer plus de valeur qu'elle n'en coûte.
- (5) S = Survaleur (plus-value). C'est l'accroissement (incrément) de valeur donné aux Avances, produit par V (les salariés), qui reste à la disposition de l'employeur capitaliste. C'est le Profit (Pt) dans le bilan de l'exercice.
- (I) Frais : Brevets, marques.
Rente foncière (rurale/urbaine).
Fiscalité : Impôts, Taxes, Douane.
- (II) Bénéfice : Distribué : Traitement de Direction, Dividendes ; biens de Luxe et Placements.
Accumulé : Provisions (légales et libres) ; Incorporation au capital social.
- (III) Pertes : Investissements disproportionnés ; Organisation irrationnelle ; produits invendus et gaspillages ; Perversion du travail (trafics, bureaucratie publique, activités immorales, somptuaire, fraudes, poison intellectuel…) ; Publicité ; Procès.
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La Caste Noire dominante "a beaucoup fait" pour les Smicards, pour les parasités ou indigènes-salariés et pour toute la masse d'Occident. Cette masse, hélas, n'est pas toujours reconnaissante des bienfaits que lui a apporté la société "organique". Il est donc nécessaire de lui remettre sans cesse devant les yeux les Acquis Sociaux. C'est dans ce style que parlent les maîtres du système.
Les fameux Acquis Sociaux, qui sont au départ un conte de fée, quand on y regarde de plus près, tournent au film d'épouvante ; car ils n'ont pas du tout le même visage quand on les regarde du côté des parasités, qu'on appelle les "travailleurs", et du côté des Syndicats Jaunes, qu'on dit "représentants" des mêmes travailleurs !
a) Du côté "salariés" parasités, en quoi consiste les "Droits" acquis dont on se vante ? Il ne s'agit que de l'intensification continue du Devoir de Travail, la tumeur envahissante du Code du Travail branché sur le Code Pénal, en vue du Dressage de Masse au Servilisme.
Et la prétendue lutte des Jaunes en vue de "réduire les Inégalités", cela rime à quoi ? Aurions-nous envie de devenir "plus égaux" des parasites qui nous répugnent à 100% ?! Cela, c'est bon pour les Jaunes, qui passent précisément aux aveux sans s'en rendre compte, quand ils sortent de pareilles insanités !
Et que peut bien vouloir dire le slogan de "lutte contre l'exclusion", dans un régime où ne sont tolérés que des salariés-indigènes ? Ceci ne peut que nous informer de la volonté déclarée des Jaunes de poursuivre leur sale besogne d'"intégration" jamais achevée du ci-devant Salariat au Parasitisme et à la Barbarie ! Ces messieurs nous éclairent, en se montrant ainsi, résolus à ne pas en démordre, à tenir jusqu'au bout le langage d'incorrigibles, de récidivistes, de forcenés partisans du Salariat d'Indigènes. Tenons-nous le pour dit !
b) Du côté des Jaunes, du côté de la Bureaucratie syndicale institutionnelle, cet organe de "protection rapprochée" du Parasitisme, il est vrai que les Acquis Sociaux prennent une toute autre allure, greffés qu'ils sont sur le magot de la Rente capitaliste !
Oui, du côté Jaune, c'est à foison et de façon insatiable qu'on voit s'accumuler des "droits" au sein de la Caste Noire ! On n'est plus au temps de "l'ouvrier Albert", exhibé un jour sur une estrade en Février 1848 ! Maintenant, la filière "syndicale" peut vous catapulter du jour au lendemain Ministre et même Premier Ministre. Et on a en réserve des places à la pelle pour les copains, au C.E.S. (Conseil Économique et Social), au Sénat, à l'O.I.T. (Organisation Internationale du Travail) de Genève et jusque dans les Services de l'O.N.U. !
Ah ! L'Égalité des Jaunes avec les Parasites et les Bandits est bien passée dans les mœurs ! Ah ! L'Intégration sans réserve des Jaunes dans la Caste Noire dominante ne fait plus aucun doute !
En définitive, toute l'affaire du Syndicat Jaune, relativement au Salariat/Indigène, est claire comme le jour : c'est du même genre que le Crédit Agricole, mis en place soi-disant pour "aider" et "sauver" les paysans, avec comme résultat à la sortie, d'un côté la désertification des campagnes ; de l'autre côté, les tours de la "banque verte" dressées dans les Triangles d'Or des centres d'affaires !
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Qu'on en finisse donc, avec la comédie lugubre des Acquis Sociaux ! Nous voyons bien qu'on en est maintenant arrivés à une sorte de "perfection" du régime du salarié/indigène "protégé" ! On nous dit : avec le système complet SMIC - Minima sociaux/Aide sociale - Sécu., de quoi vous plaignez-vous donc ? Nous répondons :
- Cela nous met en pleine lumière que la Sécurité Sociale au Nord ne vaut pas plus cher que l'Indépendance Nationale au Sud !
- Cela nous révèle, une fois pour toutes, que les Centrales Jaunes, quand elles se revendiquent de l"Indépendance Syndicale", veulent seulement faire oublier qu'elles sont, non pas seulement indépendantes, mais absolument étrangères à la classe historique des salariés ; et que les phrases sur l'indépendance syndicale signifient seulement qu'un Jaune syndical n'a pas la même fonction qu'un Parasite économique et qu'un Bandit politique, au sein de la Caste Noire dominante ! ça nous fait une belle jambe ! Tous les criminologues vous diront qu'un Maître-chanteur n'est habituellement pas un Dealer, et un dealer pas un Braqueur !
- Cela nous explique à fond pourquoi les authentiques Syndicalistes, en première ligne du combat de la Classe Dangereuse, se voyaient portés sur la "liste rouge" du Patronat parasitaire, et traqués par les Bandits du gouvernement, tandis que sous la coupe des Jaunes, le salarié ne fait jamais grève que pour appuyer la carrière de Bonzes syndicaux barbares, en attente de la légion d'honneur.
Ah ! Bonjour les acquis !
Outre le rôle infecte joué par les Jaunes, de "protection rapprochée" du parasitisme et de la barbarie, ce rôle de "clergé" d'entreprise paralysant l'indigène-salarié, lui inculquant la mauvaise conscience ("regardez ce qu'on vous a Donné !" ; "regardez comme on vous Représente", etc.), le divisant entre "Centrales" de la même farine, soumettant la Masse salariée à une Inquisition permanente (ficher les "mauvaises têtes") etc., etc...
Outre cela, on a encore le fait qu'il faut nourrir cette clique Jaune, au développement cancéreux, très gourmande, insatiable ! Or, qui peut nourrir cette clique Contre-productive ? La masse même des salariés-indigènes !
Bonjour, donc, l'"État à bon marché" du vieux capitalisme révolutionnaire ! Avec l'Administration Jaune, on peut dire qu'on a l'État "hors de prix" !!!
Quelle saleté barbare ! Délivrons la société de ce chancre !
• Sait-on que l'Institution du Syndicat Jaune et la fonction de carriériste et chef Jaune sont, après les "grands corps de l'État" et la fonction de Préfet, ce qu'il y a de plus anti-"démocratique" dans notre Barbarie Intégrale ? Qui décrète qu'un syndicat aura droit au label "représentatif", sinon l'Exécutif autocratique ? À ce prix, une centrale Jaune peut "parachuter" arbitrairement ses "délégués" dans une entreprise parasitaire, qui déroule le tapis rouge pour accueillir ces derniers. Et quelle carrière est-elle plus "inamovible" que celle d'un chef Jaune ? Pendant 45 ans, Léon Jouhaux fut le seigneur du Syndicalisme français ; ce ne fut guère différent pour ses successeurs, et pour les chefs des centrales "rivales". À quand l'hérédité de la fonction ?!
• Sait-on que c'est sous Pétain qu'on mit au point ce que devinrent et nos "comités d'entreprise", et notre "SMIC", …en même temps que nos CRS ?!
a) L'exposé de la condition du Salarié/Indigène m'a entraîné hors des sentiers battus.
C'est qu'il nous faut une suite du "Capital" de Marx, une Nouvelle Économie Politique (N.E.P.) traitant du Parasitisme Intégral.
Marx s'est attaché à l'analyse "critique", "historique", du capitalisme civilisateur. Sur cette lancée, on a cherché en vain à rendre compte du capitalisme Parasitaire, en invoquant les "Monopoles", le "capital financier", le "capitalisme monopoliste d'État" (C.M.E.), comme s'il s'agissait d'une simple aggravation quantitative de l'exploitation capitaliste. C'était se fourvoyer et tout embrouiller. Cela conduisait tout à la fois à condamner le capitalisme révolutionnaire, et à cautionner la légende des Acquis Sociaux sous le Parasitisme !
Nous n'avons donc pas d'économie politique du Capitalisme Parasitaire ;
Nous n'avons pas d'économie politique du Parasitisme Démocrate et Fasciste.
Non seulement nous ignorons que la Classe salariée a fait place à la peuplade du Salarié/Indigène, mais encore nous ignorons que l'étiquette juridique de "salarié" recouvre économiquement : et une nouvelle "classe moyenne" de salariés en cravate, du type "cadres", directement contraire de l'ancienne classe moyenne "indépendante", "à son compte" ; et que sous le titre de "salariés" on a encore de vrais membres de la Caste Noire, qu'ils soient Parasites économiques, Bandits politiques, ou Affranchis syndicaux (et "associatifs").
C'est donc une grande affaire à suivre, que celle d'une Économie Politique du Parasitisme Intégral.
b) La question du syndicat n'est pas seulement une question politique, une question policière, celle de l'interdiction actuelle de toute Association Libre.
C'est aussi une question économique, de parasitisme, de Ration du salarié/indigène.
La question politique ne se résoudra même que dans le combat économique. Et que ferait même un Syndicat Rouge, si son "cahier de revendications", ses exigences économiques, n'étaient établis à la lumière de l'Économie politique du Capitalisme Parasitaire ?!
On vient de voir que si on étudie la condition de la Masse humaine au Nord (en Occident), on découvre un système achevé de Barbarie, qui ne semble pas pouvoir aller plus loin, reposant sur le Smicard et le Salarié/Indigène, sur un "maillage" Jaune complet, et la Charité systématique des Acquis Sociaux.
Quelle est la situation de l'autre partie de la Masse humaine mondiale, celle du Sud (Tiers-Monde), cette masse la plus jeune et la plus "massive" ? C'est dans cette direction que, traditionnellement, l'Occident Barbare trouvait son premier exutoire aux tracas causés par la Classe Dangereuse des salariés. Où en est-on, concernant ce dérivatif de l'"épopée coloniale" ?
A- Il faut en effet savoir que la Ruée Coloniale, le "partage territorial" du monde par la Barbarie Occidentale, démarra vers 1840, au moment même où le "spectre rouge" commença à hanter sérieusement la métropole. Qu'on pense par exemple au tournant pris à cette date par la "présence française" en Algérie, et à la Guerre de l'Opium en Chine à cette même époque.
B- Il faut ensuite faire une distinction absolument décisive entre la Colonisation civilisatrice d'avant 1840, et la Colonisation barbare d'après 1840.
• Durant toute la civilisation, pendant 25 siècles, depuis les Grecs en Occident et les Chinois en Orient, civiliser le monde ne pouvait se faire sans coloniser l'humanité primitive. Mais cela voulait dire que les colons civilisateurs admettaient spontanément l'existence d'"indigènes", d'habitants originaires du pays, à la colonie ! Les colons civilisateurs ne mettaient nullement en doute ce "droit du sol". C'est en ce sens qu'on nomma encore les indigènes des "naturels", ou des "régnicoles" : les habitants du pays. La colonisation civilisatrice se proposait simplement d'éduquer, assimiler et émanciper les peuples primitifs.
• Avec la Colonisation barbare, tout change. Et c'est là qu'est le nœud de la question, le "hic", méconnu par les plus ardents "anti-colonialistes" sentimentaux ! Bien sûr, les colons barbares ne se firent pas faute de claironner qu'ils assumaient une "mission civilisatrice". Mais comment répandre au dehors ce qu'on combat chez soi ?! Cette démagogie est de la même farine que les références "obligées" chez nous, à 1789, aux Droits de l'Homme, et ainsi de suite.
Le fait est que la colonisation barbare prend pour principe, au contraire, l'idée de la "Terre Vierge" ! La théorie du colon barbare, c'est qu'il vient occuper une terre inhabitée, ou qui ne peut être que peuplée "anormalement". C'est cette "philosophie" qu'on a vu systématiquement appliquée, depuis la Ruée vers l'Or au Far West en 1848, jusqu'à la création d'Israël en 1948 !
C- Pour ceux qui douteraient de mon analyse, je signale que la doctrine de la Colonisation Barbare a été exposée de la façon la plus nette par les porte-paroles les plus autorisés de l'Occident :
• Cécil Rhodes (qui donna son nom à la Rhodésie), ce "héros" de la Grande Démocratie britannique, sujet de sa Majesté Victoria, déclara : "Si vous voulez éviter la guerre civile en Europe, il faut devenir impérialiste" !
Je précise que Cécil Rhodes, dans la guerre des Boers, en 1900 en Afrique du Sud, avait pour comparse le "bon" Baden-Powell, général créateur des boy-scouts (jeunes-éclaireurs) ; et qu'un certain Mr Gandhi accompagnait les deux gangsters anglais.
• Albert Sarraut, Ministre des Colonies de la 3ème République Radicale, expose en détail la doctrine du Colon Barbare dans son traité de 1931 : "Grandeur et Servitude coloniale". Il dit : "La nature a distribué inégalement les matières premières, les richesses naturelles, à travers la planète. Faut-il laisser EN FRICHE, abandonner à l'ignorance et à l'incapacité des indigènes, ces immenses étendues incultes, ce trésor COMMUN de l'humanité, contre les Droits de l'Univers ?" Voilà ce que pouvait chanter tranquillement, dans la République des "droits de l'homme", le V. Hugo des savanes A. Sarraut !
Y voit-on plus clair à présent, dans la colonisation barbare des 150 dernières années ? Si on se trompe sur ce point, les chefs mêmes des guerres de Libération Nationale sont menacés de s'égarer. C'est clair et net : sous la colonisation barbare intégrale, un homme du Sud a son destin fixé ; c'est, au choix, la Stérilisation, l'Exode massif, le Génocide sur place, ou encore servir dans les "troupes sacrifiées" de la Métropole au grand jour de la "Guerre du Droit" !
D- Mais on a Décolonisé, va-t-on me répliquer ; tout ce que tu nous racontes est de l'histoire ancienne, affaire classée ! Hélas ! Il y a 100 ans, le "grand public" gobait le couplet de la "mission civilisatrice" et se pressait aux Expositions Coloniales ; et aujourd'hui le grand public gobe le refrain de la "décolonisation", se fait candidat à la Coopération, se joint à l'"Aide au Tiers-Monde" et applaudit aux missions et ingérences humanitaires !
Savez-vous que depuis 150 ans, l'Oncle Sam s'est fait une réputation "anti-colonialiste", d'apôtre du "droit des nations à disposer d'elles-mêmes" (au moins jusqu'au Viêt-nam !). Maintenant il faut comprendre qu'avec la Décolonisation, dont le vrai nom est le Néo-colonialisme, tout le monde est simplement devenu colonisateur barbare à la mode Yankee ! La Colonisation barbare à la Ponce-Pilate, la colonisation barbare par la Dette et par les Fantoches locaux, que peut-il y avoir de mieux ?! N'a-t-on pas là la formule d'Administration Indirecte sous sa forme parfaite ? La Terre Vierge coloniale, et le Trésor COMMUN des richesses naturelles du Tiers-Monde d'A. Sarraut, c'est le Néo-colonialisme qui l'établit à l'état pur.
Est-ce que les Indépendances fictives, généralisées depuis 1965, n'ont pas ravagé 125 fois plus les régions du Sud, que les 125 années précédentes d'Invasion coloniale directe ? Un Africain, H. Kourouma, dit : "L'Indépendance Nationale nous a rendus plus nègres que nous l'étions auparavant". Comparez d'ailleurs les fiers chefs du Sud, comme Abdel Kader ou Méhmet Ali en 1840, et les monstrueuses Marionnettes qui prétendent aujourd'hui "représenter" leurs pays dérisoirement "indépendants" !
E- Comprenez-vous à présent qu'on est réellement en droit de parler de Salariés/Indigènes au Nord ? Ce n'est pas une image littéraire. Sous la Colonisation barbare les indigènes "disparurent" du Sud en théorie. Le Sud ne participe pas à l'avantage d'une société "organique" ; il n'y a Personne au Sud ! Et alors joue la loi des "vases communicants" ; les indigènes évaporés au Sud se condensent au Nord, où on ne connaît plus qu'une Masse interdite de civilisation.
F- Bref, on arrive aujourd'hui au système achevé de la Colonisation barbare au Sud, avec les Indépendances mensongères. Si on y joint la Sécurité sociale mensongère du Nord, est-ce que la Masse humaine mondiale ne se trouve pas à présent prise dans un piège "final" ? La Barbarie Intégrale dominante n'arrive-t-elle pas "au bout" de ses possibilités ? Que peut-il se passer demain ?
La Caste Noire qui domine le monde semble bien être arrivée au bout de son latin. La machine folle de la Barbarie Intégrale semble avoir parachevé sa mise au point, de sorte qu'elle paraît ne plus tourner qu'à vide, ne plus pouvoir se fixer à elle-même un quelconque "progrès" du Mal. Alors ?
Ce n'est pas dans la nature de la Caste Noire de baisser les bras. N'en doutons pas une seconde : sa propre impasse actuelle la fait s'accrocher plus fébrilement que jamais à son Credo initial, DURER ! Devrais-je ne plus durer ? vocifère-t-elle ; en ce cas je pratiquerai la politique de la "terre brûlée" ! En ce cas j'irai jusqu'à la Solution Finale ! Qu'avec la fin de mon règne, s'éteigne sur la terre tout Soleil Social ! Surtout ne se faire aucune illusion à ce sujet !
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Comment croire qu'à l'heure présente, la Masse et l'Humanité se trouvent happées par un tel engrenage démentiel ? Cela peut se comprendre en examinant la chose méthodiquement.
A- De même que les Temps Modernes ont donné le jour à un marché Mondial proprement dit, la Barbarie Intégrale dominante qui sévit depuis 150 ans, consiste en un système mondial unique. De ce point de vue, toutes les difficultés graves qu'elle peut rencontrer, ici ou là, ne sont pour elle, au bout du compte, que des problèmes "intérieurs", de sorte que toute grande guerre étrangère revêt par ailleurs un caractère "civil". La Caste Noire a aussi son "Internationale" à elle !
B- Du temps du capitalisme civilisateur, les crises de surproduction cycliques, les Krachs économiques, étaient inévitables ; mais ils suffisaient à "purger" le marché général, en provoquant une violente dépréciation du capital matériel et humain existant.
À l'époque du capitalisme parasitaire, en vérité, la crise économique est chronique, permanente. Cela n'empêche pas l'explosion de Krachs caractérisés, qui sont comme des Krachs à la 2ème puissance (comme en 1929 et 1987). Mais que voit-on alors ? Ces Krachs à la 2ème puissance s'avèrent absolument impuissants à purger à fond le marché ! Et ils ne se signalent que comme le prodrome, l'introduction de l'avant-guerre. Réciproquement, la période qui a précédé le Krach se révèle n'avoir rien à voir avec les phases de Prospérité économique effective du capitalisme classique ; à présent c'est seulement un après-guerre qui précède le Krach, une période de "paix armée" ne donnant lieu qu'à une "prospérité" fondamentalement factice, au sens civilisé du mot.
Bref, sous la Barbarie Intégrale, le "cycle social" consiste à aller d'un après-guerre à un avant-guerre, en passant par un Krach économique à la 2ème puissance.
Le régime Barbare n'est pas seulement celui de l'État-Policier, c'est aussi celui d'une Puissance essentiellement Militariste. (Notons au passage qu'au lieu de la situation civilisée où l'Armée était le prolongement et le développement de la Police, sous notre Barbarie, ce qui porte le nom de "police" n'est qu'une branche de l'Armée à usage intérieur).
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Toutes les caractéristiques de la Guerre se trouvent modifiées, en passant de la Civilisation à la Barbarie.
A- L'objet de la guerre étrangère barbare est de purger à fond le marché mondial, ce que le Krach économique a été incapable de produire. On ne peut donc s'en tenir à l'élimination de certaines entreprises, désignées comme "canards boiteux" pour déboucher sur de nouvelles concentrations, plus performantes, sur fond de révolution technique et organisationnelle. On ne peut même pas se contenter de faire barrage à de quelconques "pays neufs" ou "émergeants" ; ce problème est désormais réglé dès l'avant-guerre (c'est même ce genre de "victoire" d'avant-guerre, qui précipite la marche à l'affrontement direct entre deux blocs issus de la Puissance barbare déjà dominante). Car ce qui peut seul désormais purger le "marché" barbare/militariste, c'est de disqualifier violemment, d'anéantir, de "rayer de la carte", un élément même de la Puissance Barbare déjà installée dans la position dominante. (L'occupation de la Ruhr par les français en 1925 fut jugée comme une pure reprise de la guerre de 1914/1918 par les allemands). (Cf. G. Valois Juillet 1917).
C'est ce déchirement interne des forces barbares dominantes, qui donne le secret du Racisme Anti-Blanc des Nazis, racisme évidemment "inadmissible", "scandaleux", pour le Camp Démocrate gavé de Colonies, et pour qui donc le défoulement raciste ne doit porter que sur les "peuples de couleur" ! Les gens du Tiers-Monde ont pas mal été désorientés par tout cela !
B- Il y a eu plus de morts, dans des "petites" guerres civiles et étrangères, ces 50 dernières années, en temps dit de "paix", que durant les 5 ans de la dernière guerre mondiale officielle.
C- Surtout, la cible principale des destructions, en temps de guerre, est désormais les "forces vives" de l'ennemi, c'est-à-dire non pas les militaires mais les civils.
D'ailleurs, autant prend d'importance l'armée purement "professionnelle", hyper-équipée, c'est-à-dire le corps de Prétoriens/Mercenaires, autant grandit le rôle de la Guerre Populaire, de la guerre de "Partisans" civils ; et autant s'élargit donc le fossé entre ces deux types de "guerre".
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Il importe énormément de décortiquer à fond la machine militariste de la Barbarie Intégrale. Elle fonctionne en trois phases :
• Dans la phase d'après-guerre, tout le monde ("tout le monde", c'est toujours les Vainqueurs de la Barbarie !) est à la joie : nous avons écrasé la "bête immonde" ! Et chacun s'adonne au jeu politico-économique "intérieur" entre acteurs de droite et de gauche. Le parti des Entreprises et celui des Ménages se collettent mutuellement.
• Puis arrive un temps où les années "Glorieuses" de "croissance"… "patinent". On entre dans un âge d'incertitude où le vieux schéma Droite-Gauche perd en crédibilité, et où le Populisme occupe de plus en plus le devant de la scène. Tout cela annonce le Krach économique.
• Après le Krach, des conflits géopolitiques "périphériques" ne tardent pas à se multiplier. Alors, le populisme triomphant, sous les enseignes "souverainiste" ou "mondialiste", est déjà dépassé en réalité ; on est entré en plein, après la décomposition achevée des Partis policiers de droite et de gauche, dans la recomposition accélérée en Blocs militaristes Démocrates et Fascistes.
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Quelle est la configuration économique, Parasitaire, des blocs militaristes Démocrate et Fasciste ?
A- Le parasitisme Démocrate glorifie les bienfaits déversés par la Matière. Il chante le capitalisme d'Abondance et de Loisirs que Mr. Roosevelt apportera au Salarié.
Le parasitisme Démocrate promet la Liberté au Salarié qui consent à assumer la fonction de métèque économique qui lui est réservée. C'est la liberté du chômeur à la carte, de l'intérimaire à vie.
B- Le parasitisme Nazi s'oppose avec indignation à la philosophie grossière de la vie que professent les Démocrates. Le Nazi, lui, glorifie les bienfaits émanés de l'Esprit. Il entonne l'hymne au Socialisme Grégaire et Héroïque, que Mr. Hitler offrira au Salarié.
Le parasitisme Fasciste promet l'Égalité au Salarié qui consent à assumer la fonction de Conscrit économique qui lui est réservée. C'est l'Égalité de l'embauché immatriculé, du Galérien à vie.
Voici comment se forment les deux blocs militaristes : celui des Pharaons Démocrates, de type Despotes Asiates ; et celui des Vandales Fascistes, de type Pillards barbares ! Sachons que le Bloc le plus résolument guerrier n'est pas celui qu'on pense !
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Voilà comment mûrit l'"Union Sacrée". Elle approche, l'heure de Vérité de la Grande Empoignade, où les solennels Congrès de la Paix et, à leur suite, les Parlements planétaires (S.D.N. puis O.N.U.) sont jetés aux orties. Finis les Parleurs, place aux Lutteurs !
Le défi du Bloc d'en face est relevé, la Guerre est légalement officialisée. À ce moment, de part et d'autre de la frontière, la Triade du Diable : Parasites/Bandits/Jaunes, se dresse en un faisceau soudé. La Bureaucratie Syndicale, en effet, jette à ce moment sa gourme "contestataire" sans hésitation. La "patrie est en danger", n'est-ce pas ? Comme en 1792, ou comme en 1813 ! (suivant le côté où on se trouve).
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Dans la période présente, où l'on se prévaut à tout propos du "devoir de mémoire" et de "repentance", je demande : se souvient-on ce que valent les "Droits Syndicaux" dès la veille de la Grande Boucherie (en 1913 comme en 1938) ? Se souvient-on ce qu'est l'Union Sacrée pour les chefs Jaunes ? Remémorons-nous le Ministre des Munitions socialiste, "marxiste", Albert Thomas, qui chaussait ses brodequins et enfilait sa capote, pour aller électriser le poilu dans la tranchée, de ses harangues chauvines ! Souviens-toi, Indigène-salarié, qu'en temps d'Union Sacrée, un seul regard de ta part jugé trop peu tricolore te rend suspect de Démoralisation du Pioupiou, si ce n'est pas d'intelligence avec l'ennemi. Prends garde donc, camarade ! Conseil de guerre ! Peloton d'exécution !…
A- L'avantage en quelque sorte de la polarisation Démocrate-Fasciste d'avant-guerre, sur la polarisation Gauche-Droite d'après-guerre, c'est que la première met en pleine lumière le fond Totalitaire de la Barbarie Intégrale dans son ensemble. Mais la lumière suffit-elle pour voir ? Il faut encore avoir "des yeux pour voir", comme dit l'Évangile. Or, dans l'atmosphère d'"Union Sacrée" qui enveloppe rapidement l'avant-guerre, les gens qui ont des yeux pour voir se font plus rares que jamais !
Les grands Vantards du Parti de l'Ordre de Juin 1848 avaient pavoisé en écartant la Catastrophe par le Progrès barbare. Voilà donc leur progrès usé. On avait reculé pour mieux sauter. Nous y sommes à la société Préhistorique à 100 %, sur le seuil d'involution en Homme-Singe…
B- La vraie première Grande Guerre arrive.
• C'est en 1990, avec l'affaire du Golfe, qu'on s'y est engagé à fond.
• Et on connaît très bien les Blocs en formation accélérée : c'est Europe d'un côté et USA de l'autre. Cette fois, c'est du grand style : intercontinental et satellitaire.
Cette fois, les USA n'y échapperont pas, ils auront la guerre chez eux ; ce qu'ils n'ont jamais connu depuis la guerre civile de 1860. Et ils le savent ! L'histoire du "bouclier anti-missiles" ne fait pas tant de bruit pour rien !
De toute façon, cette vraie Première Grande Guerre, missiles ou pas, sera la vraie Grande Dernière, elle tournera en guerre Civile planétaire "interminable". Il y a du plaisir en perspective !
C- Il n'y a plus qu'un Détail à régler, légère question de nom de baptême : QUI, de l'Europe ou des USA, prendra l'étiquette Démocrate et l'étiquette Fasciste ? Qui prétendra combattre pour la Liberté DU monde barbare achevé, ou pour l'Égalité DANS le monde barbare achevé ? De chaque côté, on se tâte. On ne saurait tarder à régler ce détail.
D- Bloc Europe ou bloc USA ; militarisme d'Ancien Monde ou militarisme de Nouveau Monde ; c'est vraiment une sale histoire pour l'humanité mondiale. Et n'oublions pas la Colonie, l'Empire de Terre Vierge qui fait partie de l'enjeu. Plus que jamais !
E- Tout cela prend bien l'allure d'une "Guerre de Cent Ans" France/Angleterre du 14ème siècle, qui se répète 600 ans plus tard à l'échelle du Monde ! Au 14ème siècle, c'était la chute de l'Empire Chrétien. Elle s'accompagna de "la Peste Noire", ce qu'on a de nos jours sous d'autres noms. La chute de l'Empire Chrétien s'accompagna aussi de la formation des "Grandes Compagnies", des "routiers" et autres seigneurs de la guerre ; et notre Revue des Armées se réjouit de la résurgence actuelle de telles troupes privées offrant leurs services sur tous les continents !
Avant la chute de l'Empire Chrétien, on n'avait connu qu'une seule fois quelque chose d'analogue : la chute de l'Empire Romain au 2ème siècle ; et cette fois aussi avec les mêmes symptômes.
Mais on avait surmonté tout ça. Or, à présent, c'est à la chute de la Civilisation en tant que telle et toute entière, que nous avons à faire face ; et cet effondrement civilisé entraîne avec lui la ruine de toute la préhistoire humaine. Il y a de quoi s'en trouver effaré à l'extrême !
F- Il y a des gens, précisément, qui ont une intuition ultra-aigüe de la gravité du problème. Ce sont ceux qu'on nomme Millénaristes, ou Millénaires, ceux qui clament que la "fin du Monde" est proche, qu'elle est imminente, que le Grand Juge arrive.
Ceux qui annoncent le "grand dénouement" ne sont pas seulement de tradition chrétienne, comme les Témoins de Jéhovah, qui attendent le "Jour de Jéhovah". Toutes les traditions civilisées font éclore le même esprit d'Apocalypse dans notre génération : les Musulmans annoncent l'"Heure" dernière, et les Bouddhistes proclament l'arrivée du Bouddha final, maÎtreya.
Je dis que les Millénaristes sont un signe, un signe infaillible, que ce que je raconte n'est pas une plaisanterie ; qu'ils sont un million de fois plus près de la vérité que ceux qui préparent les élections municipales !
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AMOS, 750 A.C. :
"Jahvé surgira de Sion.
Les pâturages des bergers seront en deuil,
Et le sommet du Carmel sera desséché."
LAMENNAIS, 1834 :
"Tenez-vous prêts, car les temps approchent ! En ce jour-là :
Les Rois hurleront sur leur trône ;
Les Riches sortiront nus de leur palais ;
Les Soldats seront saisis de la soif de sang ;
Et les Intellectuels se troubleront dans leur science."
(Que Faire ?)
Réponse au Problème
Oui, nous vivons aujourd'hui une sorte de "fin du monde". Mais il ne s'agit réellement que de la fin d'UN monde ; de la fin du monde de la Barbarie Intégrale dominante depuis 150 ans, ce qui coïncide avec la possibilité devenue réelle de "dépasser" enfin toute la Préhistoire sociale.
Bien sûr, abattre la Barbarie et tourner la page de la préhistoire du même coup, cela n'est possible que si on s'en occupe ! Mais comment ne s'en occuperait-on pas, une fois qu'on a compris de quoi il retourne, et qu'on a donc conscience de la grave responsabilité dont nous sommes chargés ?
Si ceci est bien admis, notre âge de "fin du monde" devient la plus grandiose des occasions de toute l'histoire humaine ! On peut se dire alors : nous le tenons cette fois solidement, le rêve des "Rouges", des Socialistes-Radicaux d'il y a 150 ans !
Il y a une condition préalable impérative, si nous voulons réellement sortir du tunnel Barbare : C'est de regarder la réalité en face. Sans cela, il n'y a plus rien à faire que de laisser périr le genre humain. Cessons donc de nous voiler la face !
La Barbarie Intégrale est née en Occident. Elle s'établit sur l'écrasement de la "Classe dangereuse" des Salariés et l'interdiction absolue qui s'en est suivie du Syndicat Libre. Aujourd'hui, plus que jamais, le syndicat libre est interdit, précisément parce que l'Indigène-salarié est totalement pris dans le filet de la Bureaucratie syndicale et de la nuée d'Associations Jaunes qui prolifèrent autour du syndicat préfectoralisé.
Le Syndicat libre est bien la clé magique, l'instrument au moyen duquel la Masse actuellement Serve sous le Parasitisme, peut et doit se métamorphoser en Peuple-Roi dans le Travail Associé.
On ne peut se désintéresser du cancer des Syndicats Jaunes. On ne peut encore moins se réjouir du "rejet" actuel des Jaunes Syndicaux, et par suite des Partis de Bandits par la Masse. Une fois qu'on a déserté les syndicats Jaunes, les canailles qui les dirigent ne cessent pas pour autant d'être tenues pour les "partenaires sociaux représentatifs" du Salarié et de décider de son sort !
Une seule solution donc : imposer le Syndicat Rouge ; et l'affirmer jusqu'à l'élimination complète du syndicat Jaune !
Le mal est profond, nous le savons. Et il est aggravé par l'extension parallèle de la lèpre des demi-brutes de Déclassés gagnant la jeunesse populaire. Le combat pour le syndicat libre sera donc long et difficile au plus au point.
Mais la conquête de la Liberté Syndicale est une nécessité absolue ; il en va du salut du peuple et de l'humanité. Et tous les moyens de salut existent !
A- Quoi que pense, quoi que dise, quoi que fasse la Caste Noire dominante, la Masse mondiale est passée par toute l'histoire SOCIALE primitive et civilisée ; elle en est environnée et pétrie dans toutes ses conditions de vie, naturelles et humaines, et l'ex-salariat plus que tout autre classe populaire. Cela a beau être perverti, comprimé et enfoui par le système barbare, on ne pourra jamais faire de l'Indigène-Salarié et de la Masse un troupeau d'hommes-singes, d'Australopithèques d'avant l'histoire sociale ! Le dépôt sacré subsiste, sommeille, affleure, constamment prêt à s'évader de la prison barbare et à renverser l'édifice avec une force de géant.
B- Durant les 150 ans de barbarie dominante, le Salariat a prouvé 1500 fois qu'il détient tous les moyens nécessaires pour conduire l'émancipation humaine. Ces moyens sont : l'Intelligence, le Nombre et le Courage.
C- Le salariat est non seulement l'héritier légitime par excellence de toute l'histoire passée, en particulier de la tradition civilisée des anciennes minorités "bourgeoises" dirigeantes ; mais il possède encore une forte et précieuse tradition propre : la tradition Rouge et la tradition de l'Ancien Marxisme, qui ont brillé de Février 1848 à Mai 1968 !
Il nous faut réveiller et méditer ces grandes traditions : celle des "Résistances" ouvrières d'après 1830, celle des "Chambres Syndicales" d'après 1850, celle de la Fédération Nationale des Syndicats du parti socialiste de Lafargue (1880-1895), et enfin la tradition de la CGT Unitaire du parti communiste d'André Ferrat (1920-1935).
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J'ajoute que le Salariat et la Masse disposent de tous les moyens nécessaires pour Abattre la Barbarie finale et tourner la page de la Préhistoire, parce que se lèvent aujourd'hui les Nouveaux Marxistes. Notre Église Réaliste prétend tirer à fond les leçons par la négative des limites que comportait notre expérience passée.
Nous savons aujourd'hui que "Rouge" et "Marxiste" sont deux choses bien distinctes.
A- Ni le drapeau Rouge, ni l'hymne de l'Internationale, ne sont spécifiquement marxistes. Ils sont le bien propre du Salariat, en tête de la Masse. Il y a une Mentalité rouge du salariat, une Organisation rouge du salariat, et des chefs Rouges du salariat, sans qu'entre dans cela quelque considération que ce soit de "marxisme" ou d'intervention d'un parti marxiste. C'est pourquoi parler de syndicat libre est la même chose que de parler du syndicat Rouge. Et c'est pourquoi encore le syndicat Rouge a pleine et entière vocation, sans considération aucune du marxisme, pour prendre en main la lutte anti-Barbare Spontanée - de Masse - et Défensive.
Ceci posé, on peut clairement comprendre pourquoi l'Église Réaliste des Nouveaux Marxistes ne prétend en rien au rôle d'"avant-garde" politique du Salariat. Notre Église se veut encore moins l'"éminence grise" intellectualiste du Syndicat Rouge. L'Église Réaliste ambitionne simplement de remplir sa fonction nécessaire de complément et de servante du Front Rouge, dont le Syndicat Libre est la tête prédestinée.
B- Pourquoi l'Église Réaliste refuse-t-elle par principe de "diriger" d'aucune manière le Front Rouge, et affirme-t-elle en même temps que l'édification du Peuple à partir de la Masse ne peut se concevoir hors du "couple" Front/Église ?
C'est que le mouvement Rouge reste nécessairement animé par le seul héritage mental directement connu, l'esprit civilisé. Or, cet esprit civilisé, même Utopiste en économie et Radical en politique, est essentiellement dogmatique ; il a pour fond le préjugé de la "nature humaine", et c'est pour cela même qu'il reste simplement "révolutionnaire".
Le mouvement Rouge, au niveau de l'action, même quand il se dit Socialiste et Républicain, conçoit cela nécessairement en fonction des critères civilisés du Propriétaire actif et du Citoyen actif ; son objectif ne peut dépasser l'horizon de l'"émancipation du Travail".
C- Pour toutes ces raisons, le Front Rouge privé du renfort de Nouveaux Marxistes, et l'expérience le prouve, se trouve menacé de dangers redoutables :
- D'abord, il y a le danger mortel, qui nous a coûté si cher, que la Masse se trompe en ce qui concerne la question décisive de définir qui sont les vrais amis et qui sont les vrais ennemis en toutes circonstances ;
- Ensuite, le Front privé du renfort de l'Église se trouve systématiquement infirme ; on le voit finir régulièrement par être acculé à la Défense ou aux Excès, et par être la proie soit de la Division interne, soit de la Récupération barbare.
D- L'Église Réaliste "surmonte" mentalement la Préhistoire humaine, et elle envisage donc le combat populaire de manière offensive, en y voyant le fruit qu'il porte pour l'avenir.
L'Église sait que l'"émancipation du Travail" ne fait qu'un avec l'"abolition du Travail" au sens civilisé et que, par suite le mouvement anti-Barbare et non-Préhistorique travaille à l'avènement d'une 3ème espèce de la race humaine : l'espèce Communiste.
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J'illustre ce qui précède par un exemple, exemple qui prouvera une fois de plus que les Marxistes ne flattent pas les préjugés répandus dans la Masse.
Je pense que chacun a entendu parler du cambodgien Pol Pot et du persan Khomeyni.
Je déclare pour commencer ceci : dans une génération ou deux, le peuple mondial découvrira que ces deux personnages ne furent point du tout ses ennemis. Notre Église y voit dès à présent des Amis ! Le "Frère n°1" des Khmers Rouges, et l'Ayatollah Khomeyni des Pasdaran (Gardiens de la Révolution islamique), furent tous deux de braves et audacieux chefs de Résistance contre la Barbarie Intégrale qui domine la planète. Ils donnèrent le "mauvais exemple", c'est la raison essentielle pour laquelle la Caste Noire ne peut leur pardonner et les diabolise à l'extrême.
Cependant, ni Pol Pot, chef de l'"Angkar" (l'Organisation), ni Khomeyni, le "Nayeb" (le Représentant visible de l'Imam "caché" 1100 ans auparavant, en 878), n'ont pu vaincre durablement la Barbarie Intégrale et étendre leur Résistance.
Comment se fait-il ? C'est que Pol Pot et Khomeyni n'étaient que des "Rouges", privés du renfort d'une Église Réaliste.
L'Athée Pol Pot ne pouvait comprendre qu'il menait le même combat que le Mystique Khomeyni ; et réciproquement. Il y a pourtant des Bouddhistes au Cambodge ! Et il y a des disciples matérialistes de Zoroastre en Perse…
Dans l'optique des Nouveaux Marxistes, le Peuple ne peut paraître, et s'élever à partir de la Masse que sous la forme du couple Front/Église, comme rapport Rouge/Marxiste.
À partir de là, la solution au problème syndical qui est la clef en Occident, se réduit à une simple alternative : syndicat Jaune ou syndicat Rouge.
Du même coup, tout un chapelet de faux problèmes, dans lesquels nous nous sommes enlisés par le passé, disparaissent comme par enchantement ; et une foule de motifs de diversions et divisions s'évanouissent.
Je signale quelques uns de ces écueils :
- L'opposition Droite-Gauche et Démocrate-Fasciste ;
- Le syndicat "politisé" ou bien "apolitique" ;
- Les Jaunes qualifiés de "représentatifs" ou bien de "traîtres" ;
- Les Réformes immédiates envisagées sur le type des Acquis sociaux "concrets", en opposition au "but final", jugé "abstrait", d'"abolition du patronat et du salariat" ; ou l'inverse.
- L'opposition des gestions "privée" ou "publique" de l'économie parasitaire ; Politique de "présence" pacifique dans le système, ou "action directe" violente.
- Syndicat "unique" ou bien "pluralisme".
La tâche qui s'impose à l'heure présente est commandée par les faits suivants :
- Le Syndicat Rouge et l'Église Réaliste partent de la même manière pratiquement de zéro. Tout est à faire !
- Le Populisme démagogique envahit le monde syndical et associatif en général.
- La course à la Guerre des Blocs Europe-USA s'accélère de jour en jour et, à sa suite, la montée de l'esprit hystérique d'"Union Sacrée".
Nous devons nous mettre à l'œuvre, pour la percée du Syndicat Rouge ! Nous le devons :
- en prenant pour base la Dissidence/Résistance morale, anti-Jaune et anti-Barbare ;
- et avec pour axe le Défaitisme Révolutionnaire vis-à-vis du Bloc militariste Européen.
Avec la percée du Syndicat Rouge, se formera évidemment :
- le solide Front Rouge du Salarié, de la Femme et de l'Étudiant, et
- la grande Alliance du Syndicat rouge d'Europe, avec le Parti rouge de l'empire Colonial européen.
De cette façon, le Peuple grandissant d'Europe marchera forcément :
- à la République Démocratique et Sociale européenne, la vieille "Sociale" ressuscitée !
- à l'Europe Communiste, et au Gouvernement Mondial, et enfin
- au Monde communiste épanoui, qui aura oublié l'Argent et les Armes !
Notre temps est, comprenons-le bien, celui où l'Occident, qui a enfanté la société Moderne, et d'où est né le mouvement Rouge socialiste/radical, doit revenir sur le devant de la scène de l'Histoire !
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L'INTERNATIONALE SYNDICALE ROUGE, 1931 :
"Le but final que doit viser la lutte des grévistes
est de démolir l'appareil de l'État.
La Grève doit donc poser le problème
de l'Insurrection armée."
LIVRET DE L'ÉGLISE RÉALISTE, 07/2000 :
"Notre Église Réaliste n'est pas
l'avant-garde du Front-Rouge ;
elle est le pôle complémentaire du Front.
Et le couple Front-église indique le degré
de métamorphose de la Masse en Peuple" (Ligne - D/4).
(Conclusion)
Je vois bien le vieux Voltaire crier avec moi :
"Écrasons l'Infâme Laïcité ! Écrasons le Paganisme Intégral dominant !".
Je vois bien le jeune Rousseau ajouter avec moi :
• Dissidence et Résistance ! face à la barbarie Intégrale dominante !
• Brisons l'odieux Syndicat Jaune, ce pilier secret de la Caste Noire au pouvoir !
Je vois bien toute la lignée des Rouges, les Utopistes depuis Babeuf et Godwin et les Radicaux de la trempe de Cobbett et Blanqui ; et encore nos maîtres de l'Ancien Marxisme, de Marx à Mao, clamer en chœur :
• Construisons le Syndicat Rouge libérateur !
• Formons le Front Rouge tout puissant, unissant le Salarié, la Femme et l'Étudiant !
• Oui ! faisons que la Masse aveugle et informe se transfigure, que surgisse le Peuple fier et organisé !
Et je m'affiche moi-même enfin, Nouveau Marxiste, membre de l'Église Réaliste ; et j'affirme :
• C'est sans aucun doute possible vers l'Europe Communiste que marche le Front Rouge et le Peuple de notre continent !
• L'Europe Communiste sera assurément la forteresse invincible, à partir de laquelle le Peuple mondial se fera souverain et édifiera un monde sans Argent et sans Armes !
• Oui, il naîtra dans l'Univers, après les espèces primitive et civilisée, une 3ème espèce de la race humaine : l'espèce communiste ; une humanité pleinement sociale et véritablement écologiste tout à la fois !
Pour ouvrir le débat, et afin qu'il se déroule sur de bonnes bases, je propose un test. Un test infaillible à 100 %, comme l'Institut pasteur n'en a jamais mis aucun au point.
Voici mon test :
Dans notre monde, où on a soi-disant tous les droits, allez tenter d'imposer votre droit de proclamer qu'on n'en a, en réalité, aucun ; et surtout pas le droit de Syndicat Libre !
Dénoncer un gros mensonge n'est, après tout, que remplir un devoir élémentaire, cela ne concerne que la morale ordinaire, et point du tout le Droit proprement dit.
Et bien j'affirme, sans la moindre crainte d'être démenti, que si vous tâchez de la sorte de remplir un simple devoir de conscience, vous allez voir ce que vous allez voir !
Vous allez voir avec quelle tolérance musclée la fameuse et intouchable "Ligue des Devoirs de l'Homme", ce bras armé des francs-maçons du Grand-Orient, va s'occuper de votre cas !
Faut pas avoir froid aux yeux pour tenter l'expérience !
Mon test est quasi-miraculeux, vous dis-je !
- D'abord, effet inattendu, il détecte combien nous-mêmes pouvons être, en toute candeur et sans le savoir, Démocrato-Positifs, et infectés en particulier du Virus Jaune si redoutable !
- Ensuite, il y a la chose vraiment périlleuse. C'est qu'avec mon test, vous éventez la supercherie du Droit d'Association à la sauce "loi 1901", et que vous dévoilez donc très directement l'escroquerie sociale de la Liberté Syndicale, façon monsieur le Ministre de l'Intérieur de Jules ferry en 1884 !
Alors là ! ça risque de chauffer pour votre matricule. Clouer au pilori le Syndicat Jaune, c'est pas de la gnognote, comme par exemple ergoter entre Barbares sur les chambres à gaz et la Shoah. C'est carrément mettre le doigt sur la plaie de la Barbarie Occidentale. Je vous en préviens, amis et camarades, cela vous rend passibles du Crime Suprême prévu dans le Code du Travail : le crime de Révisionnisme Absolu ! Que peut-on y faire, si on tient à s'affirmer Salarié et néanmoins Homme ?!
Testons donc mon test, chers amis et camarades !
Je garantis qu'il tranche toute objection que pourra soulever notre débat…
Triomphe du Travail
Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :
"Les murs ont des oreilles...".