www.eglise-realiste.org
Kikon-Nê Plan du site Contact Avertissement
Laïcité Acquis Sociaux Syndicats Jaunes 1848
<< Précédent - Suivant >>

Presse – Dictature des syndicat

Une Nouvelle Dictature :
Les syndicats abusent d’un État faible

Le livre que vient de publier Bernard Zimmern porte un titre qui ne donne pas dans la nuance. Il s’appelle tout simplement : La Dictature des syndicat et en sous-titre FO, CGT, SUD… Nos nouveaux maîtres.

Il ne s’agit pas d’un pamphlet, mais d’un voyage organisé et commenté dans le monde des syndicats français, qui offrent la caractéristique d’être parmi les syndicats européens les plus nombreux et ceux qui ont, de très très loin, le nombre d’adhérents le moins élevé. Moins de 10 % des Français sont syndiqués, contre 90 % en Suède et plus de 30 % en Allemagne.

Mais les derniers de la classe par le nombre de troupes sont les premiers en ce qui concerne les combats menés, c’est-à-dire les grèves. Celles-ci sont à répétition, et elles peuvent être déclenchées automatiquement, à la demande, sans tenir compte des préavis légaux : il suffit pour cela de déposer un préavis tous les jours, ce qui permet de détourner la loi en toute impunité et de prendre les citoyens en otage quand on le désire. Ceux qui prennent le métro régulièrement savent que le système fonctionne parfaitement ; de nombreuses lignes sont en grève sans que cela se sache, en dehors des usagers. Ce livre apporte des arguments à ceux qui commencent à croire que pour réformer la France il faudrait réformer les esprits et des institutions qui sont nées à une autre époque: “Les relations de l’État avec les syndicats sont complexes : il en a peur car c’est le seul pouvoir capable, comme l’histoire récente l’a montré, de mettre son autorité en échec. Mais, en même temps, il les glorifie en en faisant ses interlocuteurs privilégiés dans ce qui est devenu le rituel du dialogue social entre les partenaires sociaux.”

On peut d’ailleurs se demander ce qui reste de social dans ce dialogue qui devient de plus en plus politique. Les syndicats ont pris l’habitude de faire plier les gouvernements, n’est-ce pas Christian Sautter, n’est-ce pas Claude Allègre ? Les reculades du gouvernement Raffarin devant la colère suscitée par le projet de service minimum, souhaité par le président de la République comme par l’opinion, en dit long sur cette “complexité”. À vouloir éviter l’affrontement, le pouvoir n’a-t-il pas jeté lui-même les bases de la dictature des syndicats ? s’interroge Zimmern.

Après la lecture de ce livre, nous nous posons la question de savoir si la France sera capable de moderniser son État, de réformer son école, son système de santé, sa fiscalité… sans en arriver à cet affrontement, redouté depuis des années par tous les gouvernements. À quel moment les Français connaîtront-ils ce déclic qui a transformé l’opinion allemande cet été et permis au chancelier de lancer des réformes ? Le puissant syndicat IG Métal a connu une rude défaite.

Il faut suivre le guide Zimmern dans ce voyage au centre des financements opaques, des méthodes de recrutement et d’avancement, du refus de toute suppression de bureaux en surnombre, pour comprendre l’ampleur du problème et découvrir avec stupeur que le monde syndical est devenu un État dans l’État avec ses propres règles de fonctionnement, ses propres sources de financement, la même pratique de l’omerta que certaines sociétés secrètes qui n’ont de comptes à rendre a personne en dehors de leurs dirigeants. Les exemples cités sont nombreux et édifiants. On découvre, un peu ahuri, en terminant ce livre qu’il y a deux France qui vivent dans le même hexagone.

Le Journal des Finances, 20 décembre 2003

________

<< Précédent - Suivant >>

Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".